Avec la montée des températures atmosphériques et océaniques, la saison des cyclones s’annonce violente. C’est en tout cas ce qu’annonce la NOAA (L’Agence américaine d’Observation Atmosphérique et Océanique).

Le réchauffement climatique, c’est vague. En tout cas, quand on pense au réchauffement climatique, il ne semble pas facile d’imaginer les conséquences que cela peut avoir sur la planète. Deux degrés de plus, est-ce vraiment si grave ? Qu’est-ce que cela peut bien changer à nos vies ? Est-ce vraiment insurmontable ?

S’il est difficile de donner une réponse unique, on peut en tout cas trouver des éléments de réponse en regardant comment le réchauffement climatique affecte l’équilibre météorologique. Or, si l’on en croit la NOAA (L’Agence Américaine d’Observation Atmosphérique et Océanique), s’il y a une conséquence très probable du réchauffement climatique, c’est qu’il augmente la fréquence et la force des cyclones.

Comment le réchauffement climatique affecte la formation des cyclones ?

Les cyclones sont des phénomènes météorologiques complexes et extrêmement dépendants des conditions météorologiques. La pression atmosphérique, la vitesse et l’altitude des vents, la température de l’eau et de l’air : tous ces facteurs ont une incidence fondamentale dans la formation des cyclones. Forcément, lorsque le climat change (en l’occurence lorsqu’il se réchauffe) cela a une incidence sur la formation des cyclones.

Les cyclones se forment lorsque de l’air chaud et humide, situé en surface de zones océaniques relativement chaudes (26 degrés au moins en surface), se met à monter en altitude. Lorsque cet air monte, il créé une dépression qui aspire vers elle l’air alentour, qui lui même se charge en humidité et en chaleur, et à son tour se met à monter. Ce phénomène d’ascension – aspiration – ascension, s’il se prolonge suffisamment longtemps et est soutenu par des vents suffisamment forts, peut finir (par effet boule de neige) par se transformer en cyclone.

Bien entendu, avec le réchauffement climatique, les températures océaniques et atmosphériques augmentent. Ainsi, en 2016, en moyenne sur l’ensemble de la planète, on a observé que les températures atmosphériques étaient 1 degré au dessus des normes pré-industrielles. Et quand les températures sont plus élevées, les probabilités que les conditions de formation d’un cyclone soient réunies sont plus élevées. De plus, si les températures augmentent, les différentiels de pression, eux aussi, augmentent. Cela fait que les forces d’aspiration / ascension qui sont à l’origine de la formation d’un cyclone sont plus puissantes.

En résumé : dans un climat plus chaud, il y a plus de cyclones, et des cyclones plus violents.

Réchauffement climatique : plus de cyclones en 2017

C’est en étudiant ce phénomène que la NOAA a conclu dans un rapport publié récemment que l’année 2017 serait très probablement une année favorable aux cyclones. En effet, chaque année, la NOAA publie une étude prédictive qui évalue la probabilité de formation de tempêtes tropicales, de cyclones ou d’ouragans. Depuis que la NOAA publie ces données, en moyenne, chaque saison voit la naissance de 12 tempêtes tropicales, 6 cyclones et 3 ouragans (dont certains touchent les côtes, d’autres non). Mais cette année, les données sont inquiétantes : la NOAA prévoit entre 11 et 17 tempêtes,  entre 5 et 9 cyclones, et probablement jusqu’à 4 ouragans violents cette année. La NOAA estime par ailleurs qu’il y a près de 45% de chance que la saison soit plus intense en matière de tempêtes et de cyclones que les années précédentes, avec des phénomènes particulièrement violents dépassant les moyennes habituelles.

Toutefois, on ne peut pas affirmer avec certitude que la saison sera dangereuse. En effet, certains phénomènes comme El Nino peuvent avoir un impact sur la formation des cyclones et éventuellement réduire leur fréquence. Mais il faut savoir que plus de 70% du temps, les prédictions de la NOAA s’avèrent exactes.

Cela signifie donc que cette année, en bonne partie à cause du réchauffement climatique, les côtes mondiales risquent de subir plus de cyclones et d’ouragans. En Europe, nous sommes évidemment moins concernés, l’Atlantique Nord-Est n’étant pas un lieu de naissance fréquent de cyclones et de tempêtes tropicales. Néanmoins, on a vu ces dernières années la fréquence des tempêtes côtières augmenter (voir notre article : Réchauffement climatique : vers plus de tempêtes et d’inondations côtières). À terme, si le réchauffement climatique continue à s’accélérer au rythme actuel, il est même possible que des phénomènes cycloniques aient lieu de plus en plus au Nord.

Les cyclones donnent un bon exemple de la façon dont le réchauffement climatique influence directement notre météo et donc notre vie. Car plus de cyclones, cela veut dire aussi des populations et des infrastructures plus menacées et plus souvent affectées.