Publié le 7 juillet 2015
En revisitant leur business model à la lumière des exigences de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les PME peuvent se donner de nouvelles chances d’innover, réduire leurs risques et gagner des parts de marché. François Garreau, responsable mission RSE chez Generali France, nous explique pourquoi.
Scoop. Beaucoup de PME font de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) sans le savoir ! Mais leurs démarches sont peu formalisées car elles n’ont pas les moyens de s’offrir les services d’un responsable ad hoc.
Les patrons de PME n’ont surtout pas forcément un intérêt spontané pour le sujet. Ils ont, en effet, d’abord tendance à n’y voir qu’une série de contraintes supplémentaires liées à la protection de l’environnement. Lorsqu’elles ne les inquiètent pas, elles n’entrent tout simplement pas dans leurs préoccupations quotidiennes de dirigeants.
Quand, en revanche, des partenaires extérieurs, comme l’expert-comptable ou l’assureur, analysent de près l’activité de leurs clients, ils parviennent à mettre en lumière un certain nombre d’éléments propres à cette notion de responsabilité sociétale. Grâce à l’analyse du modèle économique ou de l’exposition aux différents risques des entreprises, ils distinguent leurs bonnes pratiques et les points d’amélioration qui contribueront, de surcroît, à doper leur développement.
Car contrairement aux idées reçues, la RSE n’est ni un totem, ni un principe inaccessible. C’est un parcours de progrès fondé sur une interrogation source de dynamisme : comment l’entreprise, par ce prisme, pourra-t-elle se différencier, voire être innovante ?
La RSE : un levier de croissance et de maîtrise des risques pour les PME
Répondre à cette question implique désormais d’intégrer dans sa stratégie globale une démarche de RSE devenue indispensable à toute entreprise pour conserver les clés de sa croissance. Les entreprises fournissant de grands donneurs d’ordre sont, à ce titre, éloquentes.
Sans développer une démarche d’achats responsable, elles s’exposent à être exclues de certains marchés… Grands groupes ou collectivités sont de plus en plus attentifs à leurs fournisseurs, privilégiant les plus écologiques ou éthiques. Une PME ne s’adapte pas à cette demande ? Son concurrent risque de le faire avant elle et même… de le faire mieux ! L’entreprise en retard devra alors accomplir un effort encore plus grand pour rester dans la course.
Ensuite, la PME peut appliquer cette logique à ses propres fournisseurs : comment les associer à la démarche RSE et mesurer leur engagement ? Et les clients : comment évaluer leurs attentes ? Des échanges entre l’entreprise et ses partenaires peuvent la conduire à faire évoluer son business model.
Une entreprise vend du matériel de bureau ? Elle peut proposer du conseil pour mieux utiliser les consommables. Une autre fabrique des stores pour immeubles de bureaux ? Elle peut aussi s’investir dans le recyclage et la valorisation des anciens matériels qu’elle dépose. En ressources humaines, les leviers existent aussi : la mise en place d’une politique de santé et de sécurité peut diminuer les accidents de travail, une politique de formation et rémunération permet d’accroître la fidélité des collaboratrices et collaborateurs. Et du coup, le capital immatériel de l’entreprise, sa valeur et donc son attractivité…
On le voit : la RSE conduit le chef d’entreprise vers une vision transversale et plus systémique de son activité. Ce filtre lui permet de revisiter son business model pour l’adapter à de nouvelles opportunités de développement et de performances économiques. L’engagement personnel, condition indispensable pour susciter l’adhésion des collaborateurs, sera alors déterminant pour ces changements profonds.
Pour prolonger :
- http://institutionnel.generali.fr/la-responsabilite-pour-mieux-maitriser-les-risques-dentreprises
- http://institutionnel.generali.fr/risques-entreprises
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