Depuis un mois sur e-RSE, nous vous parlons d’obsolescence programmée avec notre dossier « Obsolescence et Durabilité ». Nous avons découvert avec vous quels étaient les coûts économiques et environnementaux de l’obsolescence et de la baisse de durabilité de nos produits, mais aussi que l’obsolescence touchait également les salariés dans le monde du travail. Désormais, il est temps de comprendre comment mieux lutter contre ce phénomène.

1 – Obsolescence : comparer et mieux s’informer avant d’acheter

Pour lutter contre l’obsolescence programmée, tout commence avant même d’acheter un produit. Tous les produits, toutes les marques, toutes les entreprises ne se valent pas en termes de durabilité. Lorsque l’on veut s’assurer de consommer des produits plus durables, il faut donc s’informer. Mais comment savoir quels produits sont les plus durables ? Comment savoir quelles marques pratiquent l’obsolescence programmée ?

L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) a mis en place sur son site web un ensemble de forums sur lesquels il est possible de poser des questions et de se renseigner sur les produits que l’on souhaite acheter et sur leur capacité à durer dans le temps.

Le site web « https://www.produitsdurables.fr/ » lancé par « CommentReparer.com » et HOP est même entièrement dédié à repérer les produits les plus durables et les plus fragiles pour mieux choisir ce que l’on consomme.

Autre façon de se renseigner : repérer les produits qui offrent les garanties les plus longues. Le site internet « http://ww25.garantie5ans.com/?subid1=20240526-1153-4601-9d3b-4ab31b212f00 » propose par exemple un comparatif de divers marques selon qu’elles garantissent ou non leurs produits sur de longues durées.

2 – Faire soi-même et en open source

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Deuxième astuce pour lutter contre l’obsolescence programmée : le « do it yourself » ! Open source, kit à faire soi même… Tout ce qui vous permet de prendre en main votre consommation est non seulement à la mode, mais permet aussi de lutter contre l’obsolescence des produits.

Par exemple, avec la voiture Francecraft en open source, plus de problème avec les pièces détachées qui ne sont plus fabriquées, puisque tout est standardisé. Dans le même esprit, un lave-linge à monter soi même, mis au point par Julien Phedyaeff, a reçu un label de l’Observatoire du Design qui reconnaît sa capacité à durer au moins 50 ans.

L’open source est une autre déclinaison de cette tendance, et notamment dans l’informatique et les nouvelles technologies. Pour éviter les mises à jour logicielles constantes qui rendent obsolètes nos produits high-tech, certains conseillent de se tourner vers les logiciels en open source.

3 – Réparer et entretenir vos produits pour améliorer leur durabilité

Le meilleur moyen de lutter contre l’obsolescence est aussi de ne pas tomber dans le réflexe de « jeter ». Au contraire, réparer est le meilleur moyen de prolonger la durée de vie de nos produits. On peut réparer soi même en suivant les conseils de sites web comme « CommentReparer.com », ou grâce à des outils magiques comme la colle sugru.

Aujourd’hui de plus en plus de start-up misent sur ce phénomène pour construire leur business model. Résultat ? L’émergence d’un véritable écosystème de petites entreprises spécialisées dans la réparation. Au départ, le phénomène était surtout visible dans le secteur des smartphones, mais cela s’étend progressivement à tous types de produits : électroménager, électronique, meubles, voitures…

Par exemple, l’entreprise Save est spécialisée dans la réparation des smartphones et des tablettes, comme la start-up WeFix. SoSav prétend, quant à elle, prendre en charge tous les produits high-tech. La société Repar’tout transforme la réparation en véritables « happenings » en organisant en entreprises ou pour les particuliers des « repair days », des événements où l’on peut tout réparer : smartphones, électroménager, ordinateurs…

On peut aussi penser à l’émergence des Repair Café un peu partout en France, où tous les bricoleurs peuvent se réunir et partager leurs trucs et astuces pour réparer tous vos objets, ou les lieux comme la REcyclerie à Paris.

4 – Échanger, revendre, acheter d’occasion

Economie collaborative

Pour lutter contre l’obsolescence, adoptons aussi le réflexe de l’échange. Avec l’avènement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, il devient de plus en plus simple d’échanger ses vieux produits. Plutôt que de jeter ou de ranger son vieux smartphone dans un tiroir, il faut penser à utiliser les nombreux sites qui permettent aujourd’hui de les échanger ou de les revendre. Cela vaut pour tout : téléphones, vêtements, voitures…

Il suffit désormais de se connecter pour pouvoir vendre ou échanger ses vieux objets. En plus de permettre de faire des économies substantielles, cela permet aussi de donner une seconde vie aux objets, et d’atténuer un peu les dégâts causés par notre modèle de d’hyper-consommation.

5 – Utiliser les circuits de l’économie alternative

Enfin, lutter contre l’obsolescence passe aussi par l’utilisation de tous les circuits de l’économie parallèle. L’économie collaborative est peut-être l’un des vecteurs les plus intéressants pour lutter contre l’obsolescence et la baisse de la durabilité de nos produits.

Aujourd’hui, de nombreuses start-up permettent déjà de partager nos biens, nos outils et même nos voitures. Les entreprises comme Zilok proposent de louer des objets entre particuliers en fonction des besoins. Il existe également E-Loue, ou des plateformes lancées par des grandes entreprises qui permettent de louer son matériel, comme Lokeo.

Le reconditionnement est aussi en vogue comme le montre la start-up Back Market, qui rachète vos vieux téléphones pour les revendre à moindre coût.

Enfin, les Fablabs montre que l’on peut mettre en commun certains outils pour économiser, être plus créatif et lutter contre l’obsolescence.

 

Il y a une véritable tendance de fond partout dans le monde vers les changements de comportements des consommateurs. Économie collaborative, économie circulaire… Tout cela participe petit à petit à une prise de conscience du problème de la durabilité des produits, et nous permettra (peut-être) de sortir du cercle vicieux de l’obsolescence.

 

Crédits image : bricolage sur Shutterstock