Après l’été, la plage, les barbecues, les apéros entre amis… Si comme bon nombre d’entre nous vous avez accumulé les petits excès en vacances, quoi de mieux pour éliminer qu’une séance de sport en extérieur ? Sauf que quel que soit votre parcours de running matinal favori, il est sans doute jonché de détritus. La solution ? Vous munir d’un sac poubelle et de gants et en profiter pour ramasser les déchets en vous bougeant. Cette pratique venue tout droit de Suède a un nom : le plogging et permet d’allier sport outdoor et ramassage des déchets. Retour sur ce phénomène qui mêle bien-être et protection de la nature.
Plogging : quand sport et environnement font bon ménage
Littéralement, le terme de plogging est la contraction de « plocka upp » qui signifie ramasser en suédois et de jogging. Le concept est donc très simple : il consiste à se munir de gants, d’un sac poubelle et à partir courir ou faire de la marche. Se faisant, le sportif associe à sa pratique habituelle des squats, parfaits pour se muscler les jambes et fessiers, et des changements d’allures, intéressant pour le cardio. Surtout, en dehors des bénéfices physiques, le plogging permet de faire un geste pour la nature en nettoyant son lieu d’entrainement.
Ce concept s’est développé en Suède en 2016, avant d’être popularisé en France grâce à Run Eco Team, une application créée par Nicolas Lemonnier, un ostéopathe nantais sensible à la cause environnementale. Son application a été repérée et partagée sur les réseaux par le patron de Facebook Marc Zuckerberg, ce qui lui a conféré une réelle visibilité dans le paysage des applications dédiées à la course à pieds. Run Eco Team permet aux coureurs comme toute application de running de partager leurs performances sportives mais aussi et surtout de faire connaître leur « récolte » du jour. C’est un véritable succès : chaque semaine, près de 20 tonnes de déchets sont ramassés par les 50 000 ploggeurs à travers le monde qui utilisent l’application. En moyenne, par sortie, chaque coureur récolterait 1,5 kilos de déchets.
Le plogging est un véritable succès qui se répand grâce à de nombreuses initiatives privées un peu partout à travers le monde. Cependant, si des sports comme de la course à pieds, le trail, la marche nordique ou encore la randonnée pédestre semblent particulièrement adaptés au ramassage de déchets, cette pratique est en réalité déclinable et déclinée dans de plus en plus de disciplines.
Le ramassage de déchets : une pratique en plein boom dans les sports nautiques
En dehors des sports d’endurance à pieds comme la course, la marche ou la randonnée, d’autres disciplines sportives se prêtent tout à fait au ramassage de déchets. C’est notamment le cas des sports nautiques. Des rencontres de passionnés de kayaks pour ramasser les déchets, de voile ou de longe-côte sont ainsi régulièrement organisés dans les zones à proximité de la mer.
L’engouement est tel que des compétitions commencent même à être organisées. Elles sont l’occasion pour les associations de défense de l’environnement de sensibiliser le plus grand nombre à l’urgence environnementale. De plus, outre l’objectif de sensibilisation, ce type de compétition permet aussi de faire pression auprès des pouvoirs publics. En effet, les déchets récoltés sont à la fin inventoriés et photographiés, puis partager sur les réseaux pour mieux faire entendre la cause environnementale auprès d’institutions comme la Commission Européenne.
C’est dans ce contexte qu’a notamment été organisée une compétition dans la cité phocéenne en mai dernier. Intitulé le Grand Défi, ce relai de kayaks a été très médiatisé grâce à la présence de sportifs connus comme les nageurs Camille Lacourt et Frédéric Bousquet, l’ancienne athlète Muriel Kortis ou encore des comédiens de la série Plus Belle la Vie. A cette occasion, les 80 participants ont ramassé 1,2 tonnes de déchets sur un parcours de seulement 8 km.
Initié par l’association Palana Environnement, la marque éco-responsable Sauvage et l’école AMOS Marseille Méditerranée, cette compétition avait pour objectif de rappeler que la Méditerranée est une des mers les plus polluées au monde par le plastique. Alors qu’elle ne représente que 1% des eaux mondiales, elle concentre 7% des micro-plastiques selon le WWF et bon nombre de nos déchets finissent par y être rejetée.
C’est pourquoi, que vous soyez accro à la course à pieds ou amateur de sports nautiques, en tant que sportif éco-responsable, vous devez avant tout être attentif à ne pas vous-même produire des déchets inutiles.
Faire du sport zéro déchets : la base de tout bon sportif éco-responsable
Avant même de vouloir nettoyer les déchets qui jonchent la forêt dans laquelle vous aimez courir, il faut éviter que votre pratique sportive ne contribue à générer des déchets. Pour cela, il suffit d’avoir à l’esprit quelques règles de base facilement applicables.
La première est bien évidemment de s’équiper de façon responsable. Ainsi, exit les bouteilles en plastique pour s’hydrater après votre séance. Optez pour une gourde, si possible en verre ou en métal.
Quant à vos vêtements de sport, tout sportif conviendra que les vêtements en coton (biologique), s’ils sont moins globalement moins polluants que ceux en plastique, ils sont peu adaptés à la pratique sportive. En effet, le coton absorbe la transpiration mais sans l’évacuer, ce qui retient les mauvaises odeurs. Sans parler du fait qu’il ne permet pas de produire des vêtements légers. Mais les vêtements techniques sont pour la plupart produits à base de fibres synthétiques comme le polyester ou l’élasthane, donc en plastique !
C’est pourquoi, lorsqu’il vous faudra changer votre paire de running usée ou investir dans un nouveau vêtement, renseignez-vous : les marques de sports éco-responsables sont en plein boom et offrent des alternatives diverses. Il existe également quelques labels textiles éco-responsables qui sont spécialisés dans les vêtements de sport comme le label suisse BlueSign pour les vêtements de montagne, ou encore le label GOTS, mais ils restent peu connus du grand public…
Enfin, pour vous rendre jusqu’à votre parcours de santé ou votre spot de voile, limitez les déplacements polluants et privilégiez les modes de transports comme le vélo, les transports en commun. Si ces options sont impossibles, pensez au covoiturage. Il vous permettra de partager votre séance de sport avec vos amis, en limitant le nombre de véhicules. D’une pierre deux coups.
Au final, faire du sport en ramassant des déchets reste une pratique anecdotique par rapport à la masse de déchets produits chaque année. Elle est néanmoins symptomatique de la prise de conscience du mauvais état de notre environnement qui est particulièrement prégnante chez les sportifs férus de nature. Alors que vous soyez amateur de voile, coureur débutant ou marathonien, évitez de participer à ce système et si possible, pensez à vous munir de gants et d’un un sac pour nettoyer votre terrain d’entrainement.
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