Publié le 26 janvier 2018
Avec des valeurs fortes comme la cohésion sociale, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, l’inclusion et la diversité, le sport a de nombreuses connections avec la RSE. Pourtant, ce lien est assez récent dans les faits. A l’occasion du Mondial 2018, l’Orse fait un tour d’horizon sur les opportunités existantes et celles à tisser entre sport et RSE.
L’activité physique et sportive pour prévenir les maladies professionnelles
Le volet social de la RSE abrite de multiples champs d’actions et regroupe notamment les aspects de qualité de vie au travail. Avec le sujet de la longévité et pénibilité de carrière, les entreprises sont plus vigilantes et œuvrent davantage pour trouver des solutions, parmi lesquelles l’activité physique et sportive a une place de choix.
Le sport, un levier RSE plébiscité par les salariés
Avoir une activité physique nécessite d’y consacrer un minimum de temps, ce qui est souvent une denrée rare pour les salariés (temps de trajets longs, conciliation vie privée / vie professionnelle). L’Institut de sondage, Ipsos, dans un baromètre Sport-santé réalisé fin 2016 pour la Fédération Française d’Éducation Physique et de Gymnastique Volontaire (FFEPGV), montrait que plus d’un salarié sur cinq aimerait pratiquer une activité physique dans un cadre professionnel et que les Français seraient prêts à y consacrer près d’une heure par semaine si l’entreprise était facilitatrice. Un facteur d’attractivité supplémentaire que l’entreprise commence à mettre en oeuvre.
Déjà en 2013, un baromètre santé de Malakoff Médéric montrait que 61 % des salariés étaient favorables à ce que leur entreprise leur permette de faire davantage de sport au travail.
… avec des effets bénéfiques mesurés !
L’équilibre psychique passe par l’activité physique. Une étude menée en novembre 2017 sur des étudiants en médecine, rapportée par The Journal of the American Osteopathic Association, montre que faire du sport en groupe améliore la santé mentale, physique et émotionnelle. Les étudiants ayant choisi de pratiquer une activité sportive en groupe pendant trois mois ont notamment constaté une baisse de 26 % de leur stress perçu.
En 2015, Goodwill Management (dans son Etude sur l’impact économique de l’activité physique et sportive sur l’entreprise, le salarié et la société civile) montrait que l’activité physique et sportive a un impact positif sur la qualité de vie au travail. Cela fait baisser les coûts liés à la santé et est bénéfique pour l’entreprise comme pour ses collaborateurs, en termes de performance et de productivité.
Conscientes de ces bienfaits, les entreprises s’engagent de plus en plus sur ce volet et favorisent la mise en place d’activités pour leurs collaborateurs en offrant du temps, des équipements, des moyens financiers :
- Possibilité de pratiquer une activité physique ou un sport spécifique sur le lieu de travail ;
- Mise à disposition d’une salle de sport ;
- Organisation d’événements sportifs d’entreprise qui fédèrent les collaborateurs et qui peuvent aussi se cumuler à un engagement associatif ;
- Participation financière de l’entreprise, via le comité d’entreprise, à l’abonnement à une salle de sport pour les salariés…
Ces initiatives ont l’avantage de favoriser un état d’esprit positif et salvateur, à la fois pour le salarié et pour l’entreprise.
Quand le sport s’investit dans la RSE
Paradoxe : alors même que le sport est le domaine qui concentre le plus de valeurs similaires à celles de la RSE, le terrain reste encore à labourer pour les acteurs sportifs. Mais on assiste à de belles initiatives dans le milieu sportif, avec des acteurs qui s’investissent.
Le football a été le premier à initier des actions. A titre d’exemple, la Ligue Professionnelle de Football lance un programme RSE qui ouvre les portes d’une formation aux méthodes du numérique reconnue pour les jeunes. Récemment, d’autres initiatives individuelles et durables ont été recensées à l’occasion du Mondial 2018. Qu’il s’agisse d’entretenir le terrain de foot avec des engrais naturels, de concevoir des tenues sportives officielles à partir de déchets recyclés ou de transformer l’énergie dégagée par les joueurs en électricité, toutes ces initiatives montrent une vraie réflexion des acteurs sportifs pour faire preuve d’ingéniosité responsable.
La Fédération Française de Tennis a lancé l’Opération Balle Jaune, qui fête ses 10 ans cette année. Le principe : recycler toutes les balles de tennis pour concevoir des sols sportifs pour des établissements à vocation sanitaire et sociale tels que des centres de rééducation, des hôpitaux pour enfants… Cette année, 1,5 million de balles devraient être récoltées.
Enfin, on constate de manière générale de vrais efforts pour rendre le handisport plus visible, comme en témoigne la retransmission des jeux paralympiques de Rio ou le tournoi de tennis fauteuil à Roland-Garros qui s’est déroulé du 7 au 9 juin dernier.
Si les actions RSE dans le domaine sportif sont encore disparates, elles sont donc à saluer et à encourager. A noter que la norme ISO 20121, spécifique aux métiers de l’événementiel, peut s’appliquer aux événements sportifs : ce fut par exemple le cas aux JO de Londres, certifiés en 2012. De même, le Vélodrome à Marseille a été le premier stade français à être certifié en janvier dernier. Une corde de plus à l’arc des acteurs de l’économie du sport qui souhaitent construire des événements responsables, citoyens et fédérateurs. Pour les JO de 2024 les mots durables et responsables étaient dans le dossier de candidature, il y a là encore de forts enjeux RSE. Tout reste à faire.