Le cabinet d’architecture londonien Carl Turner Architects répond au défi lancé par la plateforme open source Paper Houses et signe un de ses plus beaux projets d’urbanisme écologique avec The Floating House. Une double réponse aux problèmes des cours d’eaux urbains britanniques largement sous-exploités et au réchauffement climatique, facteur aggravant du risque d’inondation.
Humidité du sol, disparition de la calotte glaciaire, élévation du niveau de la mer… la transformation du climat s’accélère et les conséquences sont innombrables. Les politiques publiques s’interrogent, comment s’adapter à ces profonds changements ? Comment concilier adaptation, anticipation et changement ? Comment adapter l’homme occidental à son environnement ? En l’adaptant à l’échelle de ses besoins et non de ses capacités. La société contemporaine est mouvante, incertaine, mobile. Elle se transforme. De nos modes de vie à nos pratiques, en passant par nos représentations. Alors… qui a les clés de cette adaptation ? Les urbanistes ?
Adapter le territoire au changement climatique avec les cas des zones inondables
En effet, l’idée que l’aménagement du territoire puisse, d’une manière ou d’une autre, contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique est aujourd’hui très largement partagée. On rêve d’une ville « zéro carbone » ou « post-carbone », où l’impact des énergies utilisées serait le plus faible et le plus indolore. En un siècle, le lien entre ville et énergie s’est presque inversé : une augmentation de la consommation énergétique ne semble plus conduire à un accroissement de la vitalité urbaine. Ce que l’on souhaite à présent, c’est diminuer cette consommation ainsi que les émissions de gaz à effet de serre par un meilleur agencement territorial et pour une plus grande qualité urbaine.
Urbanisme durable, bien-être et respect du cadre naturel : une nouvelle façon d’appréhender le rapport de l’urbain à la nature
Neutre en carbone, The Floating House génère sa propre électricité grâce à des panneaux photovoltaïques. 100% auto-suffisant et adaptable, le foyer peut être supporté sur un certain nombre de structures différentes, en fonction de son environnement : sur une base solide dans une plaine inondable, sur pilotis, ou encore sur une base flottante semblable à une péniche. L’espace de toit crée un pont supérieur et offre une vue panoramique. Mi maison, mi bateau, la structure flottante a ses propres espaces verts intégrés dans la base et situés sur le toit. À l’intérieur, l’espace de vie est construit en bois ultra-isolé. Il comprend deux chambres, un bureau, une salle de bains, une salle de séjour et une cuisine.
Les architectes ont souhaité rendre les plans de la maison disponibles grâce à un libre accès des données en open source et stimuler ainsi le débat entre les concepteurs et les clients. Les différents matériaux et couleurs créent une atmosphère convaincante, une esthétique visuelle soutenue, changeante.
À l’instar de The Floating House, on voit émerger de nombreux projets s’appuyant sur de nouvelles méthodes de constructions plus respectueuses de l’environnement, de nouveaux matériaux, ainsi que de nouveaux modes de déplacements. L’architecture courtise le développement durable. Urbanisme et écologie se font de l’œil… pour une ville donnant plus de place à la naturalité comme élément de qualité de vie.