Publié le 27 juillet 2020
La remise en question de l’interdiction des plastiques à usage unique comme conséquence de la crise sanitaire a provoqué de vives réactions. Pour Bonduelle, il est plus que jamais temps de renforcer les engagements pris sur les emballages, avec notamment un objectif d’ici 2025 : 100 % d’emballages conçus pour être recyclables ou réutilisables. Un défi que le groupe relève avec beaucoup d’exigence et d’humilité, présenté ici par Jean-Christophe SIBILEAU, CEO Bonduelle Europe Long Life.
En 2019, nous révélions nos engagements RSE à l’horizon 2025 sous la forme d’un pacte : le B! Pact. L’objectif était double : réduire notre empreinte environnementale et encourager des comportements alimentaires plus responsables pour tous, et cela à travers trois piliers : Food, People et Planet. Chacun de ces piliers regroupe nos engagements pour « créer un futur meilleur par l’alimentation végétale ».
Zoom sur la recyclabilité des emballages comme enjeu essentiel du pilier planète.
Emballages : où en sommes-nous actuellement chez Bonduelle ?
La problématique des emballages constitue depuis des années une préoccupation pour Bonduelle. Nous souhaitons nous ancrer dans une logique d’économie circulaire, et pour cause, en 2018-2019, nous avons acheté à nos fournisseurs à travers le monde près de 182 000 tonnes de matériaux d’emballage.
Nous utilisons plusieurs types de matériaux afin de conditionner nos légumes :
- Les matériaux recyclables représentent 95 % de la totalité de nos emballages, de la boîte métallique, au verre, en passant par le carton ;
- Les 5 % restants sont constitués de matériaux plastiques souvent multicouches (c’est le cas de certains de nos emballages surgelés) ou matériaux pour lesquels les filières de recyclage n’existent pas dans un certain nombre de pays, comme en France où nos sachets de salade sont constitués de Polypropylene.
Conscients de l’impact environnemental des emballages, nous mettons en œuvre depuis plus de 10 ans un programme d’actions autour de trois axes de progrès :
- Réduire à leur minimum les quantités de matériaux utilisés pour les emballages ;
- Choisir des matériaux recyclés et respectueux de l’environnement ;
- Atteindre d’ici 2025 100 % d’emballages conçus pour être recyclables ou réutilisables.
Grâce à ces engagements, nous sommes notamment parvenus à atteindre une économie de 1 500 tonnes de métal en Europe sur trois ans en réduisant l’épaisseur de nos boîtes de conserves entre 2016 et 2019 . De plus, nos conditionnements en Europe sont désormais composés à 50 % de matériaux recyclés. Nous avons également augmenté la teneur en polytéréphtalate d’éthylène (PET) recyclé de 12 % à 50 % dans nos plastiques des gammes traiteur. Enfin, les barquettes de la gamme de salades traiteurs bio sont conçues à 100 % de plastique recyclé et nous avons supprimé le couvercle pour réduire la quantité de plastique utilisé.
De la même façon, la proximité géographique entre nos fournisseurs d’emballages et nos usines de fabrication constitue un point important pour nous puisque cela rentre dans notre politique d’achats responsables. L’impact carbone en est ainsi amoindri grâce aux économies sur les temps de transports.
De nombreux défis à relever pour parvenir au 100 % d’emballages conçus pour être recyclables
La question des emballages recyclables a toujours fait partie intégrante de la réflexion chez Bonduelle mais c’est en 2017 qu’une première approche approfondie s’est développée. Plus récemment, nous nous sommes fixés l’objectif de 100 % de nos emballages en plastiques conçus pour être recyclables ou réutilisables d’ici 2025.
Cet objectif implique des recherches élaborées et beaucoup de temps car il existe plusieurs étapes et de nombreuses difficultés à surmonter avant de parvenir à définir LA bonne solution. En effet, il s’agit de trouver des alternatives qui n’impliquent pas de “transferts d’impacts”, c’est-à-dire que la recyclabilité ne doit pas altérer la qualité de conservation de l’emballage. Par exemple, un matériau recyclable qui pourrait altérer la durée de vie du produit irait à l’encontre de la politique de Bonduelle contre le gaspillage alimentaire.
Afin de parvenir à cet objectif ambitieux, nos équipes sont passées par différentes étapes :
- Le diagnostic : il s’agissait de référencer l’ensemble des matériaux utilisés dans nos emballages afin de connaître la nature des plastiques et des résines utilisés. Ce gros travail, mené en 2018, a permis de répertorier les matériaux qui n’étaient pas recyclables de base de par leur nature chimique.
- La filière de recyclage : en tant que groupe international, la question des filières de recyclage a rapidement constitué un frein puisqu’elles varient beaucoup d’un pays à l’autre. La deuxième étape consiste donc à se renseigner sur les spécificités de chacune de ces filières dans tous les pays dans lesquels nous mettons des produits sur le marché.
- Le choix technologique : afin de se positionner sur une solution probable, nous avons défini le scope technologique à activer pour rendre nos emballages recyclables. Il s’agit de répertorier l’ensemble des solutions déjà activables, afin d’en définir les coûts, les inconvénients potentiels, et l’ensemble des solutions non matures sur lesquelles nos équipes Recherche & Développement travaillent actuellement.
Les enjeux technologiques sont forts puisque nous utilisons des plastiques très techniques. C’est pour cela que nous travaillons avec nos fournisseurs afin de développer de nouvelles techniques d’emballages recyclables à mettre sur le marché d’ici 2025.
Existe-t-il des solutions autres que le changement de matériaux des emballages pour respecter votre engagement ?
La modification de nos emballages constitue aujourd’hui une piste majeure pour atteindre notre objectif de concevoir 100 % des emballages recyclables et/ou réutilisables à l’horizon 2025. Mais il faut aller plus loin : faire évoluer les filières de recyclage, ce qui permettra de recycler plus de matériaux. Prenons l’exemple des films polypropylènes, un matériau utilisé dans nos emballages de salades. Il existe en Allemagne des filières de recyclage de ces films. Malheureusement, en France, cette filière de recyclage n’existe pas. Deux possibilités s’offrent donc à nous : modifier l’emballage en polypropylène vers un autre matériau recyclable en France, ou réfléchir avec l’ensemble des autres acteurs pour définir si le gisement des films polypropylène serait suffisant pour impulser la création d’une filière de recyclage pour ce matériau.
Les pouvoirs publics sont-ils les seuls à être en mesure de faire évoluer les filières de recyclage ?
Pour un grand nombre d’industriels, la tentation est toujours très grande de dire “je mets sur le marché un emballage censé être recyclable, c’est ensuite aux pouvoirs publics d’investir”.Bonduelle va au-delà puisque l’on estime que nous avons une co-responsabilité avec les pouvoirs publics de créer les solutions de recyclage. C’est une ambition encore sous-estimée par les metteurs sur le marché, bien que nous soyons tous concernés.
Comment agissez-vous pour créer ces nouvelles filières de recyclage ?
Bonduelle cherche à participer activement à la création de cette filière de recyclage et à en prouver la faisabilité technique, afin que les investisseurs aient envie de créer cette filière. Le projet a d’abord été impulsé par Citeo, puis poussé par les metteurs sur le marché. Nous y participons activement depuis début 2020, car il est important d’assumer nos responsabilités jusqu’à la fin de vie de nos emballages. Chez Bonduelle c’est intégré dans un programme de recherche.
European Plastics Pact : un grand pas vers l’économie circulaire
Dans la lignée de nos engagements, nous sommes fiers d’annoncer que le Groupe Bonduelle a signé le 6 mars dernier le Pacte Européen sur les plastiques. Il unit des entreprises, des ministères et de nombreux autres acteurs de l’économie mondiale autour de la mise en place d’une économie circulaire pour les emballages plastiques en Europe.
Ce pacte à l’échelle européenne a pour but de renforcer l’innovation et la coopération. Pour cela, il s’appuie sur quatre objectifs à horizon 2025 que les signataires sont invités à respecter :
- Concevoir tous les emballages et produits en plastique à usage unique de manière à ce qu’ils soient réutilisables dans la mesure du possible et, dans tous les cas, recyclables.
- Réduire l’usage du plastique vierge d’au moins 20 % en poids, provenant pour moitié de la réduction absolue des plastiques.
- Augmenter les capacités de recyclage d’au moins 25 %.
- Incorporer au moins 30 % de plastique recyclé dans les nouveaux produits et emballages à usage unique.
Nous nous réjouissons de la prise de position claire de l’Europe sur les plastiques et avons décidé de nous engager aux côtés des autres autres signataires de ce pacte qui va dans le sens de nos propres objectifs. Au-delà de ces objectifs partagés, nous croyons à la force du collectif dans ce combat commun : c’est en travaillant avec tous les acteurs de la filière : industriels, fabricants d’emballages et pays que les meilleures solutions émergeront pour une transformation positive de l’usage des emballages.
L’objectif d’atteindre 100 % des emballages conçus pour être recyclables et/ou réutilisables à horizon 2025 constitue un engagement fort que Bonduelle réaffirme à travers la signature du Pacte Européen sur les Emballages Plastiques. Notre implication dans l’évolution de filières de recyclage rappelle l’ampleur des progrès à accomplir dans un esprit d’ouverture pour une économie toujours plus circulaire.