Publié le 31 janvier 2017
Les dons de petit montant existent depuis longtemps, en témoigne le succès renouvelé de l’Opération Pièces Jaunes, qui mène actuellement sa 27ème campagne de collecte de fonds. Rentrés dans le langage courant, ces micro-dons se sont multipliés, notamment dopés par les nouvelles technologies. Aujourd’hui dématérialisé et numérisé, le micro-don est ainsi de plus en plus lié aux transactions du quotidien, et surtout chaque jour plus en phase avec les vertus propres au numérique, à savoir simplicité et spontanéité. Cartes bancaires solidaires, don par SMS, don en ligne, ARRONDI en caisse ou sur salaire, cette générosité embarquée séduit de plus en plus les acteurs associatifs soucieux de proposer une palette d’outils diversifiée pour s’assurer, dans la durée, du soutien du public comme des entreprises. Et pour cause, le micro-don n’est pas qu’un petit don, mais représente bien un enjeu majeur pour la générosité en France. Lucie Gaudens, Directrice communication de microDON, a relevé trois impacts clés de cette nouvelle générosité.
Une source réelle de nouveaux financements
Alimentant les fonds propres des associations, le micro-don est un atout de taille non négligeable dans un contexte où la réduction des subventions publiques vient mettre à mal le fonctionnement des associations. Loin de se substituer aux autres formes de don, le micro-don vient au contraire révéler une générosité qui ne pouvait s’exprimer, faute de maitrise de solutions techniques adéquates. Le lancement de l’ARRONDI, notamment en caisse ou sur salaire, a ainsi permis de développer des outils directement implantés dans les systèmes d’information des enseignes et des entreprises, permettant un traitement et un acheminement d’un micro-don toutes les 20 secondes en France ! A la différence du mécénat classique amenant souvent les entreprises à concentrer leur générosité sur la fin d’année, le micro-don présente les avantages indéniables de régularité et de récurrence, permettant aux associations, via un versement trimestriel, de jouir d’une meilleure visibilité et gestion de leur trésorerie. En 2016, ce ne sont ainsi pas moins de 2 millions d’euros qui leur ont été reversés, via ces dispositifs.
Un levier de renouvellement générationnel du don
Par ailleurs, les associations françaises se trouvent actuellement face au défi du renouvellement générationnel de leurs donateurs, essentiellement représentés par des séniors, et donc le nombre a tendance à stagner (en 2014, les nouveaux donateurs représentaient 7% des montants versés contre 8,6% en 2011). En ce qu’elle contribue d’une éducation à la générosité, en offrant une nouvelle manière de donner ou de participer, même modestement, à une cause d’intérêt général, la générosité embarquée est en mesure de toucher un public de donateurs chaque jour plus large. A commencer par les générations les plus jeunes (-30 ans), plus que jamais en demande de nouvelles manières de soutenir une cause, tant adaptées à leurs moyens qu’à leur mode de vie : partage de compétences, achats de produits dérivés, participation à des événements sportifs, arrondis en caisse*… En effet, 82% des 28-35 ans n’ayant jamais donné, affirment qu’ils accepterait l’ARRONDI en caisse, et 68% l’ARRONDI sur leur bulletin de salaire**… Le micro-don s’avère donc un levier de mobilisation non négligeable d’un nouveau public, peu habitué à donner jusque-là mais pourtant volontaire.
De nouveaux leviers de communication
Ces nouvelles formes de générosité représentent également de nouvelles opportunités de visibilité pour les associations et leurs actions. Là où l’on demandait aux citoyens de venir aux associations, ce sont désormais les associations qui viennent aux citoyens, et dans leur quotidien. En caisse ce sont des millions de clients touchés dans 1 500 points de vente engagés partout en France, plus de 100 000 salariés en entreprise, près 6,5 millions titulaires de comptes bancaires… Preuve de la force de frappe de cette générosité embarquée : le micro-don en 2016, c’est près de 4 millions de dons réalisés et autant de contacts entre une association et un particulier dans son quotidien !
* Etude France Générosité « Les Jeunes et la générosité », octobre 2016
** Etude microDON – Toluna QuickSurvey, octobre 21016