Votre décision est prise : vous allez engager votre entreprise sur le chemin de la durabilité. Très bonne initiative ! Oui mais par quoi commencer ? Youmatter vous a sélectionné quelques outils  – la plupart gratuits – pour vous donner la bonne impulsion, évaluer vos enjeux, les risques climatiques qui pèsent sur votre activité, votre maturité RSE ou encore votre impact sociétal. C’est parti !

Se mettre en conformité avec les réglementations RSE

Première étape, savoir à quelles réglementations votre entreprise est soumise en termes de réglementations RSE. Pour cela, la Direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l’Economie a créé le Portail RSE. Cet outil, entièrement gratuit, est une pépite: en renseignant votre numéro de SIREN et quelques autres données, il vous précise à quelles réglementations (CSRD, bilan carbone, index égalité professionnelle, devoir de vigilance…) vous êtes soumis et vous explique les objectifs et attendus par des fiches ultra pédagogiques. 

En créant un compte, vous pourrez savoir plus spécifiquement où vous en êtes et avancer sur la réalisation de votre reporting de durabilité (CSRD), identifier les manques avec vos indicateurs existants, travailler sur la matrice de double matérialité. Bientôt vous pourrez vous informer sur les normes volontaires sectorielles et celles spécifiques pour les PME et le fait de pouvoir renseigner directement vos indicateurs sur le portail est à l’étude. Ce dernier est constamment enrichi de nouvelles fonctionnalités (et de réglementations) en co-construction avec les entreprises. Le portail est destiné aux entreprises de toutes tailles : de la TPE aux grandes entreprises, en passant par les PME et les ETI. 5 000 d’entre elles ont déjà créé un compte et 15 000 réalisé une simulation. Aller sur le site du Portail RSE

Tout, vous saurez tout sur la CSRD grâce à la foire aux questions de la commission européenne tant attendue. Celle-ci a publié ses réponses le 7 août dernier. C’est seulement en anglais pour l’instant mais tout y est. Lire la FAQ CSRD de la Commission européenne 

Pour ceux qui veulent un résumé, en français, Youmatter et Zei vous ont cependant fait une FAQ simplifiée, en français ! C’est à lire et à regarder ici.

Evaluer les risques climatiques et biodiversité de mon territoire ou site d’activité (ou détecter des opportunités)

Toutes les entreprises sont affectées par le changement climatique et/ou l’effondrement de la biodiversité (si, si). Mais tous les sites ne sont pas impactés de la même manière. Pour savoir quels sont les risques qui pèsent aujourd’hui et demain sur vos bâtiments existants ou à construire, un conseil : faites un tour sur Bat-ADAPT, un outil de cartographie du ministère de la transition écologique. Celui-ci analyse les risques climatiques (vagues de chaleur, sécheresses, inondations ou submersions marines) à l’emplacement du bâtiment avec des projections temporelles à 2030, 2050, 2070 et 2090 et vous détaille des actions adaptatives à mettre en œuvre. 

Dans le même ordre d’idée, Météo france va vous permettre d’identifier les risques climatique sur votre commune (Climadiag) et de réaliser un autodiagnostic des impacts du changement climatique sur votre entreprise – approvisionnement, RH, distribution, ventes ou stockage- en fonction de sa localisation et du secteur d’activité (Climatdiag entreprise). Pour pousser la précision avec les dernières données scientifiques et intégrer les effets du changement climatique dans vos projets d’infrastructures, il y a aussi Callendar, mais la version pro est payante. 

Pour éclairer vos décisions à l’heure de l’anthropocène, l’IGN a développé toute une série d’outils cartographiques. L’Atlas de l’anthropocène suit l’évolution de l’artificialisation des sols, l’état des forêts et l’observation des reliefs et le trait de côte. De quoi aider les collectivités dans l’aménagement du territoire mais aussi les entreprises dans leurs projets d’installation d’infrastructures, par exemple d’énergies renouvelables…L’Atlas s’enrichit chaque année. 

Et pour planter sans se planter, le Cerema, qui accompagne les territoires dans l’adaptation au changement climatique a aussi développé un outil destiné davantage aux collectivités mais qui peut aussi servir aux entreprises. Sésame vous aide ainsi à choisir les essences en fonction des usages et problématiques : alimentation, réduction du ruissellement ou de l’érosion, rafraîchissement de la zone ou stockage du carbone. Suivez le guide, c’est par ici ! 

Et pour guider les entreprises dans l’adaptation, le Medef vient de sortir une petite brochure de 20 pages qui donne quelques conseils pour mieux comprendre et agir. C’est à télécharger ici. 

Réaliser un autodiagnostic, prioriser ses enjeux RSE

Vous avez identifié une partie des risques climatiques et biodiversité qui pèsent sur votre territoire et/ou votre secteur d’activité. C’est bien. Maintenant, où en êtes-vous sur les enjeux RSE qui concernent spécifiquement votre entreprise ? Et quels sont les critères essentiels d’une démarche crédible ? 

Mettez vous sur de bons rails avec le Diag RSE de l’AFNOR. Il permet de découvrir de façon didactique les éléments clés d’une démarche RSE tels que recommandés par l’ISO 26000, le Global Compact ou les Objectifs de Développement Durable (ODD), d’évaluer vos pratiques et de comparer vos résultats à ceux des autres utilisateurs. Ça se passe ici et c’est gratuit !

Autre outil, également gratuit, Primomak, l’autodiagnostic du Réseau Entreprendre® Savoie avec l’ingénierie de Nicomak. Il permet de questionner sa stratégie d’entreprise aux regards des enjeux RSE, d’identifier les actions prioritaires à mettre en place et d’établir une trajectoire d’amélioration. Comptez une vingtaine de minutes pour identifier vos priorités et les projets qui ont le plus d’impact et recevoir des recommandations personnalisées. 

On continue dans les outils de priorisation des enjeux. Cette fois, avec un tableau excel tout simple mais efficace. Réalisé par le Medef, il est destiné spécifiquement aux TPE-PME pour les aider à structurer, déployer et communiquer sur leur démarche RSE. L’objectif est d’identifier à identifier les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance pouvant avoir un impact significatif sur l’entreprise, ses activités et sa capacité à créer de la valeur financière et extra-financière, en prenant en compte le point de vue des parties prenantes de l’entreprise. A chaque étape, des ressources pédagogiques, spécifiquement conçues pour les petites entreprises, sont proposées.  

Trouver des financements pour la transformation durable 

Maintenant que vous avez identifié vos enjeux RSE prioritaires, les réglementations qui vous concernent, la maturité à laquelle vous êtes et les risques auxquels vous pouvez être confronté, reste à mettre des mesures en place et pour cela, vous allez avoir besoin de financements. Si vous êtes une TPE, PME ou ETI, il y a des chances que Bpifrance et/ou l’Ademe puisse vous accompagner sur une partie de votre financement avec des prêts, aides ou subventions ! 

Une des missions de l’agence de la transition écologique est en effet de traduire les fonds chaleur, économie circulaire, air bois ou France 2030 en subventions pour les professionnels. Le site de l’Ademe recense ainsi 89 aides spécifiques pour les entreprises sur son portail dédié. Vous pouvez affiner en choisissant les thèmes (économie circulaire, énergie, mobilité, climat, sols, éco-conception…), la localisation et le type de projet (étude, R&D, investissement, formation, innovation…). Les subventions de l’ADEME peuvent être forfaitaires ou calculées selon un taux d’aide, avec un plafonnement lié à l’analyse économique de votre projet. 

De son côté, Bpifrance propose notamment des prêts spécifiques pour les TPE, PME et ETI de plus de trois ans comme le prêt vert. Celui-ci, d’une durée de 2 à 10 ans, permet de financer l’optimisation de vos procédés de production, d’améliorations de vos performances énergétiques ou encore  de favoriser votre engagement vers une mobilité zéro carbone. Il est sans garantie sur les actifs de l’entreprise ou sur le patrimoine du dirigeant et oscille entre 50 000 € et 5 000 000 € dans la limite des fonds propres de votre entreprise. Pour en savoir plus, c’est ici !

Évaluer et valoriser son impact sociétal

Une fois les mesures mises en place, évaluez votre impact ! Il existe plusieurs méthodologies, avec différents niveaux de précision mais pour commencer, testez déjà votre impact score, un référentiel construit par le Mouvement impact France et tout son écosystème. Il permet à toute entreprise de s’évaluer sur son impact social et environnemental et de rendre visible son niveau de progression avec un score sur 100. Plus de 5 300 entreprises l’utilisent déjà comme Adecco, Phenix, EDF ou Arès. 

Comptez deux heures pour le questionnaire qui va vous amener à répondre à de nombreuses questions sur les mesures de réduction de vos impacts négatifs (social et environnemental), le partage de la valeur et du pouvoir (représentation des parties prenantes et salariés dans les organes de décisions, turn-over, écarts de rémunération, formations sur la Transition écologique et énergétique…) et sur votre stratégie à impact positif (contribution aux ODD, part du CA dédiée à une mission d’utilité sociale ou environnementale…), etc. 

Pour remplir le questionnaire, ça se passe là. Et c’est gratuit ! 

Illustration : Canva