Durant les 400 derniers mois les températures sont systématiquement restées au dessus des moyenne pré-industrielle : une statistique alarmante qui confirme les craintes des climatologues.

L’un des problèmes les plus persistants dans l’analyse du changement climatique est la difficulté à faire la différence entre la météo (le temps qu’il fait à un instant T) et le climat (l’évolution des conditions météorologiques à long terme).

Par exemple, ce n’est pas parce qu’il fait très chaud durant une semaine que c’est le signe évident d’un réchauffement climatique. De même, ce n’est pas parce qu’il fait froid pendant une période que c’est le signe d’un refroidissement. Malgré tout, lorsque l’on commence à avoir du recul sur les évolutions des températures, après plusieurs années, les singularités statistiques se lissent et on peut commencer à comprendre des évolutions de plus long terme.

400 mois consécutifs de températures anormales

C’est d’ailleurs le travail de certaines agences scientifiques, qui à partir des données météorologiques individuelles sur plusieurs années, parviennent à dégager des tendances de plus long terme. C’est ce que fait la NOAA, agence américaine d’observation du climat. Les conclusions de sa dernière note d’analyse ? D’abord, le mois d’avril 2018 a été le 3ème mois d’avril le plus chaud depuis que les mesures climatiques ont été systématisées il y a environ 140 ans. Mais ce mois d’avril marque le 400ème mois consécutif de températures trop élevées sur la planète. Autrement dit, depuis 400 mois, soit près de 33 ans, les températures sont systématiquement plus élevées que lors de la moyenne pré-industrielle.

De cette analyse, on peut tirer une conclusion principale : c’est que la montée des températures est d’ores et déjà observable de façon statistiquement significative. 33 années consécutives de températures au dessus des moyennes, cela montre que l’on est probablement déjà sur une trajectoire qui rendrait impossible l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. Cela montre aussi que contrairement à ce qu’on put affirmer certains climatosceptiques, il n’y a en fait aucun refroidissement climatique observable. Dépasser les moyennes pré-industrielles est désormais la nouvelle norme.

La dernière fois qu’un mois sur terre a été moins chaud que la moyenne pré-industrielle, c’était en décembre 1984. Le Rital de Claude Barzotti était alors numéro 1 des ventes de disque en France…

Et oui, ça ne nous rajeunit pas.

Réchauffement climatique : des conséquences déjà visibles

Sur cette période de 30 ans, on a déjà eu l’occasion d’observer les premiers effets dévastateurs du changement climatique : plus de cyclones, plus d’incendies, plus d’inondations, mais aussi, plus d’orages. Globalement, il y a plus de catastrophes naturelles aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans.

Le réchauffement climatique pose en effet un sérieux problème de résilience à l’écosystème, les équilibres climatiques habituels étant modifiés par l’augmentation des températures, certains phénomènes deviennent plus violents, plus fréquents, plus imprévisibles.

400 mois de températures trop élevées sans interruption : voilà encore une raison de se préoccuper le plus rapidement possible de changer notre modèle économique, si toutefois l’on veut éviter de se retrouver sur une trajectoire à +6 degrés en 2100. Reste une question : comment faire, et comment faire assez vite…

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