L’entreprise Nature & Découvertes vient d’être certifiée « B-corporation » : c’est la première entreprise française de plus de 25 salariés à recevoir ce label américain réservé aux entreprises durables, transparentes et responsables. À cette occasion, e-RSE.net vous propose d’en savoir un peu plus sur ces « B-Corp » qui veulent changer la RSE.
Le 25 juin dernier, Nature & Découvertes devenait la première entreprise française de plus de 25 salariés à recevoir le label « B-Corp ». Pour l’entreprise et pour Etienne Ruth, directeur Développement Durable, c’est la reconnaissance d’un long processus de travail pour faire de Nature & Découvertes une entreprise plus verte, plus responsable et plus transparente.
Mais alors quelles sont les particularités de ce label américain ? Pourquoi les grandes compagnies comme Ben & Jerry’s, Patagonia ou Campbell sont séduites par les B-Corp ? Et surtout, qu’est-ce que ce label peut apporter au paysage de la RSE en France ?
Qu’est-ce qu’une B-Corporation ? Comment devenir B-Corp ?
Le projet du Label B Corp, lancé en 2006 aux Etats-Unis par Jay Coen Gilbert, est plutôt simple : promouvoir un modèle d’entreprise plus engagé, plus responsable, plus transparent et ayant un impact positif sur la planète et sur la société.
Mais la vraie force de B-Corp, c’est de vouloir rendre plus accessible le développement durable dans les entreprises. L’idée est de dépasser le jargon trop technique des différents courants de la RSE (ISO 14000, OHSAS, SGES…) pour revenir aux racines du business responsable : « Ne pas chercher à être la meilleure entreprise du monde, mais à être la meilleure pour le monde », c’est le slogan de B-Corp.
Quelles sont les particularités du label B-Corp ?
Alors concrètement, qu’est-ce que ce label a de plus que les autres stratégies de RSE ? D’abord, pour être certifié B-Corp, il faut répondre à un vaste questionnaire de plus de 200 questions, portant sur les thèmes de la gouvernance, de la qualité de vie des salariés, du respect des communautés et de l’environnement. Les résultats de ce questionnaire sont évalués par les experts B-Lab (l’organisation à but non lucratif derrière le label) et il faut atteindre un score d’au moins 80 pour être certifié. Il faut donc avoir à la base une performance sociale et environnementale positive (contrairement à l’ISO 14001 par exemple, qui ne certifie que les engagements de l’entreprise à s’améliorer et non sa performance).
Deuxième particularité, le label B-Corp n’est pas uniquement fondé sur une démarche d’engagement individuel. Il y a une véritable notion d’amélioration continue dans le processus : tous les 2 ans, les entreprises doivent repasser leur test d’évaluation et montrer leurs progrès. Pour que les entreprises certifiées améliorent leur impact environnemental ou social, B-Lab leur fournit d’ailleurs des recommandations. Mais la démarche est aussi communautaire et participative : régulièrement, la communauté B-Corp se réunit par pays pour rassembler les B-Corp autour de groupes de travail et de réflexion afin d’améliorer leurs pratiques ensemble.
Une démarche communautaire et volontariste prête à évoluer
Le label s’est donc construit autour d’entreprises motivées, dans une démarche collective et volontariste. Le projet n’est pas simplement de répondre aux standards légaux, mais de montrer que les entreprises peuvent et doivent aller bien plus loin que ce qui est imposé par la loi pour avoir un impact positif sur la société. « Émulation », « communauté », « positif » semblent les maîtres mots de ce label qui compte désormais près de 1 300 entreprises dans le monde.
Si pour l’instant B-Corp est surtout un label américain, de plus en plus d’entreprises européennes sont séduites par son côté rassembleur. Les huiles d’Olive Carli ou la banque solidaire Triodos (qui gère plus de 9 milliards d’euros) font partie des plus importantes entreprises à adhérer au label en Europe, avec désormais en France, Nature & Découvertes ou encore Utopies et Graine de Changement. La communauté s’agrandit donc, et ce qui tire vers le haut les B-Corp, c’est cette communauté et sa volonté d’agir, de dépasser les minima légaux et d’être véritablement meilleures pour le monde.
Alors, les B-Corp sont-elles l’avenir de la RSE ? En tout cas, elles ont su revenir au cœur de Responsabilité Sociale des Entreprises : des entreprises qui s’engagent ensemble pour avoir un impact positif sur la société et sur le monde.