Qu’est-ce qui est le plus écologique : un SMS, un mail ou un message de messagerie instantanée ? On vous explique.
Pour proposer une actualité connectée aux attentes de ses lecteurs, e-RSE.net propose chaque semaine de répondre aux questions que vous vous posez sur le développement durable, l’écologie ou la consommation responsable. Posez-vos questions sur notre page dédiée, et chaque semaine, nous répondrons à l’un d’entre vous. Cette semaine, c’est Arnaud Ripoll de Paris qui nous demande «Qu’est-ce qui a le moins d’impact sur l’environnement : envoyer un mail, un SMS ou un message sur Messenger ou WhatsApp ? ».
Et c’est vrai que c’est une question intéressante. En France en 2015 ce sont plus de 200 milliards de SMS qui ont été envoyés. Chaque mois ce sont 1.3 milliard de personnes qui utilisent l’appli Messenger, et autant sur WhatsApp. Quant aux mails, on estime que ce sont près de 270 milliards qui sont envoyés dans le monde chaque jours. Evidemment, cela représente des quantités incroyables de données et de flux à traiter, et donc de l’énergie consommée. Du point de vue de l’environnement, ce n’est donc pas anodin.
Il est donc intéressant de savoir quelle option utiliser lorsque l’on veut transmettre un message : SMS, mail, ou message sur une appli. Quelle est la plus écologique ? Laquelle a les impacts environnementaux les plus légers ? Faisons le point.
SMS, mail ou message sur une appli : des technologies différentes avec des impacts différents
La première chose à savoir c’est qu’envoyer un mail, un texto ou un message via une appli de messagerie instantanée a effectivement un impact environnemental. Le principal, c’est le CO2 émis à cause de la consommation d’énergie qui est nécessaire pour faire fonctionner l’appareil qui envoie le message, mais surtout, toute l’énergie nécessaire pour gérer cette donnée et la transporter.
Toutefois, un mail, un sms ou un message sur Messenger n’auront pas tout à fait les mêmes impacts sur l’environnement, tout simplement car ces procédés n’utilisent pas les mêmes technologies. Dans le cas d’un SMS, on utilise les fréquences de la téléphonie classique, alors que dans les autres cas, on utilise les flux de données du réseau internet. Ce ne sont donc pas les mêmes façon de traiter les données, et pas les mêmes consommations d’énergie.
Au final, chaque technologie aura donc des impacts différents.
L’impact environnemental d’un mail, d’un SMS ou d’un message instantané
Le chercheur Mike Berners-Lee, auteur d’un ouvrage sur l’empreinte environnementale des produits de la vie quotidienne intitulé « How bad are bananas ? The carbon footprint of everything » (et accessoirement frère de Tim Berners-Lee, l’inventeur d’Internet) s’est intéressé à cette question et a réussi à évaluer l’empreinte carbone de certains de ces moyens de communication.
Résultats ? Pour un mail moyen tout simple, il estime en moyenne qu’il y a émission de 4 g de CO2. Concernant un texto / SMS le chercheur évalue l’empreinte carbone à 0.014. D’autres chercheurs comme Frédéric Bordage de GreenIt.fr estiment quand à eux qu’un SMS d’un poids maximum de 140 octet émet 0.00215 g de CO2 (en se basant sur les données fournies par Vodafone). Les SMS utilisent donc moins d’énergie et émettent moins de CO2 que les mails, puisqu’ils sont transportés par la technologie téléphonique et non pas par internet.
Concernant les messages type messagerie instantanée, il n’existe à ce jour pas de donnée très précise pour estimer leur empreinte carbone, mais puisqu’ils passent par les réseaux internet, il est raisonnable de penser que leur empreinte carbone se rapproche de celle d’un mail.
Le SMS plus écologique… mais tout dépend du contenu
Les SMS seraient donc globalement plus écologiques que les mails. Mais il faut noter que les SMS sont traditionnellement limités à 160 caractères. Si vous envoyez un message dépassant cette limite, vous envoyez donc en fait plusieurs SMS distincts qui sont réassemblés au moment de la lecture.
Toutefois, globalement, le SMS reste plus écologique que les mails, surtout que l’empreinte carbone des mails peut augmenter très rapidement si on y ajoute des photos, des pièces-jointes, une signature avec une image par exemple. C’est d’ailleurs la même chose avec les SMS : si vous y intégrez des contenus multimédias, ils deviennent des MMS qui ne passent plus par les mêmes réseaux et leur empreinte carbone s’alourdit alors fortement.
En fait, plus que le type de message que vous envoyez, c’est surtout ce que vous envoyez dans votre message qui détermine son empreinte carbone. Ainsi, un simple texte d’une centaine de caractères envoyé en SMS sera plutôt écolo alors qu’un mail contenant une vidéo en pièce-jointe représentera une grosse quantité de données à traiter, donc beaucoup d’énergie et évidemment plus de CO2.
En résumé : privilégiez les SMS pour les petits textes simples, et pour le reste, vous serez bien évidemment obligés de passer par Internet. Dans ce cas, le mieux est de faire en sorte de réduire la quantité de données que vous envoyez, par exemple en n’envoyant pas trop d’images, de vidéos ou de contenus lourds. Dernier point : l’appareil sur lequel vous lisez le message est aussi important. Lire un texto sur un téléphone avec un petit écran consomme moins d’énergie que de lire un mail sur un ordinateur doté d’un grand écran.
Voilà, vous savez tout !