D’après une nouvelle étude de grande ampleur, ce n’est pas moins d’une espèce d’oiseau sur huit qui serait menacée d’extinction. Une mauvaise nouvelle qui vient s’ajouter à la liste des inquiétudes concernant l’extinction de la biodiversité.

L’association Birdlife International est l’association internationale de référence sur la surveillance des oiseaux dans le monde. Depuis 5 ans, elle travaille sur une grande étude visant à quantifier et à évaluer les conditions de vie des oiseaux partout dans le monde. Le rapport, qui vient de paraître, fait un bilan contrasté et pessimiste de la situation des oiseaux sur la planète. À retenir, près de 13% des espèces d’oiseaux de la planète seraient sur le point de disparaître.

De plus en plus d’espèces d’oiseau menacées d’extinction

Au total, ce sont près de 1500 espèces d’oiseaux qui seraient menacées d’extinction, un peu partout dans le monde. Mais cela va encore plus loin : 1000 espèces sont également considérées comme « bientôt menacées », c’est à dire que leur survie n’est pas encore directement remise en cause mais que la tendance à court terme est très inquiétante. De plus, 40% des espèces d’oiseaux de la planète seraient en déclin, ce qui signifie qu’à long terme, de plus en plus d’espèces devraient être menacées.

Les espèces menacées se situent un peu partout dans le monde, avec des hot spots en Europe centrale et en Europe de l’Ouest, au Moyen-Orient et en Amérique centrale. Globalement, de plus en plus d’oiseaux sont menacés, notamment dans les zones avec une agriculture dense.

L’agriculture : premier facteur d’extinction des oiseaux

En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les villes et l’urbanisation qui sont les premières causes de la disparition des oiseaux. C’est l’agriculture. Sur les 1500 espèces directement menacées dans le monde, 74% le sont principalement à cause de l’agriculture intensive. L’usage des pesticides, qui détruisent les insectes dont se nourrissent les oiseaux et affectent leur métabolisme, est notamment incriminé. L’industrie de subsistance du bois arrive deuxième au classement des facteurs les plus importants, tandis que la chasse se positionne 3ème.

Mais les dangers affectant les oiseaux varient selon les espèces : ainsi, la sur-pêche et le réchauffement climatique sont les premiers facteurs de risque pour les oiseaux côtiers, qui disparaissent à une vitesse record.

Comment agir pour protéger les oiseaux ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est sans doute encore possible de ralentir cette extinction, voire de la résorber. La mauvaise nouvelle, c’est que pour y parvenir, il faudrait changer drastiquement notre société et notre économie. Ainsi, pour sortir de cette dynamique destructrice et éviter l’hécatombe, il faudrait rapidement sortir du modèle de l’agriculture intensive et industrielle, réduire drastiquement notre utilisation des pesticides et en particulier des néonicotinoïdes. Il faudrait inverser les courbes de l’étalement urbain et densifier nos villes, préserver les espaces naturels au maximum et éviter l’artificialisation des terres. Bref, il faudrait adopter un modèle de développement basé sur la résilience et le développement durable.

Autant de pistes qui remettent en cause notre modèle de développement économique actuel, ce qui n’est pas vraiment à l’ordre du jour. En attendant, les oiseaux continuent de disparaître, et avec eux nos chances de préserver l’écosystème dans lequel nous vivons.