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RSE : encadrer la jungle des labels

Clément Fournier - Rédacteur en chef

Youmatter

Formé à Sciences Po Bordeaux et à l'École des Mines de Paris aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques, Clément est depuis 2015 rédacteur en chef de Youmatter.

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Comment faire le tri entre les différents labels RSE pour les rendre plus attractifs ? Cette question fait l’objet d’un rapport remis au Ministère de l’Économie. Tentons de comprendre.

Actuellement, les entreprises souhaitant s’engager dans une démarche RSE sont face à une complexité croissante. Entre les différentes règlementations, les normes variées et les labels, difficile de s’y retrouver. Faut-il choisir de s’engager dans les processus de la norme ISO26000 ? Ou bien se faire labelliser par l’un des acteurs disponibles : AFNOR, Lucie, B-Corp ou encore Global Compact ? Faut-il choisir un label sectoriel, ou encore une certification sur ses produits et ses offres ?

Pour les entreprises, et en particulier pour les petites, cette complexité peut être un frein à l’engagement. Pourtant, les labels peuvent être d’une grande aide dans la structuration d’une stratégie RSE. Il est donc peut-être temps de clarifier et d’homogénéiser cette « jungle » des labels. C’est l’objet du récent rapport remis au ministère de l’économie sur le sujet.

Identifier les conditions d’une labellissation RSE efficace

Après un long travail d’analyse et de défrichage, les auteurs du rapport, Coralie Dubost (députée), Fella Imalhayene (Global Compact France) et Jean-Paul Chapron (ASI) ont tenté de répondre à la question suivante : à quelles conditions les labels RSE constituent-ils des vecteurs de mobilisation en faveur de la RSE, pour l’entreprise et ses parties prenantes ?

L’idée, c’est de réunir les grands principes qui permettent de faire des labels RSE un levier de progrès, d’éviter les dérives du greenwashing, et d’améliorer la transparence et l’information des parties prenantes sur les stratégies RSE des entreprises.

D’emblée, le rapport écarte l’idée d’un label public qui viendrait valoriser les entreprises plus plus investies dans leur politique RSE, jugeant que cette problématique n’est pas du ressort de l’Etat. À l’inverse, la mission propose la création d’une charte, gérée au sein de la Plateforme RSE, permettant de mieux faire le tri entre les labels.

12 principes pour encadrer les labels RSE

Cette charte serait alors structurée autour d’une douzaine de principes :

  • L’exemplarité, soit la capacité à s’insérer dans la réglementation et les normes en vigueur
  • La transparence sur l’organisme à l’origine du label
  • La transparence sur les critères et référentiels utilisés,
  • La matérialité, via la prise en compte des spécificités sectorielles et de la taille des entreprises,
  • La progressivité, plutôt que l’évaluation d’une performance RSE statique
  • La comparabilité
  • La simplicité
  • L’accessibilité, notamment pour les PME, avec des coûts progressifs et adaptés
  • L’intérêt pour l’entreprise, à travers sa capacité à notamment fédérer et accompagner les entreprises labellisées
  • La représentativité, marquée notamment par la participation des parties prenantes à l’élaboration du label
  • La séparation des compétences, c’est-à-dire l’obligation de contrôle par un organisme indépendant
  • L’adaptabilité, c’est-à-dire la capacité du label à s’adapter aux évolutions réglementaires et normatives

Le rapport propose un certain nombre de recommandations pour la mise en oeuvre de cette charge nouvelle, qui pourrait donc à l’avenir, permettre de mieux faire le tri entre les différents labels RSE. Reste donc à voir dans quelle mesure ce rapport donnera lieu à la mise en place d’un comité ad hoc au sein de la Plateforme RSE.

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