L’objectif de développement durable n°13 défini par l’Organisation des Nations Unies vise à lutter contre les changements climatiques. Il comporte 3 cibles principales :
- 13.1 – Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat.
- 13.2 – Incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales.
- 13.3 – Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institutionnelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide.
L’idée de cet ODD ? Limiter le réchauffement climatique à 1.5 degrés au-dessus des normes pré-industrielles, en divisant par 2 nos émissions de CO2 d’ici 2030, puis en continuant à les réduire pour arriver à zéro émissions nettes en 2050 (pour une division totale de nos émissions par 3 à 4).
Réchauffement climatique : comprendre
Depuis près de 50 ans maintenant, les scientifiques alertent sur la crise du réchauffement climatique ou du changement climatique. En 2020, la planète est déjà plus chaude de près d’un degré par rapport au 19ème siècle. Si l’on ne fait rien, en 2100, la température aura encore augmenté de 3 degrés. Et cette hausse des températures a de graves conséquences sur la stabilité des écosystèmes mondiaux et sur les sociétés humaines.
Pourquoi le réchauffement climatique est un problème ?
La fonde des glaces est une des conséquences bien connues du réchauffement climatique, mais ce n’est pas la seule, ni la plus grave. D’abord, sous l’effet de la chaleur, le volume de l’océan augmente, ce qui peut faire monter les eaux et menacer certaines terres émergées. Mais il y a de nombreuses autres conséquences au réchauffement climatique.
Sur une planète plus chaude, le climat se dérègle : outre les canicules qui se multiplient, on observe également une hausse de la fréquence des incendies, mais aussi des tempêtes, et même, paradoxalement, des inondations. Sur une planète plus chaude, la biodiversité, les animaux et les végétaux ont des difficultés à s’adapter. La vie sauvage est donc menacée, mais aussi l’agriculture qui nous nourrit. Sur une planète plus chaude, les sociétés humaines sont fragilisées : les populations défavorisées sont plus exposées aux catastrophes naturelles, les ressources peuvent manquer, et créer des conflits… En résumé, le réchauffement climatique menace notre planète et nos sociétés.
D’où vient le réchauffement climatique ?
Mais alors, pourquoi la planète se réchauffe-t-elle ? C’est à cause d’un phénomène appelé l’effet de serre : les gaz présents dans notre atmosphère piègent une partie de la chaleur envoyée sur terre par le soleil, ce qui provoque un réchauffement de la planète. En temps normal, l’effet de serre est indispensable à la vie sur terre : c’est l’effet de serre qui permet à la Terre d’être assez chaude pour abriter la vie. Mais depuis près de 200 ans maintenant, les activités humaines ont perturbé ce phénomène en ajoutant massivement dans l’atmosphère des gaz à effet de serre additionnels.
D’où viennent les émissions de CO2 ?
Dans le monde, c’est avant tout la combustion d’énergies fossiles, dans la production d’énergie et dans les transports, qui produit des gaz à effet de serre, principalement le CO2. Mais d’autres activités humaines ont aussi un rôle dans le réchauffement climatique : la production agricole par exemple engendre des gaz à effet de serre, par l’élevage, ou la fermentation de déchets végétaux (c’est le méthane). D’autre part, la déforestation réduit la capacité de la planète à absorber ces gaz, et contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre.
Aujourd’hui, nous émettons environ 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (en équivalents CO2) chaque année dans le monde. Pour arrêter d’amplifier le réchauffement climatique, nous devrions en émettre 3 à 4 fois moins.
Que faire face au réchauffement climatique ?
Le problème c’est que pratiquement toutes les activités humaines contribuent à émettre du CO2. Chaque fois que nous nous chauffons ou que nous nous éclairons, nous utilisons de l’énergie qui émet du CO2. Chaque fois que nous prenons notre voiture ou l’avion, nous brûlons des carburants qui émettent du CO2. Chaque fois que nous achetons un objet, celui-ci a été fabriquée et transportée grâce à des énergies qui émettent du CO2. Même ce que nous mangeons émet du CO2.
Il faut donc un changement radical de modèle de société et de modèle économique pour parvenir à limiter nos émissions de CO2. La priorité, c’est de minimiser nos usages des énergies qui émettent beaucoup de carbone, c’est-à-dire surtout les énergies fossiles : le charbon, le gaz, et le pétrole. Cela veut dire qu’il faut apprendre à produire notre énergie grâce à des sources « bas carbone » (les énergies renouvelables, le nucléaire) et changer nos habitudes (se déplacer moins en transport individuel, se chauffer moins). Mais globalement, c’est tout le système économique et social qu’il faut réformer, en intégrant des objectifs de lutter contre le réchauffement climatique dans toutes les politiques publiques (comme le préconise la cible 13.2).
Toutefois, les défis de la lutte contre le changement climatique ne sont pas les mêmes partout dans le monde : en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Inde par exemple, l’électricité est encore produite à base de charbon, très polluant. Dans ces pays, il est donc prioritaire d’agir sur la production d’énergie. À l’inverse, en France, la production d’énergie émet déjà peu de CO2 grâce au nucléaire notamment, ce n’est donc pas le plus urgent. En revanche, nous utilisons énormément la voiture individuelle, qui est la première source de nos émissions de CO2 : c’est donc vers la réduction de l’usage de la voiture thermique qu’il faut concentrer nos efforts.
Où en sommes nous dans l’atteinte de l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique ?
Le problème c’est que ces réformes sont complexes à mettre en oeuvre. On l’a vu en France avec la taxe carbone : il n’est pas simple de transformer le système surtout quand ces transformations entrent en conflit avec d’autres réalités sociales et économiques. Résultat, dans le monde les émissions de CO2 continuent à augmenter chaque année (+2.1% en 2018, +0.6% en 2019) alors qu’elles devraient baisser rapidement si l’on voulait éviter de dépasser les seuils critiques du réchauffement climatique. En théorie, entre 2010 et 2030 nous devions diviser par 2 nos émissions de CO2. À mi-chemin de l’objectif, nous n’avons même pas amorcé la baisse.
Pour l’instant, le monde suit le rythme d’un « scénario catastrophe », le pire scénario envisagé par le GIEC, qui nous amènerait à une hausse des températures de 4 degrés d’ici la fin du siècle. D’où l’importance, conformément à la cible 13.3 de l’ODD n°13, de continuer à sensibiliser tous les acteurs de la société aux enjeux du réchauffement climatique. Acteurs sociaux, politiques, entreprises, citoyens, consommateurs : tous vont devoir s’adapter pour réduire leurs impacts carbone.
Il faudra aussi savoir s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Car même si nous parvenons à limiter la casse, le phénomène est déjà en partie enclenché, et il faudra savoir s’adapter à ce nouveau monde. S’adapter à plus de canicules, à une agriculture mise au défi par les transformations du climat, aux sécheresses… Là encore, il faudra sensibiliser, mais aussi développer des politiques publiques et des stratégies d’adaptation pour la société et les organisations.