Qu’est-ce que l’éco-score ? Sur quelles bases est-il établi ? D’où vient-il et quel est son avenir ?

Définition simple de l’éco-score

L’éco-score est un outil d’étiquetage environnemental. Attribué aux produits et services, tant en magasin physique que sur Internet, cet indicateur vise à informer le consommateur et à guider son choix, par un système de notation simple et d’un accès visuel immédiat.

Inspiré du dispositif déjà mis en œuvre par le nutri-score, il affiche une notation par lettres (de A à E selon le niveau de performance environnementale du produit ou du service), via une charte graphique qui en facilite la visibilité.

Par conséquence de cet affichage, l’indicateur a également pour ambition d’inciter les fabricants et prestataires de services à diminuer l’impact environnemental de leurs produits et à valoriser une démarche d’éco-conception dont l’éco-score sera le témoin aux yeux du public.

Au printemps 2021, deux types d’étiquetage sont en lice :

  • un affichage environnemental expérimental généraliste piloté par l’ADEME,
  • un éco-score spécifique aux produits alimentaires mis en place par un collectif privé indépendant.

Éco-score : modalités de calcul

Le référentiel de base utilisé pour le calcul de l’éco-score est l’ACV (Analyse du Cycle de Vie), protocole d’évaluation détaillée des impacts environnementaux d’un produit ou d’un service, depuis sa conception jusqu’à son traitement en fin de vie. Cette méthodologie, validée par le système de normes internationales ISO, permet de mesurer très précisément l’empreinte écologique de chacune des composantes, parmi lesquelles les matières premières, la fabrication, la commercialisation, l’usage, le recyclage, la gestion des déchets, etc.

Pour la notation des produits alimentaires, s’ajoute un dispositif de bonus/malus prenant en compte des éléments que l’ACV ne permet pas d’évaluer avec une pertinence suffisante. Il enrichit le panel des indicateurs avec cinq critères spécifiques :

  • le système de production (impact sur les écosystèmes et la biodiversité, notamment par l’usage des phytosanitaires) ;
  • l’origine (saisonnalité, distance moyenne des provenances, modes de transport…) ;
  • l’indice de performance de la politique environnementale des pays de production/transformation ;
  • les emballages (niveau de recyclabilité, réduction des plastiques) ;
  • l’impact sur les espèces animales et végétales menacées (déforestation, surpêche…).

Historique de l’éco-score

Conceptualisée dès le Grenelle de l’environnement en 2009, la démarche visant à un affichage environnemental pour les produits et services se précise en tant qu’obligation légale à l’occasion de la LTECV en 2015 (Loi relative à la Transition Écologique pour une Croissance Verte). Il s’agit alors de contraindre fabricants et distributeurs à baser leur communication de performance écologique sur des données intégralement mises à disposition du consommateur. Entre-temps, en 2013, un protocole basé sur le volontariat a été mis en place, qui concerne à terme une trentaine de secteurs dont l’habillement, l’hôtellerie, la téléphonie mobile, l’alimentation ou encore l’ameublement.

Au plan des pouvoirs publics, les choses se précisent en 2018 avec la FREC (Feuille de Route sur l’Économie circulaire) puis en 2019 avec un avis du CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) suivi d’un rapport préconisant vingt mesures pour la mise en pratique concrète de l’affichage environnemental. En 2020, le législateur (Loi relative à la Lutte contre le Gaspillage et à l’Économie Circulaire) enfonce le clou en lançant officiellement le dispositif pris en charge par l’ADEME, assorti d’une période expérimentale de dix-huit mois.

Éco-score : les perspectives

Qu’il s’agisse de l’éco-score des produits alimentaires, dont l’initiative et la mise en œuvre sont privées, ou bien de l’affichage environnemental conçu par l’ADEME sous l’égide des pouvoirs publics, les objectifs sont les mêmes et les convergences sont nombreuses, notamment par les méthodologies de calcul de l’indicateur et le choix du mode d’affichage (notation par lettres de A à E).

Si les chartes graphiques diffèrent pour le moment, il semble que le code couleurs adopté par l’éco-score alimentaire, directement calqué sur celui du nutri-score qui a déjà fait ses preuves (du vert au rouge en passant par le jaune et l’orange) soit d’une incontestable efficacité en matière de visibilité. Une convergence des deux initiatives, capitalisant sur les points forts de chacune, apparaît donc comme souhaitable, voire évidente. Dans cet ordre d’idée, le collectif de l’éco-score alimentaire se dit ouvert à la fusion des démarches. Il appelle de ses vœux un affichage environnemental unique dont les pouvoirs publics seraient le garant en termes de crédibilité et d’opérationnalité.