Publié le 22 mars 2018
L’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) a observé près de 20 % de baisse du nombre d’accidents du travail dans le secteur de l’agroalimentaire entre 2001 et 2015, pour une augmentation de 10 % des effectifs dans ce secteur sur cette même période. À l’instar de cette tendance nationale et dans un contexte de forte croissance, le groupe LÉA NATURE a initié une transformation de sa culture d’entreprise où la sécurité s’inscrit au cœur des objectifs. Hugo Faivre, Directeur des Relations et Ressources Humaines chez LÉA NATURE, nous éclaire sur ce projet de conduite du changement à grande échelle.
À quels enjeux de sécurité au travail un acteur industriel de l’agroalimentaire tel que LÉA NATURE doit-il faire face ?
LÉA NATURE connaît depuis huit ans une croissance forte et constante qui se traduit par une augmentation des collaborateurs, pour atteindre aujourd’hui 700 postes. Face à ce constat, l’augmentation des chaines de production a induit une augmentation du risque d’accidents du travail, notamment sur les sites de production industrielle et en logistique.
Jusqu’à décembre 2017, la gestion de la sécurité au travail était centralisée autour de la fonction HSE (Hygiène-Sécurité-Environnement) et déployée de manière descendante selon la taille des sites industriels et de l’entreprise. Face à ce mode de gestion « top-down », le comportement des équipes pouvait rester passif, à un moment où le sujet devait être pris à bras le corps.
Point de départ des réflexions sur la politique sécurité, un audit externe fut réalisé, puis des attentes furent exprimées en interne de la part des équipes encadrantes, soucieuses d’être en capacité d’évaluer et améliorer les conditions de sécurité au travail au travers de bonnes pratiques pour le secteur agroalimentaire.
La politique sécurité au travail de LÉA NATURE, une volonté d’inclusion de tous les collaborateurs
Cette réflexion autour de la sécurité fut rapidement identifiée comme une opportunité de mieux impliquer les collaborateurs dans la transformation des sites de production. Deux objectifs ont été définis : faire en sorte que le collaborateur se sente investi et accompagné dans son travail, et le rendre ambassadeur de la politique de sécurité au travail.
Pour garantir une intégration de la sécurité dans la culture d’entreprise, il est apparu essentiel d’adopter une approche saine dans la conduite du changement, où les équipes ne soient pas brusquées et où le bon tempo soit donné. Cela s’est traduit pour les encadrants par une liberté d’appropriation et de proposition dans les procédures à mettre en place pour susciter l’implication de chaque collaborateur, car à l’instar de la sécurité routière, la majorité des accidents industriels ne résultent pas d’un dysfonctionnement mécanique mais d’une posture face aux risques ou d’un comportement à risques.
Pour que la sécurité au travail devienne une seconde nature chez LÉA NATURE : focus sur le programme
Le programme « CAP Sécurité » lancé en décembre 2017 a aujourd’hui pour mission d’accompagner et former 101 encadrants. Composée de plusieurs modules, ce programme complet et majeur sera distillé sur trois ans. L’objectif d’ici 2020 est de diviser par deux la fréquence des accidents du travail au sein des sites industriels.
Articulé autour du concept de « Village PME », où chaque directeur de site est amené à contribuer à la transformation globale du groupe de manière transverse, un comité de pilotage a réuni les directeurs de tous les sites de production afin de convenir de 10 règles d’Or pour la Sécurité des Hommes. Communes à tous les sites de production du groupe, ces règles accompagneront désormais l’ensemble des équipes dans leur quotidien.
Quels premiers résultats et prochaines étapes sur la politique sécurité au travail de LÉA NATURE ?
Le premier module de formation s’est tenu en décembre 2017. Son objectif était de former les managers à l’analyse des situations d’accidents pour leur permettre d’être compétents et autonomes lorsqu’une situation survient, mais aussi d’identifier les points de vigilances dans le cas de « presque accidents » pour que chacun soit en capacité de prévenir le risque. Résultat : des collaborateurs désormais en capacité de détecter les situations à risques.
Le prochain module prévu entre juin et juillet consistera en des visites de sécurité orientées sur l’analyse et l’accompagnement comportemental. Les clés de succès résident pour nous dans le dialogue avec les collaborateurs, qui permet de déterminer si les consignes de sécurité sont intégrées et si la perception du risque est présente à l’esprit.
Si le programme « CAP Sécurité » est principalement destiné aux postes de production et de logistique, deux mois après le lancement, nous constatons d’ores et déjà un effet d’infusion pour d’autres collaborateurs et une prise de conscience globale qui conforte le service QSE dans l’adoption de cette méthodologie.
Premier du nom mené par la holding Léa – Compagnie Biodiversité (LÉA NATURE, BIOLÉA et ÉKIBIO), nous souhaitons que ce projet transverse permette de mieux fédérer les sociétés et collaborateurs autour d’un sujet qui concerne tout le monde. La sécurité au travail renforce notre culture d’entreprise dans un contexte de croissance humaine et industrielle, et ouvre la voie vers plus de bien-être au travail.