Voici 10 idées reçues entièrement ou partiellement fausses qui circulent au sujet de l’écologie. Et quelques chiffres pour rétablir la vérité.
L’écologie est un sujet compliqué. Qu’est-ce qui pollue vraiment ? Comment faire pour réduire notre impact sur l’environnement ? Par où commencer ? Autant que de questions que tout le monde se pose, et sur lesquelles un certain nombre d’idées reçues circulent.
Pour vous aider à mieux comprendre, voici 10 idées reçues totalement fausses que l’on entend souvent au sujet de l’écologie, ainsi que quelques chiffres pour rétablir la vérité.
1 – Les voitures ne polluent pas tant que ça
C’est une idée qu’on entend de plus en plus : les voitures ne pollueraient pas tant que ça et il faudrait arrêter de « taper sur les automobilistes » sur les questions écologiques. Il est donc est nécessaire de le rappeler : les voitures sont parmi les plus grandes sources de pollution sur la planète, en particulier en ce qui concerne les gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, mais aussi pour la pollution de l’air aux particules fines.
Quelques ordres de grandeur pour comprendre : dans le monde, les transports font partie des secteurs qui émettent le plus de CO2. 72% de ces émissions polluantes sont causées par le transport routier, essentiellement les voitures. En comparaison, l’avion et les bateaux de transport représentent respectivement 10 et 9% des émissions de CO2 du transport. En France, selon les données de CITEPA et du Ministère de l’Écologie les voitures des particuliers à elles seules représentent 15.2% des émissions de CO2 de tout le pays. C’est plus que tous les processus industriels réunis, plus que toute la pollution générée par les consommations d’énergie des industries françaises, et autant que toutes les émissions de CO2 des bâtiments résidentiel et des entreprises. Même les camions de transport et poids lourds polluent pratiquement trois fois moins que les voitures. En résumé : les voitures particulières sont parmi les plus grandes sources de pollution en France et dans le monde, et il faudrait encore y rajouter les autres véhicules particuliers comme les utilitaires ! Et encore, ce chiffre ne prend en compte que la pollution réalisée quand on roule : pas les pollutions générées pour fabriquer les voiture ou produire le carburant.
Au niveau individuel, c’est encore pire : le transport automobile représente environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’un français.
En plus de cela, les voitures sont aussi responsables d’une bonne partie de de la pollution de l’air aux particules fines : sur l’ensemble du pays, le trafic routier est la 3ème source d’émissions des particules fines PM2.5 (les plus fines et dangereuses), avec environ 16% des émissions de particules fines, juste derrière le chauffage des bâtiments et les industries. Mais si l’on regarde seulement les villes, le trafic routier (essentiellement les voitures) est la première source de la pollution aux particules fines.
2 – La transition énergétique, c’est surtout le passage aux énergies renouvelables électriques
La transition énergétique, c’est la transformation de nos productions et consommations énergétiques de manière à réduire notre impact environnementale. Quand on parle de transition énergétique, on parle toujours de transition vers l’électricité renouvelable. Mais ce n’est en fait qu’une petite partie du problème.
En effet, l’électricité en France ne représente que 23 à 25% de nos consommations énergétiques ! La majorité de l’énergie que nous consommons, c’est du pétrole et des énergies fossiles, notamment dans nos voitures et dans nos chauffages (lorsqu’ils sont au gaz ou au fioul). Et comme on l’a vu, c’est ce qui pollue le plus. Le grand enjeu de la transition énergétique ce n’est donc pas forcément la transformation de nos sources de production d’électricité, mais bien de savoir comment consommer moins de ces énergies fossiles.
Et c’est là que les choses se compliquent. Se passer de pétrole, de gaz et de fioul peut s’avérer extrêmement compliqué. Il faudrait développer des carburants renouvelables, ou des énergies nouvelles comme l’hydrogène vert. Il faudrait aussi passer à la voiture électrique pour remplacer le pétrole dans les transports par exemple. Mais ce n’est pas si facile : cela nécessiterait une infrastructure pour recharger les voitures, beaucoup de ressources pour les batteries… Et si tous les français doivent rouler avec une voiture électrique il faudra surtout produire plus d’électricité pour en avoir suffisamment. Problème : produire beaucoup d’électricité, c’est compliqué si on veut le faire avec des énergies renouvelables.
La transition énergétique, c’est donc en partie la transition vers les énergies renouvelables électriques, mais c’est aussi réduire nos besoins en énergie (en réduisant nos déplacements en voiture et nos besoins en chauffage notamment), faire preuve de sobriété énergétique, développer de nouvelles habitudes de vie et de consommation, de nouvelles technologies et de nouvelles façons de gérer l’énergie. Bref, c’est systémique.
Voir aussi : Quel est l’impact écologique de l’hydrogène vert ?
3 – Les énergies renouvelables sont LA solution à la crise écologique
D’ailleurs, puisqu’on en parle, les énergies renouvelables ne sont pas forcément une solution miracle. Certes, les énergies renouvelable ont un avantage indéniable : elles ne risquent pas de s’épuiser puisqu’il y aura toujours du vent ou du soleil, ou encore des fleuves pour faire des barrages. Mais elles ont quand même certains défauts.
D’abord, elles ne sont pas parfaitement écolo : elles polluent un peu, malgré tout. Par exemple, pour construire des éoliennes ou des panneaux solaires, il faut des matériaux, qu’il faut extraire, souvent avec du matériel de minage qui consomme beaucoup de pétrole. Les énergies renouvelables émettent donc un peu de CO2, très peu, mais un peu quand même. L’hydrogène vert n’est pas si écologique que ça, lui non plus, car il est très peu efficient sur le plan énergétique. Les biocarburants ont des impacts écologiques parfois élevés : usage des terres agricoles, pollutions diverses… Deuxième défaut : pour utiliser certaines formes d’énergies renouvelable il faut parfois savoir stocker l’énergie et gérer son intemittence. En effet, un panneau solaire ou une éolienne ne produisent pas sur demande, seulement quand les conditions météo sont réunies.
Pour stocker l’énergie, il faut des batteries et c’est aujourd’hui compliqué de les produire. En plus, ces batteries polluent à leur tour. Et même avec des batteries, il est difficile de créer un réseau électrique stable et qui fonctionne bien : il faut alors un mix énergétique bien équilibré, avec des techniques pour compenser les pics de production et de consommation, des échanges d’électricité entre les territoires. Pas si facile.
En résumé : les renouvelables sont essentiels pour la transition écologique, mais il faut tout de même prendre garde à leurs impacts ou leurs défauts. Pour cela, la transition vers le renouvelable doit s’accompagner d’une forte réduction de nos besoins en énergie (c’est la sobriété énergétique) et d’une transformation globale de nos systèmes économiques et sociaux.
Pour plus d’informations voir :
- Les énergies renouvelables sont-elle vraiment écologiques ?
- La transition énergétique 100% renouvelable : c’est vraiment possible ?
4 – L’énergie nucléaire est très polluante
En matière d’énergie, il y a aussi une question qui revient souvent : le nucléaire est-il polluant ? Là encore, question difficile. Les partisans du nucléaire affirment que le nucléaire est une énergie verte, alors que ses opposants disent au contraire qu’il est très polluant.
La vérité est quelque part entre les deux. Une majorité de français pensent que le nucléaire contribue au réchauffement climatique, mais cette idée reçue est entièrement fausse. Bien sûr, il faut construire les centrales et les entretenir (et même éventuellement les démanteler). Il faut aussi extraire l’uranium et comme pour les énergies renouvelables cela émet un peu de CO2. Mais au global, le nucléaire émet très peu de CO2 par rapport à la quantité d’énergie qu’il produit : en moyenne moins que les panneaux solaires par exemple. De ce point de vue, on peut donc dire que le nucléaire est une énergie assez bas carbone. En revanche, le nucléaire produit des déchets : les déchets radioactifs. Si l’on ne s’en occupe pas bien, une partie de ces déchets peuvent être dangereux et éventuellement contaminer l’environnement ou affecter la santé humaine.
En France il existe une filière qui traite ces déchets et évite en principe toute contamination. Reste la question de savoir comment les gérer sur le long terme. Aujourd’hui, la solution la plus sérieuse envisagée est le projet CIGEO, qui consiste à enterrer profondément ces déchets sous terre dans des galeries ultra sécurisées, afin d’éviter toute contamination radioactive. Mais le sujet est encore controversé.
Pour plus d’information, voir : L’énergie nucléaire est-elle écologique ?
5 – Quelques cargos polluent plus qu’un million de voiture
Autre idée reçue concernant l’écologie : quelques cargos ou bateaux de croisière pollueraient plus qu’un million de voitures. C’est une information que l’on entend régulièrement pour dédouaner la responsabilité de la voiture dans la pollution globale, et encore une fois c’est une information fausse. Plus exactement, c’est une information déformée.
Cette idée vient de plusieurs études menées par des chercheurs américains notamment (Daniel Lack, James Corbett) qui ont mesuré les émissions polluantes des bateaux de transport et les ont comparé à celles des voitures. Le problème, c’est que ces études n’ont regardé qu’un seul polluant : le SO2 (ou dioxyde de souffre). Pour ce polluant spécifiquement, il est vrai que les bateaux polluent beaucoup, car leur carburant n’est pas le même que celui des voitures : il comprend donc des résidus de souffre, alors que celui des voitures est purifié. Mais sur tous les autres polluants, notamment les gaz à effet de serre et les autres particules fines, les voitures sont bien plus polluantes pour chaque km parcouru par rapport à leur capacité de transport. Dire que les bateaux polluent plus qu’un million de voitures, ce serait comme dire qu’une tomate fait plus grossir que 10 côtes de bœuf sous prétexte que la tomate contient plus de sucre. Certes, la tomate contient plus de sucre, mais pour tout le reste (lipides, calories) c’est le bœuf. C’est donc une information qui, tirée de son contexte et déformée par les simplifications, devient fausse.
6 – La voiture électrique pollue plus que la voiture à combustible
Encore une idée reçue qui concerne la voiture : selon certains, la voiture électrique polluerait finalement autant, voire plus que la voiture à essence ou la voiture diesel. Cette idée s’est répandue notamment suite à une vidéo du journaliste Guillaume Pitron où ce dernier indique, citant une étude de l’ADEME de 2016 que « la voiture électrique émet « presque » autant de carbone qu’un véhicule diesel ». Cette information a ensuite été déformée et tirée de son contexte et est aujourd’hui largement utilisée par des mouvements anti-écolo ou par des citoyens cherchant à défendre la voiture à essence.
Cette idée reçue vient à l’origine d’un problème bien réel : la construction d’une voiture électrique est plus polluante que la construction d’une voiture diesel ou essence. En effet, pour construire une voiture électrique, il faut beaucoup de matériaux et de technologies complexes, notamment les batteries (voir : L’impact environnemental des batteries des voitures électriques). De ce fait, la construction d’une voiture électrique est généralement assez polluante et souvent même plus polluante que celle d’une voiture à essence ou d’une voiture diesel. Malgré tout, ce surplus de pollution initial est en général compensé par le fait que la voiture électrique ne pollue plus une fois qu’elle est construite (puisque l’électricité utilisée dans un moteur électrique n’émet pas de polluants). Si on regarde l’ensemble du cycle de vie d’une voiture électrique (de sa construction, jusqu’à sa fin de vie ou son recyclage en passant par son utilisation) on voit qu’elle pollue moins qu’une voiture à carburant fossile sur son cycle de vie.
Bien sûr, cela dépend aussi de l’électricité que l’on utilise pour faire rouler la voiture. Si c’est une électricité produite à partir de sources renouvelable ou faibles en carbone, la voiture électrique sera plus écologique que si c’est une électricité produite à partir de sources polluantes comme le charbon. Sur ce sujet, l’ADEME a d’ailleurs révisé sa copie et publié récemment une nouvelle étude où elle indique : « Une berline électrique émet en moyenne 2 fois moins (44% de moins) qu’un véhicule diesel de la même gamme (26 t CO2–eq. et 46 t CO2–eq.), une citadine électrique émet en moyenne 3 fois moins (-63%) de gaz à effet de serre qu’une citadine essence (12 t CO2–eq. contre 33 t CO2–eq.). » En résumé : non, la voiture ne pollue pas autant qu’un diesel, elle pollue beaucoup moins.
D’autre part, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les voitures électriques et les voitures à combustible ne génèrent pas les mêmes pollutions aux mêmes moments et aux mêmes endroits. La voiture électrique va créer des pollutions au niveau de l’extraction des matériaux (les mines) ou au niveau de la production d’électricité alors que la voiture à essence ou diesel polluera un peu moins à sa construction mais beaucoup plus tout au long de son utilisation. Mais généralement, la voiture électrique reste plus écologique qu’une voiture classique, d’autant plus si l’électricité qui l’alimente est elle-même décarbonée – comme c’est le cas en France -, et si on garde sa voiture longtemps.
Plus d’informations : La voiture électrique est-elle écologique ?
7 – Le textile est la deuxième industrie la plus polluante du monde
Apparemment, ce serait Eileen Fisher une styliste américaine qui aurait fait cette affirmation à Manhattan lors d’une remise de prix de l’industrie de la mode. On ne sait pas trop d’où sort cette affirmation, ni comment elle a pu être si couramment diffusée alors qu’elle est entièrement fausse, mais aujourd’hui beaucoup de médias notamment spécialisés sur la mode reprennent cette donnée lorsqu’ils veulent parler de l’impact environnemental de l’industrie textile.
Alors c’est vrai, l’industrie textile représente de gros impacts environnementaux : production du coton, utilisation de pesticides, consommations d’eau… Le tout dans une industrie qui se renouvelle très vite, sans vraiment prendre en charge le recyclage et l’économie circulaire de ses produits. Mais l’industrie de la mode et du textile est très loin d’être la deuxième industrie la plus polluante du monde ! Si l’on en croit le rapport du Global Fashion Agenda sur l’impact environnemental du textile, cette industrie représente environ 1.7 milliard de tonnes de CO2 sur les 49 milliards que nous émettons chaque année. Cela représente moins de 4% des émissions, ce qui placerait le textile loin derrière la production d’énergie (25%), les transports (14%), l’agriculture, l’élevage et bien d’autres industries en termes d’impact carbone. Le textile consomme aussi moins d’énergie, moins d’eau, moins de matériaux ou de pesticides que les secteurs du bâtiment ou encore l’agriculture et l’élevage.
Si le textile est en effet une industrie polluante et s’il faut agir pour réduire ses impacts, il faut garder en tête les priorités : les principales industries polluantes dans le monde, c’est avant tout la production d’électricité et d’énergies fossiles (pétrole et gaz), le transport routier, et l’agriculture (notamment l’élevage).
Voir aussi :
8 – La viande pollue plus que les transports
Puisque l’on parle d’élevage, là aussi il y a des idées reçues. Il est vrai que l’élevage pollue beaucoup, mais la plupart des chiffres que l’on entend à ce sujet sont faux.
Notamment, on entend souvent dire que l’élevage est l’industrie la plus polluante du monde, devant les transports. Certains documentaires comme Cowspiracy avancent même des chiffres complètement farfelus, affirmant par exemple que l’élevage est responsable de 51% des émissions de CO2 mondiales. Bien sûr, ce chiffre est complètement faux : selon le GIEC l’ensemble de l’agriculture et de l’utilisation des sols (élevage mais aussi tout le reste de l’agriculture, la déforestation, la foresterie…) représente seulement 24% des émissions de CO2 mondiales.
Selon les données du World Ressource Institute, l’élevage émet directement environ 5.1% des émissions de gaz à effet de serre mondiales (incluant le CO2 mais aussi les autres gaz à effet de serre comme le méthane). Pour le transport routier, c’est environ 10.5% d’émissions directes. Bien-sûr, les chiffres changent si l’on ajoute les émissions indirectes. Pour l’élevage, par exemple : il faudrait rajouter les émissions liées à la production des aliments consommés par le bétail, le transport de la filière élevage, etc. On serait alors plus proche des 15%. Mais dans ce cas, il faudrait aussi rajouter les émissions indirectes du transport pour les comparer : production des véhicules, des batteries, des carburants, etc.
Pour bien comprendre, consultez notre article : « Non, l’élevage n’émet pas plus de CO2 que les transports »
9 – Ce sont les petits gestes quotidiens qui peuvent nous sortir de la crise écologique
Ici, c’est plutôt une idée qui est mal comprise. On dit souvent que si chacun de nous faisait un geste pour la planète, multiplié par 7.5 milliards d’individus cela aurait un impact positif global. Ce type de raisonnement pousse à penser que l’on pourrait « changer le monde » en se contentant de petits gestes écologiques (éteindre les lumières en sortant d’une pièce, recycler, économiser l’eau).
Mais les choses sont en fait plus compliquées que ça. D’abord, il faut être bien conscient que la crise écologique est extrêmement profonde. En France, par exemple, nous émettons environ 5 à 8 fois plus de CO2 que ce que les limites de la planète sont capables de réguler sans déstabiliser le climat. Il faudrait donc théoriquement diviser nos pollutions d’autant, soit une baisse de plus de 80%. Même chose pour notre impact sur la biodiversité, la pollution de l’air. Pour parvenir à ce résultat, ce ne sont donc pas de « petits gestes » qu’il faudrait mettre en place, mais bien des changements très profonds qui remettraient en cause notre mode de vie.
Par exemple, ce n’est pas en pensant bien à éteindre les lumières chez soi que l’on fera significativement baisser son empreinte carbone : même si on n’utilisait plus aucune lumière dans toute la France, nos consommations électriques ne baisseraient que d’à peine 10%, et nos émissions de CO2 ne diminueraient que de moins de 5-7%… De même, on entend souvent qu’il suffirait d’être végétarien pour être écolo : c’est faux. Même en ne mangeant plus rien du tout, un Français ne diminuerait son empreinte carbone que de 19%. Pour parvenir à réduire suffisamment notre impact, il faudrait à la fois réduire notre usage de la voiture, réduire nos consommations d’énergie et de ressources, manger moins de produits polluants (viande, riz, produits importés, alcool)… Bref, il faudrait révolutionner notre mode de vie.
Et ça, on ne peut le faire que si l’ensemble du système change avec nous. Moins de voiture, ça veut dire plus de transports en commun, moins d’énergie gaspillée, cela veut dire des bâtiments mieux isolés, une électricité moins polluante, cela veut dire faire la transition énergétique. Un changement global ! En résumé : ce ne sont pas les petits gestes qui feront la différence, il faut un changement drastique de mode de vie, accompagné par une vraie révolution de nos pratiques agricoles, industrielles et énergétiques.
10 – Pour être écolo, le plus important c’est…
Être écolo, c’est changer son mode de vie : ça d’accord. Mais alors que faire pour être le plus efficace ? Sur ce sujet aussi, chacun sa théorie : pour certains, le plus important, c’est d’être zéro-déchet, pour d’autre, c’est d’être vegan, pour d’autres encore c’est de surveiller sa consommation d’eau, alors que certains fabriquent eux-même leurs cosmétiques et produits d’entretien ou achètent local. Mais quel est vraiment le plus important ?
En théorie, tous ces gestes sont importants ou au moins utiles. L’idéal serait donc sans doute de faire un peu de tout ça. Mais pour savoir par où commencer, il est quand même utile de connaître les ordres de grandeur. Alors, quels sont les gestes qui ont le plus d’impact ? Prenons l’exemple des émissions de CO2.
- D’après l’étude de l’Observatoire du Bilan Carbone des français, le transport représente 54% des émissions de CO2 d’un ménage. C’est donc par là qu’il faut commencer si l’on veut réduire son empreinte carbone. 42% des émissions de CO2 d’un ménage français viennent de la voiture. Priorité donc : rouler moins. L’avion représente quant à lui en moyenne 11% de ces émissions.
- Après la voiture, le deuxième poste à surveiller est la consommation d’énergie du logement. Mais attention, la priorité ce n’est pas l’éclairage, c’est le chauffage ! 30% des émissions d’un ménage sont dues aux consommations d’énergie notamment pour le chauffage. Priorité numéro 2 : baisser le chauffage, bien isoler son logement, mieux se couvrir.
- Ensuite, c’est l’alimentation (environ 19 à 22% des émissions d’un ménage). Priorité numéro 3 : moins gaspiller sa nourriture, manger moins de produits à fort impact carbone (viande, produits laitiers, riz, aliments importés)
Bien sûr, il faudrait aussi regarder l’empreinte carbone d’un français en fonction de sa consommation (c’est-à-dire en regardant les émissions importées), mais ça ne change pas fondamentalement le résultat. Les premiers postes d’émissions de CO2 restent dans l’ordre le transport individuel en voiture, le logement et l’alimentation, auquel il faudrait ajouter la high-tech et le numérique.
Mais il n’y a pas que le CO2 ! Il y a aussi la biodiversité par exemple, qui est détruite par l’étalement urbain et l’expansion de l’agriculture intensive. Ou encore la surconsommation de ressources, due à la surconsommation des ménages notamment. On voit bien : certains gestes sont fondamentaux (réduire l’usage de la voiture et de l’énergie notamment), mais surtout, l’important est d’avoir globalement un mode de vie plus sobre (consommer moins).