Écologie et sexe, vous ne voyez pas le rapport ? Saviez-vous que même quand vous êtes sous la couette, vous avez un impact sur l’environnement ? Comment votre vie sexuelle affecte-t-elle la planète ou le réchauffement climatique par exemple ? Autant de questions auxquelles nous avons répondu, avec 5 éléments de notre vie sexuelle qui ont un impact environnemental.
1 – Les préservatifs : quel impact sur l’environnement ?
Les préservatifs sont au centre de notre vie sexuelle. Qu’ils soient masculins ou féminins, ils sont presque tous fabriqués avec le même matériau : du latex. Si vous n’étiez pas au courant, cette matière qui ressemble à un genre de plastique est pourtant d’origine tout à fait naturelle puisqu’elle est fabriquée à partir de la sève de certains arbres (notamment l’hévéa). On pourrait donc penser que les préservatifs sont une invention parfaitement écolo, mais ce n’est en fait pas totalement le cas !
Le latex naturel, que l’on trouve dans l’hévéa, est en effet largement modifié pour obtenir un préservatif utilisable. On y ajoute des vulcanisants et autres produits chimiques pour rendre le latex plus résistant et plus élastique. Les préservatifs sont ensuite trempés, chauffés, thermoformés… et tout cela utilise de l’énergie. Certains préservatifs sont fabriqués à partir de polyuréthane et sont donc très largement synthétisés à partir de matières issues du pétrole. En plus de tout cela, les préservatifs sont aussi équipés de lubrifiants qui sont issus de chimiques synthétiques. Et tout cela représente une industrie relativement lourde, qui consomme de l’énergie et des ressources. Aucune étude précise ne permet d’évaluer l’impact carbone du préservatif, mais sachez tout de même que ce n’est pas anodin !
Et il y a aussi le packaging : chaque préservatif étant vendu dans un emballage unique, cela fait au final beaucoup de déchets. Selon Global Industry Analysts, le marché du préservatif a atteint 27 milliards d’unités vendues en 2015. C’est donc 27 milliards de préservatifs usagés et d’emballages qui s’accumulent. En principe, le préservatif en lui même est biodégradable, mais l’ajouts de vulcanisants le rend très long à se dégrader et il contribue donc à polluer les milieux naturels s’il n’est pas correctement jeté. Dans l’eau, il ne se dégrade pas et pollue massivement les océans, notamment en empoisonnant ou étouffant certains poissons.
Néanmoins, si l’on considère que le préservatif est l’un des moyens de contraception les plus sûrs… on peut dire que c’est l’invention la plus écolo du monde, puisqu’il évite la surpopulation !
2 – La pilule contraceptive : nos hormones détruisent-elles l’environnement ?
La pilule contraceptive est l’un des moyens de contraception les plus répandus. Utilisée par 84% des femmes de 20 à 24 ans et 55% des femmes de 15 à 49 ans en France, la pilule est vendue massivement à travers le monde. Mais ses effets sur l’environnement ne sont pas neutres.
Là-encore, il faut prendre en compte le processus de fabrication des pilules, qui implique de synthétiser des précurseurs hormonaux de façon chimique. Il faut aussi comptabiliser les déchets produits par les emballages, qui sont souvent constitués d’un mix de carton, de plastique et d’aluminium.
Mais surtout, la pilule contraceptive aurait un impact sur la biodiversité aquatique et marine. En effet, plusieurs études ont observé que des traces d’hormones féminines issues des pilules étaient retrouvées dans les eaux un peu partout dans le monde. Ces dérivés d’oestrogène que l’on retrouve dans l’eau affecteraient la biodiversité en modifiant la capacité des poissons à se reproduire. Ainsi, ils modifieraient l’ensemble de la biodiversité locale, la chaîne alimentaire et donc les écosystèmes dans leur ensemble.
3 – L’impact environnemental de nos sex-toys
Si les sex toys peuvent être les amis de votre vie sexuelle, ils sont en revanche moyennement copains avec l’environnement.
Les sex toys sont des engins largement composés de dérivés du plastique ou d’autres matières synthétiques : les élastomères, le jelly, les dérivés du silicone. Ces matières utilisent des matériaux comme le silicium, et des procédés chimiques parfois lourds pour être transformés et fabriqués. Ils utilisent aussi parfois des composés électriques et électroniques, y compris des piles, dont on connait désormais bien les effets sur l’environnement. Mais ce n’est pas tout.
Dans un rapport de 2006, Greenpeace mettait en garde sur l’impact sanitaire et environnemental des sex toys. L’association constatait la présence de produits nocifs pour l’environnement mais aussi pour le système endocrinien, tels que les phtalates dans la majorité des sex toys testés. Attention donc à choisir avec précaution ses jouets ! D’ailleurs à ce sujet, Génération Cobaye nous offre les 7 commandements de l’éco-orgasme pour bien choisir ses sex toys et bien gérer sa vie sexuelle pour éviter ces phtalates. A consulter donc.
4 – Les lubrifiants et autres huiles de massage
Les lubrifiants, eux aussi sont coupables dans une certaine mesure.
Eux aussi sont des composés synthétiques qu’il faut produire en laboratoire et en quantités industrielles. Eux aussi sont coupables de packaging en plastique et en carton qui augmentent la masse de déchets produits dans le monde.
Mais comme tous les cosmétiques, ces produits posent d’autres problèmes : ils sont souvent composés de parfums synthétiques ou d’huiles dérivées du pétrole. La liste de leurs ingrédients est plus longue que le rapport RSE d’une multinationale. Et surtout, ces produits sont encore bien souvent testés sur les animaux, notamment outre atlantique ou cette pratique n’est pas encore totalement interdite et régulée.
5 – L’industrie pornographique : streaming et réchauffement climatique
Que vous soyez célibataire ou en couple, si vous regardez des films pornographiques pour pimenter votre vie sexuelle, sachez que l’industrie du porno n’est pas non plus exempte de sa responsabilité sur l’environnement. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette industrie a un effet très lourd sur notre empreinte carbone. Ce n’est pas tant l’industrie elle même que sa diffusion qu’il faut analyser d’ailleurs.
Le streaming vidéo est en effet l’une des plus grosses sources de l’impact environnemental d’Internet. Or, on sait qu’Internet produit à lui seul plus de 600 millions de tonnes de CO2 chaque année et que l’industrie du porno représente près de 5% de l’ensemble du web. Sachant que la majorité des contenus des sites X sont des vidéos en streaming, voire en live streaming, cela peut représenter potentiellement plusieurs millions de tonnes de CO2 juste pour l’industrie érotique sur Internet.
Et tout cela ne prend pas en compte la production de DVD ou de bluerays, qui eux aussi ont un impact significatif sur l’environnement en termes d’empreinte carbone et de déchets notamment.
Être plus écolo au lit ? C’est possible !
Ne commencez pas à paniquer (sans mauvais jeu de mot), il existe des solutions ! Par exemple, certaines marques vendent aujourd’hui des préservatifs 100% naturels et biodégradables, en boyau de mouton… Si si, ça fonctionne, bien que ça ne protège pas des maladies sexuellement transmissibles, ce qui les réserve aux couples stables. Les pilules microdosées sont aussi une alternative pour éviter le bouillon d’hormones que l’on inflige à nos poissons, mais on peut aussi penser à d’autres moyens de contraception (comme le stérilet) qui n’utilisent pas d’hormones. Pour les sex toys, pas de secret, il faut se tourner vers des matières plus saines comme la céramique ou le verre si l’on veut éviter les phtalates, ou bien être très attentif aux étiquettes. Les lubrifiants quant à eux existent en bio, sans additifs chimiques. Et pour l’industrie pornographique… le streaming reste le streaming, mais Internet améliore progressivement son impact environnemental. À ce sujet, l’industrie porno n’est pas en reste : PornHub a même lancé un programme de reforestation. Toutes les 100 vidéos regardées, le site web promet de planter un arbre. Pas mal non ?
Au moins maintenant, vous êtes au courant de l’impact environnemental de vos galipettes.