87% des familles françaises ont une boite de thon dans leur cuisine et chaque français consomme en moyenne 2,7kg de thon par an. Mais qui sait réellement ce qui se cache derrière une simple boite de thon ? Greenpeace se lance dans un nouveau combat pour informer et sensibiliser les français aux méthodes de pêche destructrices utilisées par leurs marques préférées. 

Que reproche Greenpeace aux marques de thon ?

Depuis les années 1990, la pêche est devenue une activité industrielle intensive qui ne cesse d’augmenter. Cette intensification a conduit à l’apparition de techniques de pêche permettant de maximiser les quantité de poissons pêchés.

Les marques de thon françaises (qui se revendiquent souvent comme respectueuses des océans) utilisent une technique qui repose sur le « Dispositif de Concentration de Poissons, DCP« . Cette technique utilise des abris artificiels en mer où viennent se réfugier les petits poissons, qui attirent ensuite les plus gros, pour enfin ramener les thons. Cette méthode est aujourd’hui utilisé pour pêcher 40% des thons tropicaux.

Cette méthode est évidemment destructrice car non sélective. En plus de pêcher des poissons, les filets récupèrent également des prises inutiles (requins, raies, petits thons, tortues, etc.) qui sont ensuite rejetées mourantes à la mer.

De plus, avec cette technique, les prises sont trop importantes et les stocks s’épuisent. Selon Greenpeace, les captures ont été multipliées par 9 depuis les années 50 et aujourd’hui, il ne reste plus que 35% à 55% des stocks existants avant la pêche industrielle.

Comment Greenpeace veut faire passer son message ?

Greenpeace vient de publier un classement des marques de thon les plus vendues en France. L’association a tout d’abord envoyé un questionnaire aux dix plus grandes marques présentes dans les magasins français. Neuf ont répondu.

Espèces de thons pêchées, techniques de pêche utilisées, mesures prises pour éviter le recours à la pêche illégale, critères sociaux… Greenpeace a traqué la moindre faille de la mer au rayon des magasins.

Leur constat est sans équivoque : nous péchons trop et mal.

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Cette sensibilisation fait écho à celle entreprise en novembre dernier par association Bloom et la célèbre infographie de Pénélope Bagieu sur la pêche en eaux profondes.

Dans un second temps, des membres de Greenpeace sont venus, début septembre, au pied des bureaux des deux marques ayant obtenus le plus mauvais résultats pour rencontrer leurs salariés et les convaincre d’inciter leurs employeurs à associer la parole aux actes.

Que réclame Greenpeace pour une pêche durable ?

Greenpeace souhaite informer et sensibiliser les consommateurs. Grâce au classement, les consommateurs vont pouvoir faire des choix éclairés afin de rendre le marché plus durable.

Greenpeace souhaite également faire pression auprès des marques françaises de thon pour que celles-ci améliorent leur méthode de pêche. Les marques de Petit Navire en Angleterre et en Italie ont déjà pris l’engagement de s’approvisionner en thons pêchés sans dispositif de concentration de poissons, mais la France manque encore à l’appel. Le groupe Bolton, qui possède Saupiquet à l’international, s’est également engagé dans ce sens mais l’engagement n’est pas appliqué en France. Greenpeace se bat aujourd’hui pour promouvoir deux autres méthodes de pêche durables : la pêche sur banc libre ainsi que la pêche à la canne.

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