Publié le 1 avril 2019
Très souvent réduite à l’entreposage et au transport, la logistique représente en réalité une fonction stratégique permettant la mise à disposition des produits et services aux consommateurs. Faisant l’objet de nombreuses critiques, notamment sur l’impact du transport de marchandises, la logistique a véritablement un rôle à jouer pour tenter de réduire son empreinte sur l’environnement. De nombreux progrès sont à accomplir.
Comment la logistique constitue un facteur clé pour relever les défis du développement durable ? LÉA NATURE, 1er fabricant français bio indépendant en France, nous présente, au travers d’une prise de parole de son Responsable Logistique Thomas Delzon, ses engagements et actions visant à maitriser son empreinte écologique tout en développant une politique sociale harmonieuse.
Chez LÉA NATURE, notre plan d’engagements 2019 a pour mission de « réduire concrètement notre empreinte écologique ». Face aux enjeux climatiques et à l’érosion de la biodiversité, nous mettons en place des actions très concrètes pour réduire nos impacts à tous les niveaux du cycle de vie de nos produits. Et cela passe aussi par l’optimisation de notre logistique, déclinée en plusieurs objectifs répondant à deux enjeux clés : l’engagement environnemental et l’engagement social de LÉA NATURE.
La logistique, enjeu clé de l’engagement environnemental de Léa Nature
Un transport de marchandise réduit et optimisé
Pour livrer nos produits partout en France, nous avons besoin de les transporter, souvent en camion. Les impacts environnementaux liés au transport routier sont nombreux, nous en sommes bien conscients chez LÉA NATURE. Dans notre bilan carbone, le FRET est notre 3ème plus grande source d’émissions de CO2 (soit 21 % des émissions du siège social). Il est donc primordial d’optimiser au mieux nos flux logistiques. C’est pour cette raison que depuis plusieurs années, nous avons lancé de grandes réflexions sur ce sujet.
Dès 2011 avec le transporteur DACHSER, nous avons décidé d’optimiser les camions de livraison en passant notamment à ce que l’on appelle le « double plancher ». Le principe est simple : lorsque les palettes sont homogènes et le permettent, nous chargeons les camions avec des palettes entreposées sur deux étages. En 2018, nous avons expédié près de 190 000 palettes dont 66 % en camion à double plancher, cela représente 1900 camions en moins sur les routes et 28 tonnes de de CO2 évitées ! Ainsi, pour 66 % des palettes expédiées, nous multiplions par deux le taux de remplissage de nos remorques pour passer de 33 à 66 palettes par camion. Pour les 33 % restant, la pratique n’est malheureusement pas envisageable pour des contraintes de poids ou de taille du chargement, ou de taille de la commande.
Pour nos transporteurs, c’est une économie substantielle de carburant, et cela nous permet surtout de limiter nos émissions de gaz à effet de serre ! Un autre effet positif pour LÉA NATURE : nous avons pu grandement fiabiliser nos délais de livraison. Lancée en partenariat avec notre transporteur, cette pratique est désormais dupliquée avec d’autres enseignes.
Toujours dans cette optique de limiter nos transports, nous avons également, depuis l’été 2018, internalisé le montage de nos meubles promotionnels (photo ci-dessous) au cœur de notre site de conditionnement, le site LÉA NATURE 2. En montant ces meubles de stockage au plus près du lieu de production de nos produits, cette internalisation a permis à LÉA NATURE 2 de supprimer deux navettes par semaine.
Enfin, avec l’ouverture de notre nouvelle usine cosmétique prévue en avril 2019, nous réfléchissons également à la possibilité d’utiliser un transport respectueux de l’environnement pour nos prestations de transport entre nos différentes usines. L’achat d’un camion au gaz est en cours de réflexion par l’un de nos transporteurs. Nous espérons pouvoir l’utiliser durant ces prochains mois.
Pour nous assurer des impacts positifs de ces actions, en plus de la réalisation d’un bilan carbone tous les 3 ans, nous allons mettre en place courant 2019 un suivi des émissions mensuelles de CO2 des expéditions par enseigne. Ainsi, mois par mois, nous pourrons être en mesure d’analyser et de comparer nos émissions. L’enjeu étant de parvenir à diminuer notre impact, malgré une importante croissance des volumes expédiés.
Une gestion durable de nos déchets industriels
En tant que distributeur de produits bio dans toute la France, la gestion des déchets est un enjeu stratégique pour LÉA NATURE. Nous travaillons par exemple sur la gestion des déchets en logistique liés à la réception et l’expédition des matières premières et produits finis.
Nous avons tout d’abord investi il y a un an et demi dans un compacteur de cartons sur le site LÉA NATURE 2. Grâce à celui-ci, le volume de déchets a été divisé par 4, ce qui permet une forte baisse du nombre de navettes transportant ces déchets. L’achat d’un deuxième compacteur est prévu sur le site LÉA NATURE 1 pour l’été 2019.
Concernant l’enjeu du plastique, nous avons mis en place deux actions. Premièrement, la maîtrise de notre consommation de film plastique grâce à une réduction de l’épaisseur de film de 65 % en 2015 (l’épaisseur du film est passée de 20 microns à 8 microns). Deuxièmement, l’investissement dans une filmeuse à bras tournant nous a permis d’éviter le gâchis de plastique et de ne plus avoir d’accident lié à l’activité de filmage. Grâce à ces deux actions, nous avons consommé en 2017 autant de films plastiques qu’en 2015 tout en ayant plus de 50 % de volume d’expédition en plus.
En parallèle de ces actions, et toujours dans le but de limiter nos déchets industriels, un système de dons de produits a été mis en place. Ces dons de produits conditionnés, voire expédiés, sont aujourd’hui gérés par nos équipes logistiques.
Concernant nos produits LÉA NATURE, plusieurs partenariats ont été mis en place afin de limiter la quantité de déchets jetés. Nous travaillons par exemple avec la Banque Alimentaire pour les produits ayant une DLC (Date Limite de Consommation) courte ou les produits issus de retour colis, et avec Les Restos du Cœur pour nos casses et nos produits souillés mais restant comestibles. Ces associations viennent récupérer les produits une fois par semaine pour les redistribuer sous forme de dons auprès des personnes démunies. 24,4 tonnes de produits ont par exemple été données aux banques alimentaires en 2018, ou à des associations comme Solidarité Migrants La Rochelle, soutenu par le comité éthique de LÉA NATURE.
Les matières premières identifiées non conformes, en fonction de l’anomalie (insectes, sacs percés, autres défauts qualité), sont quant à elles données à des agriculteurs locaux afin de nourrir le bétail. Les céréales (55,7 tonnes en 2018) sont ainsi valorisées pour l’alimentation animale via 3 élevages bio locaux : bovin, caprin et porcin. Enfin, une partie des plantes aromatiques et médicinales est compostée dans le potager de notre BiO’Pôle (soit 3,9 tonnes en 2018).
La logistique, enjeu clé de la mission sociale de LÉA NATURE
La logistique, ce n’est toutefois pas seulement des camions et des emballages : il est également important de prendre en compte tous ceux qui travaillent au sein de nos chaînes logistiques pour s’assurer du bon fonctionnement de nos livraisons ou de nos sites de production et de stockage. Et là aussi, LÉA NATURE s’engage. Notre objectif : promouvoir l’inclusion, de bonnes conditions de travail et la sécurité sur nos chaînes logistiques.
L’inclusion des travailleurs en situation de handicap dans les métiers de la logistique
Chez LÉA NATURE, nous travaillons depuis 10 ans avec des Etablissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT) locaux dont l’objectif est de réinsérer des travailleurs en situation de handicap dans le milieu professionnel. Grâce à un renforcement de notre partenariat années après années, notre équipe logistique travaille aujourd’hui avec huit équipes réparties sur quatre ESAT, soit 72 personnes au total. Ces équipes comprennent maximum huit travailleurs accompagnés d’un moniteur assurant le suivi d’activité. Leurs missions, adaptées en fonction du handicap, concernent majoritairement les métiers de la logistique : remplissage des cartons et des meubles promotionnels, stickage, opérations de lotage (regroupement des produits dans un même conditionnement), mises en kit, etc.
Afin d’éviter les situations de stress, nous travaillons au mieux pour améliorer le quotidien de ces travailleurs considérés comme fragiles. Pour cela, nos salariés travaillent en étroite collaboration afin de faciliter les déplacements et l’autonomie des équipes ESAT. Plusieurs systèmes ont notamment été mis en place pour faciliter la communication et le transfert d’informations : des codes couleurs et des pastilles permettent par exemple d’identifier un produit, ou encore de connaître la quantité à insérer dans un carton. En parallèle, des aménagements ont été effectués afin de garantir l’usage des bons gestes et bonnes postures. Des transpalettes électriques à haute levée permettent par exemple de minimiser les contraintes physiques pour les travailleurs des équipes de remplissage. Des aménagements de la salle de pause et des vestiaires ont également été réalisés. Ces besoins nous sont remontés régulièrement par les ESAT avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.
Depuis deux ans, nous formalisons des contrats d’un ou deux mois avec certains travailleurs en situation de handicap leur permettant de travailler en autonomie. Ils restent rattachés à l’ESAT mais sont autonomes et peuvent gérer leurs journées seuls.
La sécurité des collaborateurs au sein des sites industriels comme prérogative chez LÉA NATURE
En 2017, LÉA NATURE a lancé un grand audit externe sur les sujets de sécurité au travail. Cet audit a révélé une gestion de la sécurité au travail centralisée autour de la fonction HSE (Hygiène-Sécurité-Environnement). Depuis, sous l’impulsion de notre Président, la sécurité des collaborateurs est devenue un enjeu clé pour l’entreprise.
Jusqu’en 2017, notre politique sécurité était déployée de manière descendante. Depuis l’audit, chaque directeur de site est amené à évaluer et améliorer les conditions de sécurité par la mise en place de bonnes pratiques. Lancé en décembre 2017, le programme « CAP Sécurité » accompagne désormais les encadrants. Communes à tous les sites de production du groupe, 10 règles d’Or ont été définies pour la Sécurité des Hommes et accompagnent désormais l’ensemble des équipes dans leur quotidien. Ces règles ont été partagées auprès de toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de l’entreprise. Un briefing est également réalisé auprès de tous les nouveaux intérimaires.
L’objectif d’ici 2020 est de diviser par deux la fréquence des accidents du travail au sein des sites industriels. Pour cela, des mesures simples ont tout d’abord été mises en place comme l’interdiction des téléphones portables sur les sites industriels, l’interdiction de poser les palettes sur la tranche, ou encore l’interdiction de pousser les palettes par deux. En parallèle, des visites sécurités ont été lancées. Lors d’une visite sécurité, deux encadrants vont observer un collaborateur, qui a été prévenu à l’avance. Posture, maitrise du chariot… l’objectif est de déterminer si les bonnes pratiques sont respectées. Enfin, un réveil musculaire est réalisé tous les matins pendant 15 minutes pour préparer les équipes et réduire le risque de blessures.
Grâce à ces actions, notre taux de fréquence d’accidents s’est déjà stabilisé malgré un durcissement et un élargissement des critères d’analyse.
La logistique est un système complexe composé d’une multitude d’acteurs dont l’impact sur l’environnement peut être important. Mises en œuvre collectivement, les actions présentées ci-dessus ont permis à LÉA NATURE d’agir en faveur d’une logistique plus durable. Les efforts entamés devraient se maintenir et se poursuivre dans les années à venir.