Qu’est-ce que la sobriété énergétique ? Comment la définir ? À quoi sert-elle et comment la mettre en place ?

La sobriété énergétique englobe les différentes démarches qui peuvent contribuer à la réduction de nos consommations énergétiques, dans le but de lutter contre leurs conséquences écologiques et de faciliter la transition énergétique.

La sobriété énergétique est un pilier de la transition énergétique dans son ensemble. Longtemps oubliée des discours sur le sujet, la sobriété énergétique devient aujourd’hui une priorité dans les stratégies des gouvernements et entreprises.

La sobriété énergétique : c’est quoi concrètement ?

Une société plus sobre en énergie, c’est une société qui cherche à répondre à ses besoins en utilisant le moins possible d’énergie, et en réduisant au maximum l’usage d’énergies polluantes comme les énergies fossiles.

Il existe plusieurs manières de contribuer à la sobriété énergétique. La principale, c’est la modération volontaire des productions et des consommations énergétiques. Par exemple en tant que citoyen, pour réduire sa consommation d’énergie au quotidien, il est possible de baisser légèrement son chauffage (la température idéale d’une pièce à vivre se situe autour de 19-20 °C), et de compenser cette baisse en se couvrant un peu plus (avec un pull, ou un plaid, par exemple). On peut aussi chercher à réduire sa consommation énergétique en mettant en place un certain nombre d’éco-gestes : mieux isoler son logement, éteindre les lumières et appareils inutilisés, prendre des douches moins chaudes…

L’efficacité énergétique peut aussi contribuer d’une certaine manière à la sobriété énergétique. En concevant des appareils (par exemple électroménagers) qui consomment moins d’énergie, on peut réduire la consommation énergétique globale, à condition de prendre garde à ce que ce gain d’efficacité ne soit pas compensé par une hausse des consommations (ce qui constituerait un effet rebond).

La sobriété énergétique peut avoir pour objectif de trouver des synergies entre différentes productions (énergétiques ou non) qui permettent, in fine, de réduire les gaspillages et les pertes énergétiques. Par exemple, certains gestionnaires de centre de données numériques utilisent aujourd’hui la chaleur résiduelle produite par leurs infrastructures pour chauffer d’autres infrastructures (logements, piscines…).

La sobriété énergétique et la transition énergétique

La sobriété énergétique est aussi un pilier de la transition énergétique. Longtemps dans le discours médiatique, la transition énergétique (notamment électrique) a été traitée principalement sous l’angle de la production (comment l’énergie est-elle produite ?) plutôt que sous l’angle de la consommation (comment et pourquoi l’énergie est-elle consommée ?). La transition énergétique était alors souvent réduite au développement des énergies bas carbone par rapport aux énergies fossiles, tout en gardant la même croissance de consommation.

Pourtant, les données montrent aujourd’hui qu’il sera probablement difficile de faire la transition de nos productions énergétiques (passer à des énergies bas carbone de manière globale) sans changer aussi nos consommations énergétiques. Passer aux énergies renouvelables (EnR) pour la production électrique, par exemple, implique de gérer l’intermittence de ces énergies, et cela n’est possible qu’en développant des systèmes de stockage de l’électricité, qu’en assurant le foisonnement (échanges d’électricité entre zones géographiques) et qu’en réduisant au maximum notre consommation en électricité. Sauf que ce système indispensable à la transition écologique reste complexe à déployer à l’échelle d’un pays et nécessite des investissements importants.

Et cela ne concerne pas seulement la production d’électricité, mais globalement l’ensemble des ressources énergétiques indispensables au bon fonctionnement de certaines industries (habitations, réseau routier, transport…). Le déploiement de certaines énergies sur le territoire, comme les biocarburants ou le gaz naturel; ne doivent pas être perçus comme un prétexte pour consommer plus, puisque ces énergies polluent elles-aussi. Même si les niveaux de pollution restent moins importants que pour les énergies fossiles, la sobriété énergétique reste essentielle afin de réduire l’empreinte des activités humaines sur l’environnement.

 

Voir aussi : Sobriété et transition écologique : un mariage essentiel