Publié le 15 avril 2020
Le recyclage est l’affaire de tous, des industriels aux consommateurs. Et quand un déchet peut trouver un nouvel emploi avec davantage de valeur et sans repasser par la case départ, cela s’appelle l’upcycling. Angéline Rocherieux, responsable de zone et « activatrice RSE » chez Expanscience revient sur les nombreux impacts positifs de cette pratique appliquée à la production d’actifs cosmétiques d’origine naturelle.
Chez Expanscience, depuis 1977, l’activité « Actifs Cosmétiques » consiste en la production d’actifs et ingrédients conciliant naturalité, sécurité, efficacité et responsabilité. A destination de l’industrie cosmétique, ces actifs ont pour vocation de répondre à la demande du marché cosmétique (actifs anti-cernes, détoxifiants, apaisants, etc.).
L’industrie cosmétique ayant, comme toute activité, un impact sur notre planète, elle fait depuis quelques années l’objet d’une attention particulière afin de déterminer ses incidences et les moyens de les réduire.
C’est ainsi que les Laboratoires Expanscience, en cohérence avec leur démarche de RSE, ont fait le choix de l’upcycling, pratique visant à récupérer des produits dont on ne se sert plus pour créer des produits de valeur supérieure. Cela va au-delà du recyclage ; l’idée étant ici de ne pas aller chercher de nouvelles ressources mais des ressources déjà disponibles et non utilisées pour leur donner une autre valeur.
Comment Expanscience favorise l’upcycling lors de la création de nouveaux actifs cosmétiques ?
Aujourd’hui 64 % des actifs cosmétiques de notre catalogue sont issus de co-produits, essentiellement issus de filières agro-alimentaires.
Nous valorisons depuis longtemps l’avocat, végétal qui entre dans la composition de notre principal médicament, de nombreux produits de notre marque Mustela et de 6 de nos actifs cosmétiques. Nous utilisons des avocats déclassés (non exportables, non vendables) que nous valorisons à 100 % selon des procédés respectueux de l’Homme et de l’environnement. Une faible part du fruit étant exploitée pour obtenir notre principe actif pharmaceutique, nous valorisons ensuite les co-produits issus de ce procédé que sont l’huile et les tourteaux d‘avocat. C’est ainsi qu’Expanscience propose aujourd’hui 6 ingrédients cosmétiques développés à partir d’autres parties de l’avocat. Grâce à cette démarche, nous valorisons en intégralité ce fruit et ne produisons aucun déchet à partir de cette matière première végétale.
Nous pratiquons l’upcycling sur de nombreuses autres matières premières végétales : par exemple, à partir de graines de fruit de la passion (maracuja), souvent jetées ou utilisées pour l’alimentation animale une fois la pulpe du fruit exploitée par l’industrie alimentaire pour faire des jus. A partir de ces graines, nous proposons aujourd’hui grâce à l’expertise de notre laboratoire d’innovation et développement d’actifs cosmétiques, 3 ingrédients cosmétiques aux propriétés réparatrice, restructurante, apaisante ou encore détoxifiante. Même principe pour la maca, racine sacrée du Pérou de la famille du radis/navet dont les feuilles étaient jusqu’alors non utilisées et jetées et à partir desquelles nous fabriquons deux actifs cosmétiques. Plus proche de nous enfin, dans l’Ouest de la France : le lupin, que nous retrouvons également dans l’industrie alimentaire. Les coques des graines de lupin, jusqu’alors non utilisées, sont elles aussi co-valorisées pour obtenir un actif cosmétique. L’ancien déchet devient ainsi un ingrédient cosmétique.
Vous l’aurez compris, les intérêts de l’upcycling sont multiples. Il permet bien sûr de réduire la quantité de déchets issus de matières premières en les valorisant, mais ce n’est pas tout. Localement, l’upcycling permet également de générer un revenu supplémentaire pour les producteurs qui vendent alors l’intégralité des produits générés par leur filière et valorisent ainsi leurs « co-produits » sur un marché différent, celui des cosmétiques.
Comment mesurer les impacts et renforcer l’éco-responsabilité ?
La production d’un nouvel ingrédient n’est bien sûr pas anodine, et ce, quel que soit le processus utilisé. Il est donc nécessaire de mesurer également les impacts liés à son développement, qu’il s’agisse des consommations en énergie, en eau, du transport des matières premières, etc.
Afin d’évaluer le niveau d’éco-socio-responsabilité d’un ingrédient, plusieurs fournisseurs et producteurs cosmétiques, dont les Laboratoires Expanscience, se sont rassemblés dès 2018 pour cocréer le label ERI 360° (Eco Responsible Ingredient) : une grille d’analyse basée sur 100 indicateurs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Reconnus et Transparents). A ce jour, 13 de nos actifs cosmétiques sont labellisés ERI 360°, c’est une belle reconnaissance externe de la soutenabilité de nos actifs cosmétiques.
Cette labellisation a représenté un travail important pour nos équipes, notamment sur la phase d’évaluation à 360°C du sourcing de la matière première jusqu’à la production de l’actif, en passant par la mesure des impacts de tous les acteurs intermédiaires.
Ce référentiel méthodologique commun aux professionnels du secteur fournit un cadre clair pour identifier nos impacts et nos marges de progrès, il nous aide à nous améliorer en continu.
Outre l’impact environnemental, comment maitriser les impacts sociaux et économiques liés à la production d’actifs cosmétiques ?
Au-delà de l’upcycling, il est pour nous également essentiel de connaître et maîtriser les impacts sociaux et économiques liés à nos approvisionnements en matières premières végétales et de contribuer au développement économique des producteurs en local.
Le programme de labellisation de produits pour le commerce équitable et les filières responsables Fair For Life (FFL) est très utile pour cela. Il vient attester de l’application par une entreprise d’un prix d’achat équitable supérieur au prix du marché, de conditions de travail décentes et sûres tout au long de la filière, d’actions pour renforcer l’autonomie des producteurs, et du recours à des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
Nous avons mené cette démarche de labellisation pour notre filière maca au Pérou et sommes fiers d’avoir obtenu il y a quelques mois le label « Commerce Equitable FAIR FOR LIFE » de l’organisme ECOCERT. Nos actifs SKINHAIRGIUM® Bio et MACALINE® issus de la maca se voient donc armés d’un nouveau label équitable, c’est très important pour nous ainsi que pour nos clients.
Cette labellisation a été le fruit d’un long travail d’audit sur l’ensemble de la filière : au sein de notre entreprise (achats, supply chain, ressources humaines, etc.) mais aussi chez nos partenaires, en France et à l’international, que nous avons accompagnés dans cette certification. La relation privilégiée que nous entretenons avec nos fournisseurs nous permet d’obtenir une traçabilité complète, de sécuriser nos achats et de garantir une transparence totale sur notre filière à nos clients. C’est donc une démarche gagnant/gagnant et nous avons désormais pour objectif de poursuivre ce process de labellisation sur d’autres filières que la maca.
Vous l’avez compris, l’upcycling est un booster d’innovation pour Expanscience ! Si 64 % des actifs de son catalogue sont déjà issus de coproduits, l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Les chercheurs de son centre de R&D continuent d’innover pour relever le challenge que l’entreprise s’est lancé : proposer des produits efficaces et utiles, toujours plus vertueux pour l’Homme et son environnement.