51% des collaborateurs déclarent ne pas vouloir travailler pour une entreprise n’ayant pas d’engagement social ou environnemental fort. De plus en plus, les attentes des talents sur l’impact environnemental, social, sociétal, de leur employeur et futur employeur se font sentir. Accentuées par la crise sanitaire et économique, ces attentes poussent les Ressources Humaines à miser sur la RSE pour relever de nouveaux défis.
Mais comment se positionner correctement en tant qu’employeur dans un contexte de marché du travail transformé ? Comment recruter et fidéliser des collaborateurs en quête de sens et d’impact positif au sein de leurs métiers ?
Pierre-Yves Sanchis, Fondateur et Directeur Général Youmatter, aux côtés de Caroline Renoux, fondatrice et CEO Birdeo, ont tenté de répondre à ces questions lors d’un webinar le 21 avril dernier.
Un marché du travail bouleversé et sous tension
Il y a moins de 10 ans, la problématique du sens au travail, et surtout la prise en compte de la transition écologique au sein des choix d’un métier ou d’un employeur n’était pas très répandue.
C’est lors de la COP21, en 2016, que la première grosse évolution sur les attentes des collaborateurs s’est fait sentir. La réglementation sur l’impact des entreprises s’est renforcée et, en parallèle, l’attention du public s’est bien plus portée sur ces sujets. Mais c’est en 2019 que la bascule a réellement eu lieu. Ces sujets ont intégré des médias généraux et ne représentent désormais plus l’apanage des médias spécialisés. Peu à peu, la question de l’impact des entreprises a intégré le débat public jusqu’à s’immiscer dans l’éducation, à l’instar de la création de Pour Un Réveil Écologique, un collectif d’étudiants qui se positionnent sur l’emploi et l’éducation comme leviers pour accélérer la transition écologique.
Avec la crise sanitaire et ses confinements successifs, le mouvement s’est amplifié. Plus autonomes, plus conscients de la fragilité de notre modèle, les collaborateurs ont des exigences bien marquées quant à l’organisation du travail, et surtout au sens de ce travail. Et si l’on s’attendait à une forte augmentation du chômage lors de la sortie de cette crise, c’est finalement un marché du travail très tendu que l’on observe, d’autant plus sur les métiers de la RSE, du développement durable et de l’impact positif. Les entreprises peinent à recruter dans de nombreux secteurs et font même parfois face à un phénomène de grande démission.
Cette tension positionne les candidats dans un rapport de force inédit qui renforce leurs exigences. Face à cette ouverture des possibilités, les potentiels collaborateurs et notamment la nouvelle génération prennent en considération de nombreux facteurs pour faire leur choix : le salaire bien sûr, mais aussi les conditions de travail (télétravail, bonne ambiance entre collaborateurs, bien-être au travail, flexibilité des horaires, pénibilité …) et de plus en plus l’engagement RSE de l’entreprise.
Ces défis que doivent relever les Ressources Humaines peuvent être résumés en un chiffre témoignant de la défiance qui pèse sur le monde de l’emploi : 41 % des salariés à l’échelle mondiale envisagent de quitter leur emploi en 2022.
Nouveaux défis des ressources humaines : comment recruter et fidéliser les collaborateurs ?
Face à un marché du travail sous tension, le recrutement et la fidélisation des collaborateurs constituent de véritables défis pour les entreprises, et plus particulièrement pour les fonctions RH. Il s’agit d’insuffler du sens dans le travail, dans toutes les strates de l’entreprise.
Si la RSE semble apparaître comme un levier efficace pour relever ces défis, celle-ci ne peut se contenter de reposer sur une raison d’être vide. Il ne s’agit pas d’un simple slogan commercial. Ces engagements doivent être réels, doivent pouvoir être prouvés. C’est ainsi sur ses actes, mais également sur sa posture que l’entreprise sera en mesure d’attirer et retenir les talents. On parle ici de rester humble, authentique. Il est à ce titre important d’admettre les défis qu’il reste à relever, car une entreprise ne peut pas devenir exemplaire du jour au lendemain. La réputation ne doit à ce titre pas être négligée car les potentiels collaborateurs n’hésitent pas à se renseigner sur les sites spécialisés comme Glassdoor et Balance ta start up. De façon plus générale, qu’il s’agisse d’un candidat ou d’un collaborateur, on s’adresse avant tout à un citoyen, un consommateur, donc potentiellement un ambassadeur ou un détracteur.
Même au-delà des engagements, la formation, l’acculturation mais aussi la communication interne et externe autour de ces problématiques sont des enjeux dont les entreprises doivent s’emparer. Car la fidélisation des collaborateurs est centrale à bien des égards. Elle permet de former durablement les collaborateurs et ainsi de garder un train d’avance. Elle offre une meilleure continuité dans les projets long-termes qui structurent et animent l’activité de l’entreprise. Elle envoie un excellent signal à l’externe, auprès des potentiels candidats mais aussi plus globalement auprès du grand public et des consommateurs, puisqu’elle témoigne du bien-être au travail.
Comment fédérer les collaborateurs autour des enjeux RSE ?
En nourrissant la marque employeur, la RSE constitue un levier puissant de recrutement et de fidélisation des collaborateurs. Mais fédérer les collaborateurs autour des enjeux RSE implique de bien connaître et comprendre leurs attentes, leurs questionnements, leurs besoins. Il est nécessaire pour cela de s’appuyer sur des études qualitatives et quantitatives, de les interroger. Ces études internes permettent très souvent de comprendre les freins à l’action, de créer du collectif, de l’émulation, d’acculturer autour d’enjeux complexes et systémiques.
Il s’agit alors de prendre le virage de la formation et d’accompagner la montée en compétences des collaborateurs en demande de formation notamment sur les sujets de RSE, de leur donner des clés pour agir à leur échelle, pour comprendre comment agir pour la transition et l’impact positif au sein même de leurs missions. Cela permet d’embarquer les collaborateurs et de les engager dans la démarche RSE de l’entreprise, de s’investir pleinement, d’avoir le sentiment d’avoir un impact positif, d’avoir du sens.
Après la formation vient le temps de l’action. Les collaborateurs doivent être accompagnés en leur donnant des moyens : du temps bien sûr, des moyens financiers pour leur permettre d’agir à leur échelle.
Les 5 conseils Youmatter à destination des RH et DRH pour relever ces nouveaux défis
1. Former vous vous-même !
2. Bien écouter les attentes des collaborateurs
3. Embarquer les collaborateurs avec des objectifs précis
4. Informer et acculturer sur la durée
5. « Rendre des comptes » à vos collaborateurs en étant honnête et transparent !