Une « dette écologique », qu’est-ce que c’est ? À quoi sert ce terme ? Pourquoi est-il important pour construire une vraie justice environnementale ?

 

Définition de la dette écologique

La dette écologique fait référence à l’ensemble des coûts environnementaux, sociaux et économiques résultant de l’utilisation des ressources naturelles par les pays riches au détriment des pays pauvres et des générations futures. Elle fait ainsi référence à l’exploitation excessive des ressources naturelles, à la pollution, au changement climatique et à d’autres formes de conséquences environnementales négatives.

En d’autres termes, la dette écologique est une reconnaissance du fait que les pays riches sont majoritairement responsables de la crise environnementale actuelle, de la destruction de l’environnement, de sa pollution et de la raréfaction des ressources naturelles. Ils ont pollué plus que ce que les écosystèmes ne peuvent absorber, en faisant porter le coût aux pays pauvres et aux générations futures.

 

L’origine d’un concept politique

La notion de « dette écologique » trouve son origine en 1990 dans les luttes menées en Amérique Latine contre les spoliations de terres, la pollution et l’exploitation naturel organisées en très grande majorité par les pays développés. Ce message, porté notamment par des ONGs à l’image d’Accion Ecologica au Chili ou par la voix des présidents de la Colombie de l’époque, Virgilio Barco Vargas, pose alors la question de la responsabilité.

Les pays développés sont historiquement les grands pollueurs, et le reste encore aujourd’hui. La croissance fulgurante des pays occidentaux s’est fait en partie grâce à l’accaparement de nombreuses ressources stratégiques (bois, minerais, hydrocarbures…) présents dans les pays en développement. De ce fait, si ces pays sont responsables de la crise environnementale, ils doivent donc payer leur dette.

Ici est l’enjeu de la dette écologique. Que veut dire payer ? Est-ce rembourser ou compenser les émissions ? Depuis quand ? Jusqu’à quand ? À quelle hauteur ?

Des questions dont les pays doivent débattre lors des rendez-vous internationaux, comme les « COP », afin d’arriver à un consensus permettant la réduction de l’empreinte écologique des pays les plus développés, sans pour autant empêcher les pays pauvre d’atteindre un stade de développement avancé. Le principe pollueur-payeur, visant à faire supporter les frais des pollutions à celui qui les a causé, est un début de réflexion afin de rendre effectif cette idée de dette écologique

 

La dette écologique, aussi une histoire de chiffre

Si l’origine de la dette écologique est avant toute chose un concept politique, de nombreuses associations estiment qu’il est indispensable de donner une valeur chiffrée de cette dette, malgré les dérives marchandes qui peut en être fait. Les institutions internationales semblent en effet répondre en majorité à des données chiffrées, et faute de données, les actions réellement efficaces peinent à être déployées par la communauté internationale.

La reconnaissance de la dette écologique passe donc par un calcul de l’empreinte écologique de chaque pays.

Si l’empreinte écologique à un instant T dépasse les limites écologiques fixés, alors une dette écologique est créée. L’ONG Global Footprint Network calcule chaque année cette dette écologique. Elle l’imagine selon un « jour du dépassement », un jour où la limite écologique est dépassé pour chaque pays. Et cette journée arrive de plus en plus tôt. En 1970, c’était le 29 décembre. En 2022, c’est le 28 juillet.

 

La dette écologique et la justice environnementale

En fin de compte, la dette écologique peut devenir le socle d’une justice environnementale, mais également sociale qui met en avant la nécessité de mettre les pollueurs au devant de leur responsabilité tout en garantissant la préservation de l’environnement et la protection des droits des générations futures.