Publié le 26 juillet 2017
A l’occasion de l’inauguration de son nouveau centre de numérisation et impression numérique en insertion, unique en Ile-de-France, Reprotechnique réaffirme ses engagements RSE. Nathalie Jammes, Déléguée Générale de la Fédération des Scop de la Communication, revient sur le projet social de cette structure.
Quelques moments de partage au cœur de cette entreprise engagée et engageante
Yvette a chaud, mais affiche un sourire radieux. Ce 22 juin, nous la rencontrons au cocktail d’une soirée caniculaire sur le site d’impression et de numérisation de Reprotechnique, à Magnanville (78), trinquant à l’été avec sa collègue Lola. « Ici, je viens travailler chaque matin avec plaisir » confie-t-elle discrètement. La convivialité de l’événement finit par avoir raison de sa timidité. Complice des premiers jours, Lola la jeune reprographe garde un oeil bienveillant sur son ainée ; elle le fait naturellement depuis qu’Yvette a intégré les rangs de l’imprimerie en contrat d’insertion, au mois de novembre dernier.
Depuis lors, l’entreprise historique de reprographie, reprise en SCOP par ses salariés il y a près de 4 ans, est effectivement conventionnée entreprise d’insertion. Forte d’une belle santé financière, elle a également engagé près de 500 000 euros pour rénover entièrement son site de Magnanville duquel opèrent Yvette, Lola et une dizaine d’autres des 77 collaborateurs du groupe.
Une entreprise d’insertion, cela veut dire quoi exactement ?
C’est une entreprise qui intègre parmi ses salariés des personnes éloignées de l’emploi – souvent sans qualification, en difficulté financière voire en situation d’exclusion.
Le but est de leur apporter un accompagnement socioprofessionnel pendant les 4 à 24 mois de leur contrat spécifique au sein de l’entreprise ; il s’agit de “les aider à reconstruire leur démarche de projet et à retrouver un emploi pérenne à la fin de leur période d’insertion” nous explique la nouvelle chargée d’insertion au sein de Reprotechnique.
Depuis le mois de novembre, elle suit ainsi les parcours des deux premières salariées en insertion accueillies par la SCOP sur son site de Magnanville. Et le premier bilan est très encourageant : “Tout a été carré et ficelé en 6 mois ; nous avons posé les objectifs individuels et travaillé sur leur projet professionnel en levant les freins à l’emploi. L’une d’elle est d’ailleurs sur le point de commencer une formation”. Ce qui améliorera grandement son employabilité future.
Un modèle économique alliant performance, innovation et projet social
Car si l’accompagnement et les formations sont bien sûr mises en place sur le temps de travail des salariés en insertion, cela n’empêche pas l’entreprise d’être productive et de remplir les objectifs qu’elle s’est fixés. Il s’agit de s’organiser un peu différemment, de créer des binômes intelligents afin d’assurer la formation interne et la transmission des différents savoir-faire, et ne pas hésiter à communiquer sur ses engagements sociaux afin d’enclencher des cercles vertueux avec ses partenaires.
La célébration de la fin des travaux, comme l’été qui arrive, sont ainsi autant d’occasions de rassembler sociétaires, clients et partenaires à prendre part à la suite des aventures engagées de la coopérative. Et pour Olivier Crus, que les salariés ont élu à la tête de l’entreprise depuis son rachat, c’est également l’occasion de rappeler certains messages importants.
Au pupitre quelques instants en compagnie de Jonathan Laugel, international de rugby à 7 et parrain du site, il raconte ainsi le résultat d’une prise de conscience évidente, relative à « la quête de sens de la société dans son ensemble ».
À l’échelle de Reprotechnique, celle-ci se matérialise plus particulièrement dans l’évolution d’une responsabilité collective, depuis son passage en SCOP et l’amélioration continue de sa performance environnementale jusqu’à l’engagement social qui se lit ici, avec la volonté de faire du pôle de Magnanville le lieu d’un parcours « mixant montée en compétence et savoir-être ». Indispensable aujourd’hui au succès des salariés accueillis en insertion et à leur autonomisation sur un marché de l’emploi en pleine évolution et pas toujours très sécurisant.
Les agitateurs d’idées en action
En attendant, les discussions vont bon train dans l’assemblée à mesure que la température descend ; ici c’est Jonathan Laugel, qui poursuit ses études à l’école de Management de Grenoble qui explique plus en détails les missions du stage de fin d’étude, qu’il poursuit avec entrain au niveau du siège de l’imprimerie à Colombes.
À quelques pas, une oreille attentive sur le solo de saxophone qui rythme la soirée, c’est Pauline Estevenon, en charge de vérifier que tous les sites de production répondent bien aux critères de leur certification environnementale, qui discute traitement des déchets et recyclage avec Sabine Duffner.
La représentante des services techniques de la ville de Vernon, ancienne adjointe de Sébastien Lecornu, lequel vient juste d’être nommé secrétaire d’Etat au sein du ministère de la transition écologique et solidaire sous la tutelle de Nicolas Hulot, attend avec impatience la fusion des compétences des intercommunalités pour accélérer le mouvement zéro déchet des collectivités territoriales.
Un peu plus loin, Marie Choquet, la responsable développement du réseau MadeinScop dont Reprotechnique fait partie, soutient le positionnement du Relais Restauration, une autre entreprise d’insertion, qui officie comme traiteur ce soir. Elle argumente auprès de l’un des invités :
Il s’agit de reconnaître une valeur plus large aux offres de services de ces entreprises porteuses d’un projet social ; outre leur qualité intrinsèque, elles permettent également de valoriser l’intégration des clauses sociales auprès des grands groupes, surtout lorsque ceux-ci n’ont pas encore forcément les possibilités de le faire en interne.
Le débat se poursuivra bien sûr, dans chacune des actions de valorisation des « achats responsables » que poursuivent MadeinScop, Reprotechnique et beaucoup d’autres acteurs encore, toujours plus nombreux à mesure que les prises de consciences s’effectuent.
Plein d’agitateurs d’idées en somme, comme aime à les appeler Olivier Crus, pour décider de faire autrement et surtout pour démontrer que cela est possible.
Mais pour le moment, c’est autour d’un énorme gâteau d’anniversaire que se termine doucement la soirée. Jean-Pierre Facy, responsable grands comptes, souffle ses soixante bougies entouré de tous ses co-actionnaires ; autant de salariés engagés autour d’un projet commun, qu’ils font mûrir ensemble avec force et humanité.