Quelles sont les villes les plus écologiques ? Celles qui ont réussi à amorcer la transition vers un urbanisme intégrant les critères environnementaux ? Voici le top 10.
Une grande partie des défis écologiques actuels doit se résoudre dans les villes. En effet, ce sont les villes et leur urbanisme incontrôlé qui entraîne la pérurbanisation et la dépendance à la voiture. Ce sont les villes qui sont responsables de près de 70% des gaz à effet de serre dans le monde. C’est dans les villes que l’on ressent le plus les problèmes liés à la pollution de l’air.
De ce fait, la façon dont les villes s’investissent dans l’écologie est une question fondamentale. C’est en partie pour cette raison qu’Arcadis mène depuis plusieurs années une étude annuelle sur l’écologie dans les villes. En analysant un ensemble de critères (risques environnementaux, gestion de l’énergie, gestion de l’eau et des déchets, espaces verts, pollution, gaz à effet de serre), l’étude permet d’établir le score de chaque ville en matière d’écologie.
Ce score, noté sur 100, indique à quel point l’urbanisme de la ville est efficace pour gérer les problématiques écologiques. Dans son étude, Arcadis élabore à partir de ces données un top, le top des villes les plus écolo. Voici les 10 premières.
Le top 10 des villes les plus écolo du monde
1 – Zurich
Riche en espaces verts, dotée d’une énergie relativement faible en carbone, ainsi que d’un système de gestion des déchets efficients, la capitale suisse est en tête du classement. Mais ce qui la différencie des autres, c’est surtout sa politique énergétique. Zurich pourrait bien être la première ville 2000 watts, c’est à dire la première ville dans laquelle les habitants n’auraient besoin que de 2000 watts de puissance continue pour vivre. Comment ? Grâce à une politique de sobriété et d’efficacité énergétique volontariste. Actuellement, la ville est à une puissance moyenne de 4200 watts par habitant, soit près de 30% de moins que la moyenne européenne (plus de 6000).
2- Stockholm
Première ville à remporter le titre de Capitale Verte européenne, Stockholm met tout en oeuvre pour être plus écolo. Capitale des cyclistes, Stockholm limite les émissions de CO2 en imposant un péage aux automobilistes. Les espaces verts et l’urbanisme ne sont pas en reste : toute la ville est conçue de manière à respecter les principes du développement durable, grâce à des comités Agenda 21 et des comités d’experts qui appliquent des méthodes scientifiques au développement de la ville. Ainsi, avant tout programme d’urbanisme, Stockholm réalise des éco-bilans et des analyses de cycle de vie afin de privilégier les solutions les plus écolo.
3 – Genève
Avec une énergie relativement propre (reposant beaucoup sur l’hydraulique), des habitants qui boudent de plus en plus la voiture, des transports en commun efficaces, Genève avait en main les cartes pour être bien classée. Si on y ajoute les divers projets d’urbanisme durable que mène la ville (via son Agenda 21 ou son Plan Climat voté en 2015) c’est tout naturellement que l’on retrouve la ville suisse sur le podium.
4 – Vienne
Vienne est l’une des capitales du monde disposant des plus grandes surfaces d’espaces verts. Le vélo y est roi (ne marchez pas sur les pistes cyclables sous peine de subir le courroux des cyclistes), et les transports en commun sont largement développés, ponctuels et efficaces. L’écologie est aussi dans l’ADN des Viennois, qui plébiscitent les produits bio (900 hectares d’agriculture bio sont exploités par la ville, les magasins bio fleurissent un peu partout). Enfin, Vienne est une des capitales mondiales des smart cities, qui utilisent les technologies du numérique pour optimiser leur fonctionnement et réduire les gaspillages.
5 – Francfort
52% de l’espace urbain de la ville est occupé par des espaces naturels. La ville dispose aussi d’une zone « basses émissions » où les véhicules polluants ne sont pas autorisés.
6 – Wellington
Wellington, ville dense et compacte bénéficie d’une structure urbaine presque idéale du point de vue du développement durable puisqu’on peut s’y déplacer assez facilement sans utiliser la voiture. Avec un réseau de transports en commun efficace, et un plan de conversion aux énergies renouvelables (éoliennes) la capitale néo-zélandaise est la ville disposant du plus bas taux d’émissions de CO2 par habitant de toute l’Océanie. Les émissions de CO2 ont baissé de 2% depuis 2000, malgré une augmentation de la population de 21%.
7 – Rome
Encore une ville compacte, mais disposant d’un des plus haut taux d’espaces verts parmi les capitales européennes. La ville est encore trop dépendante de la voiture et des énergies fossiles mais elle compense par des besoins faibles en énergie, notamment grâce à la structure de ses bâtiments historiques, dont beaucoup sont parfaitement adaptés au climat local.
8 – Sydney
La métropole australienne dispose elle aussi de nombreux espaces verts, d’une qualité de l’air et de l’eau exemplaire, et d’un plan d’urbanisme (The Sustainable Sydney 2030) qui prévoit de réduire les émissions de CO2 de la ville de 70% d’ici 2030. Malgré tout, la ville reste vulnérable aux risques environnementaux.
9 – Londres
La capitale anglaise est donnée en exemple pour sa politique volontariste, notamment sur la question des transports bas carbone, du traitement des eaux (Thames Tideway Tunnel en construction), sa stratégie d’amélioration de la qualité de l’air (City of London Air Quality Strategy (2015-2020)).
10 – Hambourg
Enfin, Hambourg clos ce top 10. C’est sa politique énergétique notamment qui est mise en avant : Hamburg est une des grandes puissances éoliennes mondiales, avec notamment le parc éolien DanTysk à proximité. Elle abrite aussi le Salon Wind Energy Hamburg, un des plus grands rendez-vous des professionnels de l’énergie éolienne. Mais Hambourg est aussi sur la voie de développer un immense réseau de parcs, de pistes cyclables et de zones piétonnes donnant la priorité aux transports non polluants. Un bon exemple à suivre.
Et Paris dans tout ça ? Eh bien elle est classée à la 32ème position, derrière Prague, Sao Paulo, ou encore Munich, Madrid ou Hong-Kong. La capitale française est pénalisée par son faible score en matière d’espaces verts, sa politique urbaine encore basée sur l’usage de la voiture en centre ville et son score relativement faible en matière de qualité de l’air. Bien que des progrès aient eu lieu ces dernières années, notamment avec une mise en avant du vélo et un recul de l’usage de la voiture, il reste encore des progrès à accomplir.