Comment (re)lancer son entreprise sur des rails plus écologiques et plus résilients ? Voici 5 stratégies à adopter.

C’est la rentrée. Mais cette année, la période est encore plus particulière que d’habitude. C’est un moment charnière pour les sociétés et notamment pour les entreprises.

Durement frappées par la crise sanitaire et économique, beaucoup ont du absorber des chocs violents. Il a fallu gérer le chaos, puis les pertes, se réorganiser pour répondre à un contexte particulier. Parfois il a fallu accuser ses pertes, difficilement.

Après plusieurs semaines de reprise progressive et de retour (relatif) la normalité, on commence à parler de relance, de redémarrage. Mais comment les entreprises peuvent-elles faire pour que cette relance soit à fois durable, résiliente et écologique ? Comment profiter de cette période singulière pour rebondir, en mieux ? Voici nos 5 conseils.

1 – Se protéger d’un deuxième choc

Avant tout, la préoccupation des entreprises pour les prochaines semaines doit être d’éviter un deuxième choc lié à la crise sanitaire. Cela veut évidemment dire qu’il faut tout faire collectivement pour éviter une seconde vague qui imposerait des mesures trop drastiques. Mais individuellement, cela veut dire aussi pour les entreprises se protéger, se préparer et s’adapter.

À l’heure où l’épidémie montre des signes de recrudescence, les entreprises doivent éviter de se transformer en clusters qui mettrait à mal leur activité à cet instant décisif. Il faut donc respecter les gestes barrières, tout faire pour éviter les contaminations inutiles. Pour cela, le Ministère du Travail a publié un protocole sanitaire détaillé. Fournir un environnement de travail sain, aéré, ventilé à ses salariés est une première étape. Il y a évidemment la question des masques et leur port, notamment dans les lieux clos. Le télétravail est aussi fondamental : les autorités l’ont rappelé, il doit être favorisé dès que c’est possible.

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Il faut aussi se préparer à d’éventuels reconfinement locaux, imaginer dès maintenant comment réagir en pareil cas. Pour cela, des réunions de travail peuvent-être organisées pour réfléchir au préalable. L’idée : ne pas se précipiter vers un retour à la normal trop rapide et prendre ses précautions.

2 – Mesurer son impact

Deuxième étape : mesurer son impact. On l’a vu ces dernières semaines, tous les acteurs sociaux et économiques réclame un changement profond dans nos structures de production. Les citoyens veulent que la relance soit verte, durable, si possible locale, et sociale.

Il est possible que ce choc renforce encore les tendances qui se déssinaient déjà avant la crise : celle d’une consommation de plus en plus « responsable ». Mais pour aller vers ce type de production, les entreprises doivent d’abord savoir où elles se situent en termes d’impact. Comment mon activité contribue-t-elle au réchauffement climatique ? À l’emploi local ? Dans quelle mesure préserve-t-elle les dynamiques économiques territoriales, les savoir faire. Quelle est ma production de déchets ?

En se posant ces questions, on mesure son impact. Et il existe des dizaines d’outils pour le faire de façon formelle : l’analyse de cycle de vie, le bilan carbone, l’empreinte eau…

3 – Inventer des solutions positives

Une fois que l’on a mesuré son impact, c’est le moment d’inventer des solutions positives. D’abord, des solutions pour réduire son impact quand il est négatif. Par exemple, il est possible de travailler à la réduire ses émissions de CO2, en adoptant des modes de transport plus écologiques sur sa chaîne de production, ou pour ses salariés, en diminuant son recours aux énergies fossiles. Il est possible d’améliorer son impact sur l’emploi local en réfléchissant à relocaliser ses fournisseurs. Il est possible de réduire sa production de déchets en adoptant certains principes de l’économie circulaire.

Tout ça, c’est une manière de réinventer son business pour proposer une activité plus positive. Et dans le même temps, il est possible de s’interroger sur la façon dont cette activité peut mieux contribuer à répondre aux problématiques importantes de notre époque : la problématique sanitaire, d’abord, sur le court terme, mais aussi la problématique économique et écologique et sociale.

Avec des techniques comme l’éco-conception, le biomimétisme, l’innovation frugale, on peut miser sur des solutions qui contribueront positivement à l’économie de demain.

4 – Adopter des dispositifs de surveillance et d’adaptation tout au long de la chaîne de production

La crise a aussi été un formidable révélateur de la fragilité des chaînes de production mondialisées. Toutes les entreprises dépendant exclusivement de fournisseurs chinois ont par exemple été durement frappées au moment du confinement de la Chine. Les études récentes montrent toutes que les fournisseurs sont très mal préparés à ce type de crises.

Cela illustre la nécessité pour les entreprises de travailler plus étroitement avec leurs fournisseurs. Identifier les fournisseurs fragiles, les accompagner pour augmenter leurs capacités d’adaptation, se doter des solutions alternatives. En résumé, il s’agit ni plus ni moins que de mettre en application ce qui est déjà demandé dans le cadre de la Loi Sapin II, mais d’aller encore plus loin dès que c’est possible, en construisant une relation plus directe et plus responsable de sa chaîne de production.

Mettre en place des critères RSE, créer des mécanismes d’accompagnement et de surveillance, adopter des pratiques d’achats responsables : voilà des pistes à explorer pour s’assurer que les crises d’hier ne se répètent pas demain.

5 – Réfléchir à sa place dans le monde d’après

Enfin, le tournant que représente peut-être la crise du coronavirus est aussi l’occasion pour les entreprises de s’interroger sur leur place dans la société de demain. À l’heure où nombreux sont ceux qui réclament le monde d’après, les entreprises aussi sont appelées à changer.

Elles doivent montrer comment elles contribuent positivement à l’intérêt général, comment leur activité créé de la richesse (et pas seulement de la richesse monétaire) pour la collectivité. Nombreuses sont les entreprises qui pensent aujourd’hui à clarifier leur raison d’être. Elles s’investissent également pour développer des stratégies RSE plus intégrées, plus globales, afin de montrer qu’elles peuvent-être des entreprises plus positives, des entreprises contributives.

Il y a là un véritable enjeu de prospective pour les acteurs privés. La licence to operate dépend aujourd’hui de plus en plus de cette capacité à montrer sa contribution au bien commun. Et pour cela, il faudra certainement remettre beaucoup de chose en cause dans de nombreuses entreprises. Et quoi de mieux qu’une rentrée pour se lancer ?

Photo par Thomas Lefebvre on Unsplash