Les catastrophes naturelles se multiplient : il y en aurait dans le monde environ 2 fois plus aujourd’hui qu’il y a 15 ans.

L’un des gros problèmes avec la crise écologique, c’est que même si on sait qu’elle est en cours, on a du mal à en percevoir les effets. Prenons le réchauffement climatique par exemple, ou la dégradation des espaces forestiers. On comprend désormais bien pourquoi en théorie c’est dangereux. Mais dans notre vie quotidienne, on mesure assez peu les risques.

Pourtant, depuis plusieurs années déjà, il est possible d’observer très concrètement et objectivement l’impact de la crise écologique sur nos vies. L’un des moyens de le faire est d’étudier comment réagissent nos écosystèmes à ces perturbations. C’est ce que fait l’Observatoire des Catastrophes Naturelles, qui recense chaque année les catastrophes climatiques, géologiques et écologiques qui affectent la planète, partout dans le monde.

La multiplication des catastrophes naturelles : un aspect de la crise écologique

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Or le constat de cet organisme est plutôt clair : depuis 15 ans, on observe une augmentation progressive des catastrophes naturelles partout sur la planète. Concrètement, plus de 1100 catastrophes naturelles ont été recensées en 2017 à travers le monde par l’Observatoire des Catastrophes Naturelles, contre seulement 599 en 2002. C’est pratiquement une multiplication par deux de ces phénomènes en seulement 15 ans.

Bien sûr, une partie de cette augmentation s’explique sans doute par un biais de méthode : on identifie mieux et plus finement les catastrophes, ce qui fait que certaines qui seraient passées inaperçu il y a 15 ans sont aujourd’hui comptabilisées. Mais il est indéniable qu’on observe depuis quelques années une augmentation des catastrophes naturelles. L’analyse est partagée par les instituts américains spécialisés sur la question, par des études scientifiques, et même par les assureurs qui prennent en charge le coût des catastrophes naturelles.

Plus spécifiquement, dans de nombreux domaines scientifiques, on a observé l’augmentation de la fréquence de certaines phénomènes naturels : inondations, incendies, cyclones, même tremblement de terre, glissements de terrain etc… Et tout cela, c’est en partie lié à la crise écologique.

Pourquoi il y a de plus en plus de catastrophes naturelles

Le cas des cyclones est emblématique : la plupart des experts du sujet estiment que le réchauffement des eaux océaniques de surface créé des conditions plus propices au développement de cyclones. Le réchauffement climatique et la montée des températures mondiales est le principal responsable de cette évolution. Plus de réchauffement climatique, c’est plus de cyclones.

Même chose pour les incendies, qui se développent à cause du réchauffement climatique qui assèche les écosystèmes et les rend plus fragiles. Les inondations se multiplient également, pour deux raisons : les perturbations climatiques accentuent les phénomènes de pluies extrêmes, et l’artificialisation des sols empêche l’absorption des eaux ruisselantes. C’est aussi cela, avec la déforestation, qui entraîne des glissements de terrain, qui fragilise les terrains…

En fait, tous ces phénomènes s’auto-entretiennent et s’alimentent mutuellement. Plus l’on dégrade l’écosystème, plus il devient fragile, moins il fait preuve de résilience, et plus facilement se déclenche des évènements aux conséquences souvent dramatiques. C’est donc un exemple parlant de la manière dont la crise écologique affecte nos vies directement.

Yann Arthus-Bertrand crise

Écologie : vers un monde de catastrophes ?

Difficile de prévoir exactement comment les écosystèmes mondiaux réagiront à des températures plus élevées, à des terrains plus urbanisés, déforestés, à des sols fragilisés ou à une biodiversité dégradée. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’aujourd’hui, ces phénomènes conjugués participent à une augmentation singulière des catastrophes naturelles face auxquelles nous sommes mal préparés. Il se pourrait bien qu’en continuant sur cette voie, par l’urbanisation massive, l’agriculture intensive, la croissance des émissions de CO2, nous créions des conditions encore plus favorables à la multiplication des catastrophes naturelles.