L’accès aux infrastructures de base, à des systèmes industriels performants et à des capacités d’innovation de qualité fait partie des enjeux pour faire la transition vers une société plus juste et écologique. L’Objectif du Développement Durable n°9 traite ces questions en 5 cibles.

  • 9.1 – Mettre en place une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente, y compris une infrastructure régionale et transfrontière, pour favoriser le développement économique et le bien-être de l’être humain, en mettant l’accent sur un accès universel, à un coût abordable et dans des conditions d’équité.
  • 9.2 – Promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et, d’ici à 2030, augmenter nettement la contribution de l’industrie à l’emploi et au produit intérieur brut, en fonction du contexte national, et la multiplier par deux dans les pays les moins avancés.
  • 9.3 – Accroître, en particulier dans les pays en développement, l’accès des entreprises, notamment des petites entreprises industrielles, aux services financiers, y compris aux prêts consentis à des conditions abordables, et leur intégration dans les chaînes de valeur et sur les marchés.
  • 9.4 – D’ici à 2030, moderniser l’infrastructure et adapter les industries afin de les rendre durables, par une utilisation plus rationnelle des ressources et un recours accru aux technologies et procédés industriels propres et respectueux de l’environnement, chaque pays agissant dans la mesure de ses moyens.
  • 9.5 – Renforcer la recherche scientifique, perfectionner les capacités technologiques des secteurs industriels de tous les pays, en particulier des pays en développement, notamment en encourageant l’innovation et en augmentant considérablement le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la recherche et du développement pour 1 million d’habitants et en accroissant les dépenses publiques et privées consacrées à la recherche et au développement d’ici à 2030.

Infrastructures, industrialisation et innovation durable : éléments pour comprendre

Pour qu’une économie fonctionne bien, elle a besoin de certaines infrastructures : l’accès à l’énergie, à des outils de communication ou d’information, des systèmes de transports, des capacités de production efficaces, à des financements…

Or, si la plupart de ces infrastructures sont bien développées dans les pays « riches », c’est loin d’être le cas dans les pays en développement ou dans les pays les plus pauvres. Par exemple, dans les pays en développement, certaines populations n’ont pas encore accès aux services énergétiques de base, ou ne disposent pas de routes de qualité afin de se déplacer.

C’est un problème à la fois pour les citoyens, qui sont affectés dans leur capacité à répondre à leurs besoins, et pour les entreprises qui ne disposent alors pas des outils de base pour produire convenablement.

Pour promouvoir un système propice à une industrialisation durable, à l’innovation résiliente, il s’agit donc de développer ces infrastructures et ces capacités de base. Dans les pays développés, il s’agit aussi de continuer à les préserver et à les développer pour conserver un système de qualité.

Quels leviers d’action ?

Le problème c’est que pour développer ces infrastructures, il faut de fortes capacités politiques et économiques. Il faut par exemple un investissement important des pouvoirs publics pour développer un réseau routier de qualité et le maintenir en l’état. Même chose pour les infrastructures électriques, ou les réseaux de communication.

Pour cela, il faut que les Etats aient accès à des finances ce qui n’est pas toujours possible dans le système économique actuel, où les pays les moins avancés ne disposent pas des ressources fiscales pour investir. Le recours à la dette est aussi souvent difficile pour ces pays moins forts sur le plan monétaire et économique.

Il faut aussi que les populations aient les moyens de s’approprier l’usage de ces infrastructures. Or dans des pays où les taux de précarité sont très élevés, c’est un vrai défi.

Les principaux leviers pour agir sur cette question des infrastructures seraient donc de lutter pour l’amélioration globale du système économique : aide au développement, diversification économique, solidarité internationale…

Infrastructures et industrialisation : où en est-on ?

Aujourd’hui, faute d’action suffisante sur ces sujets, 1,4 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. 46% des habitants de la planète n’ont pas accès à internet pour se former ou communiquer. Ce chiffre monte à 80% dans les pays pauvres. Une grande partie des systèmes routiers des pays en développement ne permettent pas un transport convenable des marchandises. Bref : la qualité des infrastructures reste trop insatisfaisante.

Côté innovation, on observe les mêmes enjeux : en Afrique, moins de 0.5% du PIB est investi dans la recherche, contre plus de 2.2% en Europe.