Publié le 4 septembre 2015
Quand on parle de RSE, on ne pense pas forcément… à l’alimentation ! Pourtant le lien existe bien dans le fait que nos modes de consommation impactent notre santé (au niveau individuel) et l’économie de la santé (au niveau collectif). Parmi les secteurs professionnels concernés, l’assurance est impactée et a son rôle à jouer. Julia Limongi, chargée de mission RSE chez Generali France, revient sur le lien entre alimentation, santé et assurance.
« Que ton aliment soit ta première médecine ». Dernier slogan publicitaire à la mode ? Non, une pensée du médecin grec Hippocrate qui soulignait l’importance de l’alimentation pour notre équilibre… au 5ème siècle avant J.-C. ! Cette injonction vieille de 25 siècles n’a pourtant pas pris une ride : une bonne santé commence dans notre assiette, une certitude qui augmente à mesure que la science avance.
En effet, si les maladies infectieuses déclinent en Occident, les maladies chroniques non transmissibles progressent : obésité et surpoids, cancers, maladies cardio-vasculaires et diabète ont vu leur prévalence exploser. Elles augmentent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique et sont provoquées notamment par une alimentation déséquilibrée, la sédentarité et la pollution.
L’alimentation fait partie des facteurs de risque et les raisons en sont multiples
Où tout a donc commencé ? Remontons à la seconde guerre mondiale. Les pays européens exsangues avaient plusieurs défis à relever, dont la sécurité alimentaire. Le recours massif à la mécanisation et à la chimie leur a permis de développer une agriculture intensive, délivrant plus de nourriture, et de subvenir ainsi aux besoins des citoyens.
En parallèle, l’industrie agro-alimentaire explose. Les habitudes alimentaires des occidentaux changent : nous mangeons plus de produits transformés, de protéines animales et de produits riches en lipides, sucre et sel, et pauvres en fibres.
Un demi-siècle plus tard, la durabilité de ce modèle industriel est remise en cause car il menace notre santé. Au menu quotidien :
- des pesticides toxiques pour la santé des agriculteurs et des consommateurs (résidus sur la nourriture et dans l’eau) ;
- des antibiotiques utilisés systématiquement dans les élevages et favorisant l’antibiorésistance ;
- de nombreux additifs chimiques, moins « nourrissant » que les produits bruts dans les produits industriels transformés.
Résultat : déséquilibres nutritionnels, diabète, cancers, maladies cardiovasculaires, hypertension, infertilité, troubles du comportement chez l’enfant… Les conséquences de nos modes de production et habitudes alimentaires sur notre capital santé sont massives. Sans compter l’équilibre économique de notre système de santé, en danger.
Il est urgent d’inverser la tendance, les coûts financiers inhérents étant de moins en moins supportables pour nos sociétés. Un sujet qui nous concerne tous, mais notamment les assureurs qui sont en première ligne. Pour y parvenir, un changement de nos modes de vie, et en particulier de nos habitudes alimentaires est urgent : l’enjeu est de restaurer l’équilibre nutritionnel et de diminuer l’exposition aux substances toxiques.
Chacun de nous a un rôle à jouer pour faciliter cette transition vers une meilleure consommation
Alors que pouvons-nous faire ? En tant que citoyen et consommateur, il s’agit de faire des choix responsables lors de nos achats (plus de produits bruts, bio, de saison, locaux, manger moins de viande). L’industrie agro-alimentaire peut améliorer les qualités nutritives de ses produits, les pouvoirs publics peuvent inciter au développement de modèles de production durables…
Et les assureurs là-dedans ?
Assurance et alimentation : aucun lien ? Pas si sûr…
Le propre des assureurs est d’être liés à toute problématique sociétale, en tant que gestionnaires de risques et d’actifs (par le financement de l’économie). La problématique de la santé publique en fait partie, car une population en bonne santé est bénéfique pour tous : pour le bien-être et la qualité de vie des assurés bien sûr, mais aussi pour l’assureur qui fait face à une moindre sinistralité. Un cercle vertueux en somme : le fameux gagnant-gagnant.
La prévention pour restaurer le caractère aléatoire des risques
Les sociétés d’assurance ont plusieurs leviers pour prévenir les risques et retrouver la caractéristique n°1 des risques à assurer : l’aléa. En effet, lorsque l’on sait qu’un homme sur deux sera vraisemblablement atteint d’un cancer, l’aspect aléatoire du risque est clairement mis à mal. Les leviers correctifs peuvent être indirects, en finançant des modèles de production durables et directs, en incitant les consommateurs à des comportements plus vertueux, par la prévention notamment. C’est ce que fait Generali en proposant le programme « Mon Capital Santé » dans l’offre de complémentaire santé pour les entreprises. Ce programme donne accès à un bouquet de services pour les salariés : bilan, accès à une Plateforme Web et coaching personnalisés sur les thématiques de nutrition, d’activité physique et de gestion du stress.
Plus précisément, grâce à son partenaire Vital Campus, Generali propose aux entreprises un programme de prévention complet à prix avantageux :
- évaluation du profil des salariés, s’ils le souhaitent, sur différents aspects (alimentation, activité physique, TMS, Profil stress) via un questionnaire déclaratif ;
- accès à une plateforme Web dédiée à l’hygiène de vie avec des modules e-learning ;
- programme de web-coaching visant à améliorer l’hygiène de vie des salariés ;
- rapport anonymisé compilant les grandes tendances de l’évaluation.
Vital Campus propose également des Ateliers formations allant d’1h30 à 3h, dont des formations très spécifiques comme celles qui sont entièrement dédiées à l’alimentation. Ces dernières permettent aux salariés d’être en mesure d’effectuer leurs achats alimentaires en pleine conscience, y compris sur le lieu de travail et en adéquation avec leur profil de santé. L’accent est mis sur la prévention et les bienfaits sur la santé au quotidien.
Certes les liens de cause à effet ne sont pas directement et immédiatement visibles, les bénéfices d’un changement d’alimentation étant perceptibles sur le moyen-long terme. Il est pourtant essentiel d’arbitrer afin de ne pas entamer notre capital santé, et ne pas compromettre la capacité des générations futures à financer leur système de santé. C’est bien face à un choix de société que l’on se tient. Le philosophe Maurice Blondel le soulignait : « l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare ».
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