Quelle est la définition de la résilience ? Que recouvre cette notion ? Quelles sont les différentes formes de résilience (psychologique, écologique, urbaine) ?

Définition simple de la résilience

À l’origine, la résilience est un terme de physique qui définit la capacité de résistance d’un corps ou d’un matériau à un choc ou à une déformation.
Le champ sémantique de la résilience s’est ensuite étendu à d’autres domaines : biologie, psychologie, économie, sociologie, écologie
Au sens large (et en particulier pour ce qui concerne les sciences humaines), on peut considérer la résilience en tant que capacité, pour un système donné, de surmonter les altérations provoquées par un ou des éléments perturbateurs, pour retrouver son état initial et/ou un fonctionnement normal.

Qu’est-ce que la résilience : les différentes formes de la résilience

Qu’est-ce que la résilience organisationnelle ?

Pour une organisation (qu’elle soit une entreprise, un groupe d’individus ou une société) la résilience est donc la capacité à s’adapter aux perturbations internes ou externes. On appelle cela la résilience organisationnelle.

La résilience des sociétés : la résilience communautaire

La résilience des sociétés, qu’on appelle résilience communautaire renvoie donc à la capacité d’une société à être préparée aux chocs et aux crises, ainsi qu’à sa capacité à les surmonter. Par exemple, dans les sociétés soumises à des phénomènes sismiques, les communautés ont su progressivement s’adapter en adoptant des normes de construction spécifiques limitant les dégâts en cas de séisme. En ce sens, elles ont amélioré leur résilience.
Toutefois, aujourd’hui un certain nombre de phénomènes menacent les sociétés humaines et notre capacité de résilience face à eux semble limitée. Ainsi, le réchauffement climatique par exemple, n’a pas du tout été anticipé dans les politiques industrielles et économiques dans le monde. Il est donc devenu au fil du temps un problème sérieux menaçant la capacité de survie de nos sociétés.

La résilience des entreprises : l’aboutissement de la RSE ?

Les entreprises engagées dans une démarche de RSE, telle que définie par l’Union européenne et par les critères de la norme ISO 26000, sont appelées à organiser et développer leur activité en tenant compte des impacts que celle-ci peut avoir aux plans sociétal et environnemental, tout autant qu’économique. Cette démarche est avant tout préventive, et consiste à anticiper les éventuels problèmes dans le but d’en contrecarrer ou limiter les effets avant qu’ils ne surviennent.
L’éthique et la mise en place d’une démarche RSE visent donc principalement à prévenir les risques et aléas en prévoyant par avance les stratégies qui répondront aux problèmes, pour garantir le respect des engagements pris. Il s’agit, de fait, d’un processus d’adaptation permanente qui favorise directement la résilience, dans la mesure où toute situation de crise est considérée comme surmontable grâce au développement de méthodologies appropriées.

La résilience urbaine

Dans le domaine de l’urbanisme, on parle aussi de résilience urbaine lorsqu’il s’agit de penser les systèmes urbains en fonction des perturbations qu’ils sont susceptibles de subir. En résumé, la résilience urbaine vise trouver une construction pluridisciplinaire de la ville (utilisant l’architecture, le design, l’éco-conception et la construction durable, l’urbanisme, la planification sanitaire, la gestion énergétique) qui permette aux systèmes urbains d’être plus adaptables, plus résistants aux crises écologiques, climatiques ou physiques.
Par exemple, il s’agira de choisir pour les habitats des matériaux adaptés aux conditions climatiques locales, de doter les construction de systèmes permettant de conserver (voire de produire) de l’énergie et des ressources, d’intégrer les problématiques écologiques, les questions de la circulation de l’air et de la pollution.

La résilience en psychologie

Par extension, la notion de résilience a aussi été utilisée en psychologie. Médiatisée en France par Boris Cyrulnik, la notion de résilience en psychologie renvoie à l’ensemble des processus qui consiste pour un individu à surmonter un traumatisme psychologique afin de se reconstruire.
De façon classique, on considère que la résilience se construit autour de huit étapes :

  1. La défense-protection ;
  2. l’équilibre face aux tensions ;
  3. l’engagement-défi ;
  4. la relance ;
  5. l’évaluation ;
  6. la signification-évaluation ;
  7. la positivité de soi ;
  8. la création.

De la résilience organisationnelle à la résilience écologique

La notion de résilience appliquée à l’écologie consiste en la faculté d’un écosystème de retrouver ses équilibres initiaux après avoir subi des altérations dont les causes peuvent être d’origines multiples (naturelles ou humaines).
Or, le développement durable ou ses applications comme la RSE consiste à organiser son activité de manière à éviter au maximum tout impact environnemental négatif. Soit, entre autres : préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Les processus qui produisent de la résilience au niveau des sociétés et des entreprises sont donc les mêmes que ceux qui produisent de la résilience écologique, de la résilience écosystématique.
Grâce à l’enchaînement vertueux des différentes étapes d’un processus développement durable ou RSE, la capacité de résilience d’un écosystème est donc directement améliorée par celle des organisations humaines qui font partie de cet écosystème, via les procédures et techniques mises en place par ces organisations pour surmonter leurs propres difficultés.