Les consommateurs vont-ils faire vraiment changer les marchés via une transition vers les produits écologiques ? C’est ce que suggèrent plusieurs études récentes.
Depuis quelques années la tendance est forte : de plus en plus de consommateurs se tournent vers les marques et les produits durables, ceux qui ont un meilleur impact sur la planète et sur la société. On le voit dans l’alimentation avec le boom des produits bio, mais aussi dans les cosmétiques, les produits d’entretien, et même aujourd’hui dans l’automobile ou la high-tech où le mouvement commence lentement à prendre racines.
Une nouvelle étude vient confirmer cette tendance : les consommateurs continuent de se tourner de plus en plus vers les produits durables ou éco-responsables. Et cela pourrait bien lentement transformer le business model de beaucoup d’entreprises.
Les consommateurs veulent plus de durabilité et d’éco-responsabilité
Plusieurs études avaient déjà démontré que les produits plus « durables » se vendent mieux, d’autres encore avaient montré que les consommateurs étaient plus attentifs qu’autrefois à la RSE des grandes entreprises, ou encore que les citoyens cherchaient des marques plus durables. En résumé, toutes les études montrent la force de la tendance « éco-responsable ».
Une récente étude menée par Nielsen confirme l’intérêt des citoyens pour l’aspect écologique et durable de leurs achats. 81% des consommateurs dans le monde estiment qu’il est important ou très important que les entreprises implémentent des programmes pour avoir un impact plus positif sur l’environnement. Parmi eux, la génération Y est la plus engagée : 85% d’entre eux estiment que l’engagement des entreprises est important, contre 72% seulement des « baby boomers ». Parmi les pays les plus engagés, l’Inde, la Colombie, le Mexique ou encore l’Indonésie et les Philippines forment le top 5. En résumé : les jeunes et les marchés émergents font monter une demande de plus en plus forte pour des marques et des produits plus engagés sur les questions de durabilité ou d’éco-responsabilité.
Des consommateurs plus éco-responsables : une tendance qui fait bouger les marchés
Plus encore, les tendances montrent que les produits brandés comme écologiques ou respectueux de la planète se vendent désormais mieux que les produits traditionnels. Une autre étude Nielsen montre que dans diverses catégories de produits, ceux qui portent des arguments de vente écologiques se vendent mieux que ceux qui n’en portent pas. Par exemple, les produits cosmétiques « écolo » auraient connu une croissance de leurs ventes de 14% l’année dernière contre seulement 1% pour la même catégorie de produits sans arguments écologiques. Même chose pour le chocolat : alors que le chocolat dit traditionnel a vu ses ventes n’augmenter que de 5%, les équivalents écologiques ont fait un bond de 16%.
En résumé, les consommateurs montrent de plus en plus leur volonté d’acheter des produits écologiques, et cela se ressent dans les tendances de marchés. Bien sûr, tous les secteurs ne sont pas touchés de la même façon. Les secteurs alimentaires ou cosmétiques sont particulièrement touchés par le phénomène. C’est logique : ce sont des produits qui touchent directement la santé des individus et leurs consommation quotidienne. Il y a donc de grosses attentes en termes d’impact à la fois écologique et sanitaire. Ce sont des résultats que l’on retrouvait déjà dans notre étude sur la confiance : les entreprises les plus touchées par la crise de confiance des consommateurs sont ceux qu’ils consomment régulièrement (alimentaire, cosmétiques, textile…). C’est donc là que les citoyens recherchent le plus des alternatives.
La transition vers des produits écolo : une tendance à suivre pour le business
Pour les entreprises, ces signaux commencent à se faire de plus en plus forts. Ils incitent à penser qu’il faut se tourner de plus en plus vers des modes de productions plus respectueux de la planète, des écosystèmes, de la biodiversité, mais aussi de la santé. Pour les entreprises qui vendent biens de consommation quotidienne, c’est désormais une question de survie à moyen terme.
Bien sûr, ce constat n’est évidemment pas valable partout de la même façon. Dans bien des secteurs, la priorité des consommateurs reste le prix et les considérations éthiques et écologiques ne sont pas non plus les déterminants principaux de l’achat. Peu de consommateurs seraient prêts à remettre en cause leur mode de vie pour protéger la planète. Mais pour les entreprises qui le peuvent, proposer des produits écolo à un prix compétitif est un levier sûr de croissance des ventes.