Le nombre de cancers de la peau a triplé depuis les années 1980 d’après l’Institut National du Cancer. Pour se protéger du soleil, le meilleur moyen reste bien évidemment d’éviter les expositions prolongées notamment aux heures les plus chaudes de la journée. Pourtant, tout le monde conviendra que lors des vacances, il est dommage de rester enfermé pour éviter de s’exposer. Pour se protéger du soleil, de plus en plus de français utilisent des crèmes solaires biologiques. Sauf qu’une récente étude de l’UFC-Que-Choisir a pointé du doigt leur efficacité. Mais que leur reproche-t-on réellement ? Voici quelques rappels et explications pour vous aider à comprendre.
Quelques rappels sur le rayonnement solaire : les UVA et UVB
Les produits de protection solaire se déclinent en crèmes, gels, huiles ou aérosols. Ces produits cosmétiques ont tous le même objectif : aider à protéger la peau des rayons du soleil et plus spécifiquement contre les rayons ultraviolets.
En réalité, le rayonnement solaire est composé d’un ensemble d’ondes électromagnétiques. Parmi ces ondes se retrouvent celles du spectre lumineux, mais aussi des ondes radios, des rayons gamma et enfin les fameux rayons ultraviolets A et B (UVA et UVB).
Les rayons ultraviolets entrainent des réactions des cellules de notre épiderme pour limiter la pénétration des rayonnements. Au contact des rayons ultraviolets, des cellules spécialisées de notre corps se mettent à produire de la mélanine, un pigment chargé d’absorber les rayons du soleil et qui donne à la peau un teint plus hâlé, ce qu’on appelle communément le bronzage.
Sauf qu’en cas d’exposition prolongée, le corps est incapable de se défendre contre les rayons ultraviolets. Les UVB sont alors responsables des fameux « coups de soleil », tandis que les UVA entrainent un vieillissement prématuré de la peau. Ces rayons sont également responsables du développement des cancers de la peau, c’est pourquoi il est primordial de s’en protéger.
Comprendre les indices de protection solaire et les types de protection
Compte-tenu des dangers liés à une surexposition aux rayons UV du soleil, il est primordial de se protéger. Pour cela, l’usage d’un produit de protection solaire est plus que recommandé. Mais encore faut-il s’y retrouver parmi l’offre existante.
En pratique, on distingue deux catégories de protection solaire en fonction du filtre utilisé :
- Les filtres chimiques, qui agissent en absorbant les rayons UV comme l’oxybenzone ;
- Les filtres minéraux, qui réfléchissent les rayons du soleil comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane.
Ces différents éléments peuvent être à l’état de nanoparticule dans la crème, ce qui doit alors être précisé sur l’emballage et a une incidence potentielle sur l’environnement.
Quel que soit le type de filtre, il doit permettre de protéger contre les rayons UVB. Pour comprendre le degré de protection offerte contre les UVB, il faut alors se référer au facteur de protection solaire (FPS) indiqué. Plus il est élevé, plus il protège des UVB. La Commission européenne dans une recommandation du 22 septembre 2006 a harmonisé l’étiquetage des protections solaire. Elle distingue quatre degrés de protection :
- La faible protection, dont le FPS est compris entre 6 et 10 ;
- La protection moyenne, avec un FPS entre 15 et 25 ;
- La haute protection, dont le FPS se situe entre 30 et 50 ;
- La très haute protection, pour laquelle le FPS est supérieur à 50.
A noter que si toutes les crèmes solaires protègent jusqu’à un certain point contre les UVB, ce n’est pas systématiquement le cas pour les UVA. C’est pourquoi, lorsque vous devez choisir une crème solaire, vérifiez qu’elle comporte le logo UVA pour limiter au maximum les risques d’exposition contre ce type de rayons.
L’efficacité des crèmes solaires biologiques en cause
Dans une récente étude de l’UFC-Que Choisir sur les crèmes solaires pour enfants, les crèmes solaires biologiques ont été épinglées. En cause : une moins bonne protection contre les UVA, malgré un nombre limité d’allergènes et de composés indésirables.
Comment expliquer cette efficacité limitée ? Aux dires de dermatologues, la raison provient essentiellement du filtre utilisé, qui est nécessairement minéral car les cahiers des charges des cosmétiques biologiques interdisent l’usage de filtres chimiques. Or, les protections chimiques seraient plus protectrices contre les rayons ultraviolets.
Pour autant, utiliser des protections solaires aux filtres chimiques n’est pas sans risque non plus : certains composés permettant de protéger contre les rayons ultraviolets sont problématiques tant pour la santé que pour l’environnement.
En effet, d’après une étude menée aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration en mai dernier, l’usage de crèmes solaires chimiques entrainent une augmentation significative du taux de ces substances dans le sang, en particulier l’oxybenzone et ce, dès la première application. Ces produits, s’ils ne sont pour le moment pas considérés comme réellement dangereux, sont toutefois suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, c’est pourquoi la Food and Drug Administration a déclaré qu’elle allait mener des recherches complémentaires.
Outre les risques potentiels pour la santé, les nanoparticules chimiques des protections solaires ont des effets bien concrets sur l’environnement. Chaque année, ce ne sont pas moins de 14 tonnes de crème solaire qui finissent dans les océans. Leurs nanoparticules sont alors absorbées par les coraux et perturbent leur reproduction, accélérant le blanchissement des récifs. L’impact dans certaines zones est telle que pour limiter le blanchissement des récifs coralliens, le législateur d’Hawaï a décidé d’interdire les produits solaires à base d’oxybenzone et d’octinoxate, un autre composé chimique néfaste, le 1er mai 2018. Cette décision devrait prendre effet dès 2021.
Mais alors que faire ? Arrêter les crèmes solaires ? Loin s’en faut : elles restent le meilleur allié du vacancier pour prévenir les risques de développement d’un cancer de la peau. Toutefois, il est conseillé de choisir sa crème en se référant aux comparateurs existants et de suivre quoiqu’il arrive les conseils du Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues. Ce dernier rappelle entre autres que la meilleure protection est toujours vestimentaire, qu’il faut éviter de s’exposer entre 12h et 16h, qu’il faut adapter la crème à sa carnation, à son lieu de séjour et qu’il faut s’en appliquer régulièrement, soit environ toutes les deux heures et après chaque bain.
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