La biodiversité est essentielle aux sociétés humaines et à l’économie. Pourtant, une étude récente montre que trop peu d’entreprises prennent en compte la biodiversité dans leur stratégie RSE. Décryptage.

La biodiversité désigne l’ensemble des espèces et des êtres vivants sur Terre ou dans un écosystème spécifique. Elle est aujourd’hui en crise, à un point tel que la communauté scientifique parle maintenant de 6ème extinction de masse. Avec le changement climatique, la crise de la biodiversité est l’un des principaux enjeux que les entreprises vont devoir relever dans les années à venir.

Pourtant la biodiversité est souvent le parent pauvre au sein des préoccupations des entreprises, loin derrière la gestion des ressources humaines et le climat. Une étude récente montre en effet que les entreprises sont encore très peu nombreuses à prendre en compte la biodiversité dans leur reporting RSE. Creusons un peu.

Quelle place pour la biodiversité dans les reportings RSE ?

Le cabinet de conseil Leaders Arena a mené une étude, en février 2021, sur les 100 plus grandes entreprises des Etats-Unis et d’Europe. Leurs reportings RSE ont été passés au crible pour chercher si la biodiversité y était mentionnée, si elle était prise en compte dans l’activité de l’entreprise et dans les projets que soutient l’entreprise. Les résultats montrent que 69% des entreprises mentionnent la biodiversité dans leur rapport. 52% soutiennent des projets “favorables à la Nature”.

Cependant, un tiers seulement des entreprises ont une stratégie biodiversité. Cela signifie que les entreprises sont encore trop peu nombreuses à prendre en compte la biodiversité dans leur activité interne. Quand elles le font, c’est souvent pour soutenir des projets externes comme des projets de compensation écologique. 

Préserver la biodiversité : un challenge d’avenir

Ce retard des entreprises concernant la biodiversité est inquiétant. Tout d’abord, la biodiversité est essentielle à préserver pour elle-même et pour les sociétés humaines qui en sont très dépendantes. Mais la biodiversité est aussi essentielle à l’économie. Une biodiversité endommagée c’est une agriculture moins productive, des matières premières plus rares, des écosystèmes moins résilients, des ressources biologiques limitées.

Les entreprises doivent donc rapidement intégrer ces enjeux. Les investisseurs sont, d’ailleurs, de plus en plus sensibles à la question de la biodiversité. En effet, un sondage récent du Crédit Suisse et de Responsible Investor rapporte que 84% des investisseurs se disent “très concernés” par la perte de biodiversité. L’étude de Leaders Arena montre, elle, que les investisseurs institutionnels qui prennent en compte la biodiversité dans leur stratégie d’investissement représentent collectivement 7000 milliards de dollars. 

Reporting et biodiversité : se former aux nouveaux outils

Leaders Arena dans son étude propose quelques solutions aux entreprises : collecter des données sur leur impact sur la biodiversité, se fixer des objectifs clairs et adopter des indicateurs qui permettent aux investisseurs d’évaluer leur stratégie biodiversité. Des outils, il s’en développe de plus en plus.

La Caisse des Dépôts a, par exemple, lancé, en 2020, le Global Biodiversity Score, une empreinte biodiversité. C’est un équivalent au bilan carbone pour la biodiversité. Ces outils sont de plus en plus précis, bien qu’ils ne soient pas aussi développés que le bilan carbone. Il devient urgent que les responsables RSE se forment aux questions de biodiversité.

Un premier pas peut être d’écouter le podcast “Trajectoire” lancé par Birdeo, le cabinet de recrutement spécialisé en RSE et impact positif, People4Impact, la plateforme des freelances de l’impact positif et de l’engagement sociétal, et Youmatter, votre média des transitions.

Photo de Cédric VT sur Unsplash