[vc_row][vc_column][vc_column_text]Nous avons testé pour vous la consommation d’insectes comestibles. L’idée ? Manger de façon plus écologique. Le verdict va sûrement vous surprendre.
On le sait, l’alimentation est l’un des secteurs les plus polluants parmi les activités humaines. Tous les produits alimentaires ont un impact énorme sur l’environnement : le vin pollue, l’élevage est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, les productions agricoles comme le riz, le soja ou l’huile de palme ont des conséquences irréversibles sur les écosystèmes…
Mais tout cela n’est pas une fatalité. Comme le montrent de plus en plus d’experts, c’est surtout le mode de production industriel de ces aliments qui pose problème et qui affecte l’environnement (voir notre article « Et si l’on transformait l’agriculture industrielle en petites fermes agro-écologiques ?« ). Mais c’est aussi notre mode de consommation qui n’est pas adapté : nous mangeons trop de sucre, trop de viande, trop de graisses transformées et trop peu de produits naturels et sobres comme les légumes ou les légumineuses. En résumé : nous mangeons trop des produits les plus polluants (voir notre classement des 10 produits que nous adorons… et qui polluent le plus).
Pour agir sur notre mode d’alimentation, une idée commence à faire son chemin un peu partout (dans les restaurants, chez les écologistes, et même chez les consommateurs et dans les entreprises) : la consommation des insectes. Et si on mangeait des insectes pour manger plus écolo ? Ne partez pas tout de suite, on a fait le test pour vous ! Vous allez être surpris.
Les insectes comestibles : une source de protéines alternative et écologique ?
Comme nous l’avons vu dans notre précédent article « Quel régime alimentaire est le plus écologique ?« , la viande est la partie de notre alimentation qui pollue le plus l’environnement. Le bétail notamment, lorsqu’il est élevé de façon industrielle et non en pâturages, rejette des millions de tonnes d’un gaz à effet de serre (le méthane) qui contribue au réchauffement climatique. Malgré tout, la viande est utile dans notre alimentation car elle est notre principale source de protéines et d’acides aminés. Pour résoudre ce problème, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des sources de protéines alternatives : les protéines à base de soja ou les protéines végétales contenues notamment dans certaines céréales et légumineuses.
Mais les insectes pourraient bien être également une solution alternative viable pour consommer des protéines sans détruire notre planète. En effet, les insectes sont bourrés de protéines. Selon la FAO, la plupart des insectes contiennent en moyenne entre 30 et 65% de protéines, alors que le boeuf par exemple, se situe plus entre 19 et 26% de protéines selon le morceau analysé (une moyenne similaire aux autres viandes consommées couramment). De plus, les protéines contenues dans les insectes sont des protéines complètes (contrairement à la majorité des protéines végétales, qui sont déficientes en lysine pour les céréales, ou en méthionine et cystéine pour les légumineuses). Mais surtout, le gros avantage des insectes, c’est que leur ratio de conversion des protéines est très fort. C’est à dire qu’il leur faut relativement peu de nourriture pour développer 1 kg de protéines. Lorsque l’on compare les insectes et le bétail par exemple, on se rend compte qu’il faut en moyenne 1.7 kg de nourriture pour produire 1 kg de criquets, contre 10 kg de nourriture pour produire 1 kg boeuf (ces chiffres sont des estimations, parfois contestées, et qui dépendent du mode de production, mais elles donnent un ordre d’idée). Du point de vue environnemental, c’est donc beaucoup plus efficace. De plus, les insectes ne rejettent pas de méthane comme le font les vaches et ne contribuent donc pas au réchauffement climatique par ce biais.
Bref, les insectes semblent être une source de protéines relativement simple à développer et écologiquement rentable.
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Manger des insectes… c’est vraiment possible ? On a testé pour vous !
Il faut dire que les insectes sont une source de nourriture déjà très bien connue un peu partout dans le monde. Ainsi, on sait que dans de nombreuses régions d’Asie (notamment l’Asie du Sud-Est), on consomme régulièrement des insectes. Mais c’est le cas un peu partout ailleurs dans le monde. L’entomophagie est une pratique beaucoup plus répandue que l’on ne le croit. En Australie, la consommation de larves et autres insectes était très courante avant la colonisation britannique, mais c’est également le cas en Afrique, en Amérique du Sud… Même en Europe, il a très longtemps existé une tradition entomophage. Les Grecs consommaient des insectes, et même Aristote dans son Historia Animalium dédie un passage à l’élevage de cigales pour l’alimentation. Les romains mangeaient également des insectes comme des larves de scarabées. La consommation a toutefois disparu progressivement avec les progrès de l’agriculture en Europe. Mais elle persiste dans de nombreuses parties du monde où cela paraît tout à fait naturel !
Aujourd’hui, la consommation d’insectes comestibles paraît complètement marginale en Europe, et suscite même un certain dégoût. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les insectes sont tout à fait utilisables dans la cuisine et peuvent même être délicieux à conditions d’être préparés correctement. Pour en avoir le coeur net, la rédaction d’e-RSE (toujours prête à donner de sa personne pour votre information au quotidien) s’est donc rendue directement dans l’un des pays où la consommation d’insectes est très répandue, le Mexique, afin de mettre à l’épreuve cette tendance dont tout le monde parle.[/vc_column_text][vc_row_inner][vc_column_inner width= »1/2″][vc_column_text]
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[/vc_column_text][/vc_column_inner][/vc_row_inner][vc_column_text]Au Mexique, on consomme plusieurs variétés d’insectes, dont les fameuses chapulines, qui sont une variété locale de sauterelles, grillées et assaisonnées de citron et de piment, mais aussi des oeufs de fourmis (les escamoles), des vers… Et nous avons goûté à tout ça ! Et honnêtement, oubliez vos fausses idées sur les insectes : c’est très bon. Les sauterelles sont croustillantes, avec un goût légèrement citronné. Pas d’arrière goût désagréable, juste une petite acidité liée au jus de citron. Les oeufs de fournis, dégustés dans le cadre d’un restaurant huppé de la capitale, sont également très bons : suaves, presque sucrés et tout en douceur. Comme quoi, on peut même faire un plat gastronomique avec des insectes.
Verdict : la consommation d’insectes comestibles, pourquoi pas ! Finalement, les insectes sont plutôt bons ! Le goût est agréable et la texture croquante.
En fait, la consommation d’insectes commence à devenir une vraie mine d’or pour les chefs un peu partout dans le monde. Déjà en France, on en trouve à la carte de certains restaurants. C’est le cas par exemple d’un restaurant bordelais, lui aussi testé par la rédaction, qui propose en apéritif des petits insectes grillés : vers, mouches, sauterelles… Et c’est plutôt bon ! Dans le reste du monde, un groupe de chef, parmi lesquels René Redzepi (chef du restaurant Noma, élu à 4 reprises meilleur restaurant du monde), s’est même spécialisé sur la question de la cuisine des insectes. Ils parcourent le monde à la recherche de nouvelles variétés d’insectes à travailler en cuisine. Outre les fourmis, coléoptères et autres sauterelles déjà très connues, ces chefs ont découvert des larves très intéressantes : une larve australienne au goût de champignon, une larve ougandaise qui mime à la perfection le goût du foie gras. À terme, lorsque les techniques de cuisine se seront adaptées à ces nouveaux aliments et que des filières dédiées se seront développées, on pourrait donc bien voir des insectes aux menus des plus grands restaurants gastronomiques.
Et dans les entreprises aussi le phénomène se développe puisque de nouvelles start-up proposent pour l’apéro des insectes grillés et épicés. Et ça marche !
Manger des insectes comestibles : est-ce vraiment écologique ?
À l’heure actuelle, la consommation d’insecte semble encore difficile à envisager à grande échelle pour constituer un substitut à la viande. Pour l’heure, certains experts estiment que l’élevage d’insectes à échelle de consommation humaine donnerait de bons résultats écologiques, sans toutefois être révolutionnaire. Des chercheurs ont ainsi tenté d’élever des criquets de différente manière pour voir quel ratio de protéines ils pouvaient développer par rapport à la nourriture qui leur était donnée. Les résultats ? Les criquets auraient un ratio de conservation des protéines de 35%, soit un taux légèrement supérieur à la volaille (qui a le meilleur ratio parmi les viandes communes). Une bonne alternative donc, mais pas si écologique que ça en termes de ressources nutritionnelles.
Cependant, d’autres recherches doivent être menées sur le sujet. L’expérimentation sera donc sans doute encore longue avant que l’on trouve un moyen écologique et efficace d’élever des insectes destinés à la consommation humaine. Mais si les promesses des insectes comestibles se réalisent, cela pourrait réellement transformer notre alimentation et nous permettre d’alléger l’addition environnementale de nos assiettes.
Alors, seriez-vous prêts, vous aussi, à consommer des insectes pour protéger la planète ? Faites nous confiance et goûtez, cela pourrait vous surprendre ![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]