Publié le 4 mars 2016
Nos territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains, font face à de nombreux défis majeurs : crise économique, chômage, isolement social, difficultés intergénérationnel, inégalité d’accès à la santé, pollution, perte de savoir-faire locaux… La liste est longue et pourtant, ces territoires recèlent de nombreuses richesses, notamment artisanales, industrielles, agricoles, culturelles, associatives et humaines.
Aujourd’hui, aucune organisation publique ou privée ne peut prétendre arriver à relever seule ces défis, et encore moins ceux de son territoire. Les alliances entre Pouvoirs publics, entreprises et associations se révèlent un véritable catalyseur de nouvelles solutions pertinentes. En moins de dix ans, cette dynamique s’est fortement accélérée, et nombreux sont ceux qui souhaitent rejoindre le chemin ouvert par les territoires pionniers en alliances dynamiques.
Le RAMEAU, laboratoire de recherche dédié à la co-construction, publie une note de réflexion prospective présentant les différents modèles de co-construction territoriale. Laure Vicard, directrice de missions, vous en présente les grandes lignes.
Capitalisant les travaux de recherche menés depuis 2008 sur les alliances en territoire, cette note a pour vocation d’éclairer les « artisans » de la co-construction : quels sont aujourd’hui les enjeux de la co-construction territoriale ? Quels types d’actions peuvent être réalisés sur les territoires pour faciliter les alliances innovantes ? Quelle ingénierie développer sur un territoire pour les mettre en œuvre ? Autant de questions traitées dans ce document, illustré d’exemples concrets de nos territoires.
La co-construction territoriale, un mouvement en marche
63% des pionniers des alliances en territoire considèrent aujourd’hui que leur territoire porte une dynamique de co-construction. De plus, 34% constatent que cette dynamique commence à émerger sur leurs territoires. Qu’elle soit pleinement ancrée dans le fonctionnement du territoire, ou qu’elle relève d’initiatives multiples ou émergentes, ce mouvement est déjà une réalité.
Ce phénomène s’explique par la reconnaissance, par les acteurs des territoires, d’impacts majeurs des alliances : l’émergence d’innovations territoriales, la confiance entre organisation du territoire, la performance des organisations participant aux alliances, et la mobilisation des citoyens.
Les trois formes de co-construction en territoire
Il est possible de distinguer 3 formes de co-construction :
- L’animation du dialogue territorial consiste dans la mobilisation des acteurs d’un territoire (associations, entreprises, pouvoirs publics, universités, experts, médias, …) afin de créer une conscience partagée de leur territoire. Elle se concrétise par la sensibilisation aux partenariats, l’organisation de temps de rencontres, le partage de diagnostics et d’études sur les enjeux territoriaux…
- L’expérimentation collective, rassemble les acteurs qui souhaitent construire ensemble de nouvelles solutions face à un enjeu partagé (l’emploi, le recyclage, l’éducation, le numérique,…). Cette expérimentation peut prendre différentes formes.
- Les partenariats entre organisations relèvent d’une dimension plus « individuelle ». Il s’agit d’ici de la création d’une relation partenariale autour d’objectifs clairement partagé répondant aux enjeux des partenaires.
L’ingénierie de la co-construction en territoire
Afin que ces différentes formes de co-construction puissent se développer, il est nécessaire que le territoire se dote d’une ingénierie dédiée aux alliances innovantes. Cette ingénierie a pour mission de favoriser la création des différentes formes de partenariats, de les accompagner et de les évaluer. Nouvelle pour les territoires, elle représente une vraie innovation.
Comme toute innovation, cette ingénierie demande un travail de modélisation, articulé autour de 4 questions clés :
Sur ces 4 questions, il existe aujourd’hui des niveaux de réponse hétérogène. La note de réflexion publiée par Le RAMEAU fait l’état des lieux des avancées des territoires pionniers.