Qu’est-ce que l’économie du donut, aussi appelée doughnut economics ? Que recoupe ce concept ? À quoi sert-il ?
L’économie du donut est un concept désignant un système économique soutenable, qui permette de répondre aux besoins de nos sociétés sans dépasser les limites planétaires. Le terme émane des travaux de Kate Raworth, économiste britannique, qui en propose une représentation graphique évoquant un « donut », d’où son nom.
Économie du donut : pourquoi un donut ?
Un donut. C’est à partir de cette forme si particulière que Kate Raworth propose une nouvelle représentation d’un hypothétique système économique qui serait capable d’assurer en même temps nos besoins sans remettre en cause la stabilité des écosystèmes globaux
Les limites physiques de notre monde (artificialisation, disponibilité de l’eau douce, érosion de la biodiversité…) forment le plafond environnemental que l’humanité ne doit pas dépasser. Sous ses pieds, 12 besoins indispensables forment le plancher social au bien-être humain, dont la nourriture, l’emploi, l’énergie, l’éducation….
Cet écart entre les deux, qui permet alors de créer ce fameux donut, représente un espace de sûreté où l’humanité peut pleinement se développer dans le respect des limites planétaires. L’objectif est donc de rester dans cet intervalle.
D’où vient la Doughnut Economics
Le développement du concept de Doughnut Economics s’insère dans l’histoire récente de la pensée économique, à mi-chemin entre la science économique et l’environnement. Alors que les travaux scientifiques pointent depuis le rapport Meadows (1972) les limites, notamment écologiques, des modèles économiques classiques fondés sur la croissance, un groupe de scientifiques suédois et australiens publient en 2008 une étude fondatrice qui définit plus clairement ces limites planétaires qu’il ne faut pas dépasser, sans quoi la biosphère et le développement des êtres vivants serait fortement altéré.
Neuf sont ainsi identifiées, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore, les changements d’utilisation des sols, l’acidification des océans, l’utilisation mondiale de l’eau, l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique, l’introduction d’entités nouvelles dans l’environnement (pollution chimique) et l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère. C’est notamment cette étude qui inspire Kate Raworth pour sa « Théorie du Donut » qu’elle développe dans son livre éponyme autour d’une question : comment répondre à nos besoins sans franchir les limites de nos écosystèmes ?
Kate Raworth emprunte aux penseurs de l’écologie la notion des communs : une société saine et émancipée n’est possible qu’à la condition que les richesses et les connaissances soient mises en commun et réparties justement dans la société. Chose que la croissance économique telle qu’elle existe actuellement ne parvient pas à faire convenablement.
Voir aussi : Pourquoi la transition écologique doit être juste et sociale
Pour l’économiste, la théorie du Donut permet de penser l’économie autrement, et en prenant vraiment en compte les limites de la planète dans les modèles économiques, actuels comme futurs. C’est donc un moyen pour Kate Raworth de penser une économie à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.