Combien la France dépense-t-elle pour la protection de l’environnement ? Pour quels investissements ? On fait le point !

54,3 milliards d’euros. C’est le montant dépensé pour la protection de l’environnement en 2019 en France, soit 2,2% du PIB une fois l’effet de l’inflation déduit. Au-delà de ce chiffre, il est intéressant de regarder de plus près ce qui se cache derrière ce chiffre : la répartition de cet argent entre les différents domaines, les principaux financeurs ou encore l’évolution de ce montant par rapport aux années précédentes.

En effet, l’accès du public à des informartions relatives à l’environnement compréhensibles et accessibles est stipulé dans la Convention d’Aarhus signée le 25 juin 1998. Par la suite, le règlement européen no 691/2011 est venu harmoniser l’élaboration des comptes économiques européens de l’environnement pour permettre une comparaison entre les différents pays de l’Union européenne.

L’un des volets de ces comptes concerne les dépenses de protection de l’environnement. Dans ce cadre, le service des données et études statistiques (SDES) a publié le Bilan environnemental de la France au titre de l’année 2021.

Composé de nombreux indicateurs, il permet de mesurer les efforts financiers pris par les acteurs publics et privés pour éviter, réduire ou compenser les dommages causés par les activités humaines sur les écosystèmes (perte de biodiversité, pollution de l’air et de l’eau, etc.). Voici 6 chiffres à retenir issus du bilan.

63% – C’est la part des financements dédiés uniquement à la gestion des déchets et des eaux usées en 2019

Sur le montant total des dépenses dédiées à la protection de l’environnement, 63% sont allouées à la gestion des déchets (20,6 milliards d’euros) et des eaux usées (13,5 milliards). Les autres dépenses, de l’ordre de 2 à 4 milliards se répartissent entre les 7 domaines restants :

  • Les autres activités de protection de l’environnement (frais de fonctionnement des organismes de protection de l’environnement, éducation, formation et information sur l’environnement).
  • La recherche et développement
  • La protection de l’air et du climat
  • La protection de la biodiversité et des paysages
  • La protection et la dépollution des sols et des eaux
  • La lutte contre le bruit et les vibrations
  • La gestion des déchets radioactifs

+3,3% – C’est le taux de croissance moyen annuel des dépenses de protection de l’environnement entre 2000 et 2019 (en prix courants)

L’augmentation des dépenses répond à l’évolution constante des exigences en matière de protection de l’environnement.

Par exemple, la croissance de 4% en moyenne par an des dépenses de protection de la biodiversité et des paysages (soit 1,3 milliard d’euros) peut directement être mis en lien avec les mesures prises lors du Grenelle de l’environnement en 2007 ou la loi pour la reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages de 2016.

42% – C’est la part des dépenses liées à la protection de l’environnement financée par les entreprises

Les entreprises contribuent le plus au financement de la protection de l’environnement, à hauteur de 22,6 milliards d’euros.

Viennent ensuite les adiministrations publiques (Etat, collectivités locales, organismes publics) avec 31%, puis les ménages (26%), et enfin l’UE (moins de 2%).

Mais l’argent ne va pas au même endroit selon le financeur. Par exemple, l’assainissement des eaux usées et la gestion des déchets totalisent 86 % des financements des entreprises et 74% de celui des ménages. Autrement dit, les ménages et les entreprises payent avant tout leur consommation de services environnementaux. En revanche, le financement de l’administration publique est prépondérant en matière de protection de la biodiversité et des paysages. Quant à la contribution financière de l’Union européenne, il s’agit principalement de subventions dans le
cadre du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader).

14,4 milliards d’euros – C’est le montant des investissements dédiés à la protection de l’environnement en 2019

Le montant total alloué à la protection de l’environnement (54,3 milliards d’euros) se décompose en une dépense d’investissement et une dépense courante.

En 2019, les investissements représentaient 27% de la dépense totale. Ils sont consacrés pour une part importante à la gestion des eaux usées, à hauteur de 5 milliards, mais aussi à la gestion des déchets (2,3 milliards) ou encore la protection et la dépollution des sols et des eaux (2 milliards).

Ces investissements concernent la construction d’ouvrages ou leur rénovation, l’achat d’équipements ou l’acquisition de terrains entre autres. Par exemple, cela peut passer par le financement d’un centre de tri pour améliorer la valorisation des déchets, mais aussi par l’achat de fenêtres isolantes par les ménages, qui offrent une isolation phonique et thermique, et participent ainsi à la protection de l’environnement.

40 milliards d’euros – C’est le montant des dépenses courantes dédiées à la protection de l’environnement en 2019

Puisque les investissements représentent 27% de la dépense totale, on comprend que les dépenses de protection de l’environnement sont majoritairement portées par les dépenses courantes, à hauteur de 73% du total.

Elles couvrent pour une grande partie les frais de fonctionnement, y compris les charges de personnel. La taxe ou redevance d’enlèvement des ordures ménagères payée par les ménages s’inscrit par exemple dans cette catégorie.

67% des dépenses courantes totales sont allouées à la gestion des déchets (à hauteur de 18,3 milliards d’euros) et des eaux usées (8,4 milliards).

12e position – C’est la place de la France dans le classement des pays qui dépensent le plus en faveur de l’environnement dans l’UE

D’après les données les plus récentes d’Eurostat datant de 2018, la France se place à la 12e position des pays de l’Union européenne en matière de dépenses en faveur de l’environnement rapportées au PIB, au même niveau que la Pologne. La France est ainsi dans la moyenne des pays de l’UE.

La Belgique et l’Autriche sont en haut du classement, avec des dépenses égales à 3% du PIB tandis que la Roumanie et l’Irlande sont les deux derniers.

Photo par Noah Buscher sur Unsplash

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