Si le secteur du développement durable et de la RSE est encore en plein développement, et bien que ses compétences évoluent sans cesse, la capacité à communiquer reste centrale pour beaucoup de professionnels de la RSE. Découvrez pourquoi cette compétence est peut-être la plus importante pour les professionnels de la RSE.
Le monde professionnel du développement durable et de la RSE est vaste. Des chargés de reporting aux chargés de mission changement climatique, en passant par les ingénieurs de l’éco-conception… On trouve des compétences variées et très différentes les unes des autres sous l’étiquette des « cadres de la RSE ». Une récente étude menée par Birdeo au sujet de ces cadres de la RSE notait qu’il existait plus 500 métiers différents au sein de la RSE et du développement durable. Leurs missions sont différentes, leurs compétences techniques sont différentes, leurs objectifs sont souvent différents. Mais il y a une chose qui est commune à presque tous les métiers de la RSE et du développement durable, c’est la communication. Savoir communiquer est une compétence qui fait partie intégrante du travail de tous les professionnels de la RSE, et c’est peut-être même la plus importante. Un sondage réalisé par la Society of Sustainability Professionals montrait d’ailleurs que cette compétence est classée n°1 des soft skills indispensables par les professionnels du développement durable. Découvrons pourquoi.
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Convaincre et engager : pourquoi la communication est la base de la RSE
L’importance de la communication en matière de RSE est particulièrement visible en interne, au sein même des entreprises. En effet, dans beaucoup d’entreprises, la RSE et le développement durable sont encore perçus comme des postes de dépenses chers, peu rentables. Il y a encore moins d’un an, l’expert en stratégie et management de l’ESSEC Jérome Barthélémy parlait même de la « méfiance » des économistes et des entreprises vis-à-vis de la RSE.
Face à cette méfiance qui se retrouve encore à beaucoup de niveaux dans l’entreprise, il faut savoir convaincre. Convaincre les décideurs de l’intérêt d’une stratégie RSE. Les convaincre des bénéfices que la RSE peut apporter en matière d’image et de réputation, mais aussi en matière de gestion des coûts et de gestion de la logistique. Travailler dans la RSE c’est aussi savoir faire le « business case » du développement durable et ce, en permanence ou presque.
Avoir un budget, mettre en place une stratégie RSE globale, développer une politique d’éco-conception ou une stratégie de supply chain plus responsable : tout cela nécessite de savoir convaincre et de savoir engager des collaborateurs dont ce n’est pas la priorité à priori : dirigeants, mais aussi ingénieurs, designers, et même commerciaux. Pour tous ces maillons indispensables de la chaine stratégique de la RSE, cela peut apparaître comme une contrainte et il est important de savoir en parler, être pédagogue.
La communication devient alors une compétence clé de tous les cadres de la RSE, car la RSE est une négociation permanente avec les parties prenantes dans l’entreprise.
Mieux informer et diffuser la RSE grâce à la communication
L’autre facette de la « casquette » de communicant des professionnels de la RSE, c’est la diffusion de l’information. Malheureusement, la RSE peine encore à s’étendre à tous les domaines de l’entreprise. On notait d’ailleurs récemment qu’une majorité des salariés voulaient s’investir plus dans la RSE, mais ne le pouvaient pas faute d’avoir accès aux informations sur les stratégies RSE de leur entreprise. Le rôle des professionnels de la RSE est donc de trouver les canaux internes pour diffuser l’information relative au développement durable, et donc contribuer à l’engagement des salariés sur ces questions.
Peut-être moins évident, mais tout aussi important : le rôle de la communication externe sectorielle pour la RSE. La diffusion des bonnes pratiques, le reporting, parler des succès de ses stratégies RSE contribue à faire de la RSE un standard de business. Par exemple, le géant du luxe Kering publiait l’an dernier sa méthodologie de compte de résultats environnementaux en Open Source, autour d’une grande conférence de presse, avec un objectif : montrer sa réussite et diffuser les « best practices ». L’enjeu est aujourd’hui tout à fait important, notamment en France où les TPE et les PME ne sont pas encore convaincues des bienfaits de la RSE, et ne savent pas comment la mettre en place.
Encore une fois, la communication est l’élément fondamental.
Communication et RSE : la clé pour toucher ses parties prenantes
Enfin, la RSE a également besoin de la communication pour toucher les différentes parties prenantes de l’entreprise. D’abord, le client, le consommateur. D’après les études récentes, les consommateurs veulent plus d’informations sur les pratiques RSE des entreprises dont ils achètent les produits. Les consommateurs veulent comparer, et la responsabilité des entreprises devient un critère d’achat. Si l’entreprise ne sait pas communiquer, si elle ne sait pas présenter les résultats de sa RSE d’une façon qui touche le client, alors la stratégie développement durable perd une grande partie de son intérêt. Le rôle des professionnels de la RSE est aussi là : savoir communiquer sans tomber dans le greenwashing.
Enfin, pour un professionnel de la RSE, la communication est aussi indispensable pour dialoguer avec ses parties prenantes : associations partenaires, communautés affectées, partenaires commerciaux, ou encore acteurs publics… Les stratégies RSE sont bien souvent un partenariat constant avec ces différentes entités, et la capacité à communiquer, à dialoguer et à négocier devient alors la clé du succès.
Bien sûr, la RSE n’est pas et ne sera jamais que de la communication. Chaque professionnel dispose de ses compétences techniques, que ce soit l’éco-conception, l’ISR, l’analyse et le reporting… Mais la communication semble bien au coeur de toutes les démarches RSE qui fonctionnent.
Alors il est peut-être temps d’apprendre à parler vraiment de sa RSE !