Comment recycler, réutiliser ou composter son sapin de Noël de façon écologique ? Quelles sont les bonnes pratiques et celles qu’il faut éviter ? On fait le point.

Depuis quelques années, le sujet de l’impact écologique des sapins de Noël est régulièrement sur le devant de la scène. De nombreuses questions se posent : un sapin de Noël est-il vraiment écologique ? Vaut-il mieux un sapin de Noël naturel, ou un sapin artificiel réutilisable ? Faut-il supprimer les sapins de Noël ? Comment choisir un sapin de Noël plus écologique ?

Parmi ces questions, une est particulièrement importante pour les sapins naturels : comment se débarrasser de son sapin de Noël après les fêtes de la façon la plus écologique possible ? En effet, c’est là que va se déterminer l’essentiel de l’impact environnemental de votre arbre de Noël. Alors, comment faire en sorte de vous débarrasser de votre sapin de Noël de façon écologique ? Comment recycler, réutiliser, replanter ou composter son arbre ? On fait le point.

Se débarrasser de son sapin de Noël : ce qu’il faut éviter

Il faut savoir que les sapins de Noël sont en théorie des puits de carbone. Cela veut dire que lorsqu’il poussent, ils captent le CO2 contenu dans l’atmosphère pour le fixer dans leurs troncs, leurs branches, leurs racines et leurs épines. Le problème, c’est que selon la manière dont on se débarrasse de son sapin de Noël, ce CO2 peut se retrouver à nouveau dans l’atmosphère.

Brûler son sapin de Noël : pas vraiment écologique

Par exemple, lorsque l’on brûle son sapin, tout le CO2 capté est relâché dans l’air, où il peut à nouveau contribuer au réchauffement climatique. En théorie, ce n’est pas très grave, car si l’on renouvelle son sapin tous les ans, le CO2 relâché sera à nouveau capté les années suivantes par les prochains sapins de Noël que l’on fera pousser. C’est le principe de la biomasse, que l’on considère à peu près « neutre en carbone ».

Il donc est évidemment possible de brûler son sapin chez soi si l’on dispose d’un système de chauffage au bois (cheminée, poêle à bois). Mais c’est rarement une option idéale sur le plan écologique. En effet, brûler un sapin, c’est émettre des polluants, des particules fines, notamment. Et puis, quitte à faire pousser des arbres chaque année pour Noël, il semble évidement plus pertinent d’essayer de conserver ces puits de carbone plutôt que de relâcher bêtement tout ça dans l’atmosphère, ne serait-ce que pour compenser les émissions de gaz à effet de serre liées à la culture du sapin, à son transport, à son usage… Ou celles liées à Noël en général : cadeaux, repas, transports… D’autant que le bois de sapin est rarement la matière idéale pour produire de la chaleur à domicile.

Le jeter à la déchèterie

Également à éviter : la déchèterie. Pour beaucoup de citoyens, c’est pourtant une option simple pour se débarrasser de son sapin, mais là encore, ce n’est pas forcément le plus écologique. En effet, dans une déchèterie, à moins d’être correctement compostés, les sapins se désagrègent et sont exposées à des bactéries qui provoquent en quelque sorte la fermentation de la matière végétale. Résultat, tout le CO2 stocké dans le sapin se retrouve progressivement dans l’atmosphère sous forme de méthane.

Comme pour la combustion, le fait de jeter son sapin à la déchèterie constitue aussi un gaspillage : gaspillage de matière, qui pourrait avoir une utilité. Mais alors que peut-on en faire ?

Comment se débarrasser de son sapin de façon vraiment écologique ?

Pour éviter que le CO2 capté par le sapin lors de sa pousse se retrouve dans l’atmosphère, il faut essayer au maximum de conserver intacte la matière végétale du sapin, ou de la transformer de manière à ce que cette matière organique ne brûle pas ou ne fermente pas. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?

Le broyer pour faire le paillage

L’option la plus simple, c’est de broyer son sapin pour en faire du paillage. Le paillage, c’est une technique agricole qui consiste à répandre de la matière (souvent végétale) sur un sol cultivé pour le protéger, l’enrichir ou en réguler la température.

Le paillage a plusieurs avantages sur le plan écologique : il permet de retourner une partie de la matière organique au sol (ce qui le rend plus fertile), il protège les cultures des adventices et de certains parasites, et permet également de conserver le carbone contenu dans la matière organique. En effet, avec le paillage, la décomposition du carbone se produit lentement, dans des conditions qui produisent un humus stable. Résultat, la majorité du carbone se retrouve fixé dans le sol plutôt que de se retrouver dans l’atmosphère.

Alors, pour faire son paillis, c’est simple : il faut broyer le sapin, pas trop finement, en morceaux de 30 à 70 mm environ. On peut également mélanger ce broyat à des matières vertes (herbes, feuillages), pour créer un paillis équilibré. Ensuite, il suffit de placer ce paillis autour des haies ou des potagers. Et contrairement à une idée répandue, les paillis à base de pin ou de sapin n’acidifient pas vraiment le sol. Aucune raison donc de s’en priver.

La bonne nouvelle, c’est que les municipalités, qui récoltent désormais souvent les sapins usagés, utilisent souvent ces derniers pour faire du paillis, qui est ensuite utilisé pour protéger les sols des zones cultivées ou des espaces verts. Renseignez-vous auprès de vos collectivités pour trouver les points de dépôt.

Composter son sapin

Autre option pour optimiser l’impact environnemental de son sapin : le compostage. Comme tous les déchets végétaux, les sapins usagés peuvent être ajoutés à un compost qui sera ensuite utiliser pour fertiliser les sols.

La technique reste la même que pour n’importe quel compost, il faut simplement équilibrer les différents types de matières (matière carbonée, matière azotée) et respecter les mêmes gestes que pour son compost habituel (apport d’humidité, retournements réguliers…). En composant, on produit une fermentation et une décomposition lente des matières végétales, qui permettent de fixer plus durablement le carbone.

On utilisera ensuite ce compost pour fertiliser des cultures ou un potager. Là encore, les municipalités, voire certaines déchèteries, mettent en place des processus de compostage, et il suffit de se renseigner pour leur confier votre vieux sapin. Les jardineries reprennent aussi parfois les sapins en fin de vie pour en faire compost ou paillage.

Les autres options : la replantation, la valorisation énergétique…

Enfin, il existe quelques autres options. Il est par exemple aussi possible de replanter son sapin, à condition d’avoir choisi un sapin de Noël en pot. C’est l’option que choisissent de plus en plus de citoyens, mais il faut alors entretenir correctement son sapin pendant la période des fêtes : éviter qu’il ait trop chaud, l’arroser régulièrement, pour éviter qu’il ne meurt.

La valorisation énergétique est également une option. Concrètement, il s’agit de confier son sapin à une collectivité qui va le valoriser par exemple dans des chaufferies urbaines. Le sapin est alors brûlé, ce qui n’est pas idéal, mais dans des conditions qui permettent d’optimiser la chaleur produite et de réduire les pollutions. Il s’agit là d’un derniers recours.

Photo par Алсу Вершинина sur Unsplash