Lancé en 2001 aux USA par Tom Szaky, alors agé de 20 ans, Terracycle avait dans un premier temps pour mission de créer des engrais biologiques à partir d’excréments de vers de terre.
10 ans plus tard, Terracycle est une des plus grosses sociétés eco capitalistique du monde, et s’implante désormais en France pour donner une nouvelle vie aux produits français.
Quelle est l’innovation ?
Terracycle a rapidement laissé de coté les engrais biologiques pour créer un phénomène de masse aux USA : l’upcycling. L’upcycling (transcyclage en français) signifie faire du neuf, avec du vieux. En d’autres termes, Terracycle collecte des déchets précis, non recyclables ou difficilement recyclables, en de nouveaux produits à valeur ajouté.
Comment y parvient-il ?
Les mots magiques ici sont « communauté » et « récompense« .
Partout aux USA et maintenant dans de nombreux pays, des membres se réunissent pour former des « brigades« . Ces équipes collaborent pour collecter autour d’eux et de leur quartier (la notion de local est ici très importante) des déchets précis (bouteille en plastique, enveloppe plastique de bonbons, etc.). Une fois un volume de déchets collecté suffisant, la brigade reçoit un carton Terracycle, un autocollant UPS, et le tout peut partir en usine pour une deuxième vie ! Et pour collecter un maximum, tous les moyens sont bons : journée spéciale dans le quartier, affichage, streetmarketing, etc. la seule limite est l’imagination des brigades. Une fois les déchets envoyés, ils sont traités par Terracycle pour en faire de nouveaux produits, ensuite vendus en grande distribution, en ligne ou en magasins spécialisés.
Mais quel est l’intérêt de chacun à stocker et collecter ses déchets ? Les participants de brigades reçoivent ensuite des récompenses, soit monétaires, soit sous forme de points, convertibles. Par exemple, si je collecte un ordinateur portable, je gagne 500 points ou 5$, si je collecte une cartouche d’imprimante, je gagne 25 points ou 0.25$, etc. Avec ce mécanisme, chacun y trouve son compte. Celui qui souhaite arrondir ses fins de mois préfèrera l’argent, le militant préfèrera les points, convertibles par exemples en « bon pour une semaine d’eau potable pour une personne », « bon pour un poussin dans une famille dans le besoin », etc.
Et ça marche ! Avec plus de 18 millions de collecteurs de déchets et près de 2 milliards de déchets collectés, la société a pu reverser plus de 2 millions de dollars à des associations.
Terracycle va plus loin et arrive en France, avec Bic
Il y a quelques jours, Terracycle a vu le jour en France via un partenariat avec Bic. Déjà 15 équipes se sont formées pour collecter des stylos usagers pour que Terracycle fabrique de nouveaux arrosoirs, des poubelles en plastique, des bancs de jardins ou encore des pots à crayon.
Bénéfices pour les entreprises partenaires
Terracycle est une entreprise vertueuse car elle propose un business model pour toutes ses parties prenantes… et c’est pour cela qu’elle fonctionne si bien ! Au travers de ce partenariat, Bic, le roi du jetable, affirme une image positive en affirmant que jetable ne signifie pas forcément déchet ultime.
Cette démarche, déjà entreprise par Bic il y a quelques mois pour le recyclage des rasoirs jetables (une enveloppe Bic peut être envoyée contenant plusieurs rasoirs, ensuite recyclés), confirme un nouveau positionnement de marque, plus soucieuse de l’environnement. Cependant, cette dernière opération, bien que louable, semble trop complexe pour attirer les consommateurs et non fédératrice des consommateurs. Il est nécessaire de commander une lettre, puis de l’envoyer… sans rien en retour que d’être un bon éco-citoyen.
Source : site International Terracycle , site français Terracycle , site Bic Recycle avec Eric Cantona
Images : site Terracycle et Bic Recycle