Qu’est-ce que le méthane ? Où le trouve-t-on ? Qui émet le plus de méthane ? Quelles mesures pour réduire les émissions de ce gaz ?
Le méthane est un composé chimique découvert et isolé entre 1976 et 1979 par Alessandro Volta, physicien et chimiste italien. Il est constitué d’un atome de carbone lié à quatre atomes d’hydrogène et sa formule chimique est CH₄. Le méthane est principalement produit par des processus naturels tels que la décomposition des matières organiques (végétales et animales) dans les marais, les rizières, les décharges et le système digestif des animaux plus particulièrement herbivores. Cependant, il peut également être produit par des activités humaines telles que l’extraction et la combustion des combustibles fossiles, l’élevage intensif et la gestion inadéquate des déchets. Le méthane fait partie des gaz à effets de serre principaux à l’origine du réchauffement climatique, juste derrière le dioxyde de carbone (CO2). La concentration de méthane dans l’atmosphère a été multipliée par trois depuis l’ère préindustrielle et serait responsable d’au moins 30% du réchauffement climatique.
Lien avec le réchauffement climatique
En tant que gaz à effet de serre, le méthane joue un rôle important dans le réchauffement climatique. Il a une capacité de piégeage de la chaleur beaucoup plus élevée que le dioxyde de carbone. Le PRG100 du méthane, c’est-à-dire le potentiel de réchauffement global sur 100 ans — l’unité de mesure privilégiée pour calculer l’effet de réchauffement d’un gaz dans l’atmosphère — est fixé à 28. Le méthane dans l’atmosphère est donc 28 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Mais la durée de vie du CH4 est cependant bien plus courte. Elle est d’une dizaine d’années contre 100 ans pour le CO2. Le méthane a donc des répercussions beaucoup plus importantes, mais à court terme. Si l’on arrêtait complètement les émissions de méthane, la réduction des effets réchauffement climatique serait visible rapidement.
Le méthane contribue également à la formation du smog troposphérique, une pollution atmosphérique qui a des effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement.
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Le méthane et les activités humaines
Le méthane est un gaz naturellement présent dans l’environnement, mais son augmentation due aux activités humaines a des conséquences significatives sur le climat et la qualité de l’air. La réduction des émissions de méthane est un enjeu majeur pour atténuer les changements climatiques et promouvoir la durabilité environnementale. Mais pour faire les choix les plus efficaces en matière de réduction des émissions de méthane, il faut connaître au préalable les activités humaines les plus polluantes.
On estime que 40% des émissions annuelles de méthane proviennent de sources naturelles, soit 194 millions de tonnes de CH4 (Mt CH4), dont la majorité de milieux humides. Le reste comprend les émissions issues des activités humaines, près de 400 Mt CH4. L’agriculture est la première activité émettrice de méthane dans le monde. Elle représente selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) 143 millions de tonnes de méthane en 2022 et provient principalement du bétail, et dans une moindre mesure des rizières.
Le second secteur d’émissions est celui de l’énergie avec environ 133 millions de tonnes provenant des industries pétrolières, du gaz naturel, du charbon et des bioénergies.
Réduire les émissions de méthane
Les ordres de grandeur montrent ainsi les leviers les plus efficaces pour réduire les émissions de méthane. En ce qui concerne les émissions de l’agriculture, la réduction de la taille des élevages et la généralisation d’une alimentation végétale dans la société permettraient de réduire drastiquement les émissions. En ce qui concerne les rizières, alterner les périodes d’inondation des rizières et les périodes de séchage permettrait de réduire de moitié les émissions selon un rapport de l’Institut international de recherche sur le riz.
Au niveau des émissions de CH4 des industries de l’énergie, l’AIE estime que près de 40% des émissions provenant du pétrole et du gaz pourrait être évitées, d’une part, si des politiques de sobriété sont généralisées visant à diminuer les niveaux d’extractions des industries émettrices de méthane (Charbon, gaz…), d’autre part, si les infrastructures étaient mises aux normes avec les technologies existantes pour réduire les émissions et éviter par la même occasion les fuites de méthane.
Quels engagements des pays en matière de réduction des émissions de méthane ?
Depuis 2021 et la COP26 à Glasgow, le Pacte global sur le méthane engage 150 pays signataires à la réduction de 30% des émissions de méthane d’ici 2030. Un objectif important, même si l’Organisation des Nations Unies que la concentration de méthane a atteint de nouveaux records en 2022.
L’Europe se dote en plus de cela depuis fin 2022 de nouvelles règles encadrant les émissions de méthane. Ces règles concernent principalement le secteur de l’énergie, et obligent les exploitants à mieux documenter leurs émissions et l’état de leurs infrastructures. Elles les obligent dorénavant à détecter et réparer immédiatement les fuites de méthane à partir de certains niveaux d’émissions dans un délai de 5 jours pour les premières réparations et 30 jours pour une réparation complète.
En outre, les pratiques d’éventage (enlever les gaz par ouverture des vannes) et de torchage (brûler les gaz lors de l’extraction du pétrole) seront totalement interdites.
Pour les mines souterraines et à ciel ouvert, les États membres de l’Union européenne auront l’obligation de les surveiller. Elles devront également dresser un inventaire des mines fermées sur les 50 dernières années et mesurer leurs émissions.
Enfin, les émissions de méthane induites par la production d’énergies en dehors du territoire européen devront être mieux quantifiées.
En apprendre plus :
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