Les exercices physiques font partie des approches indispensables dans le traitement de la maladie de Parkinson, car ils préviennent et ralentissent son développement dans l’organisme. Pour autant, le mécanisme derrière cela demeure mal compris. Une nouvelle étude tente justement de compléter les connaissances scientifiques sur le sujet.

Des exercices sportifs d’aérobie (marche rapide, course à pied, natation…), de résistance ou de flexibilité sont conseillés dès les premiers signes de la maladie de Parkinson, la deuxième maladie neurodégénérative la plus répandue dans le monde après la maladie d’Alzheimer.

« Les études épidémiologiques suggèrent que la pratique d’activité physique (AP) d’intensité modérée à intense à l’âge de la quarantaine diminue le risque de développer une maladie de Parkinson (MP), rappelle ainsi la Haute Autorité de Santé dans une fiche d’aide sur la maladie de Parkinson, l’activité physique pourrait ainsi avoir un effet neuroprotecteur et ralentir l’évolution de la maladie, comme cela a été montré sur des modèles animaux de la maladie de Parkinson« .

Les bénéfices du sport sur le corps des personnes souffrant de la maladie de Parkinson sont donc avérés, sans pour autant que l’on sache exactement pourquoi l’activité sportive permet de réduire les symptômes.

Ralentir la maladie de Parkinson grâce au sport

Une récente étude publiée dans la revue Science Advances et menée par une équipe de neuroscientifiques de l’Université catholique du Sacré-Cœur en Italie tente d’apporter sa pierre à l’édifice après plusieurs semaines à observer des rats réaliser des activités sportives sur un tapis roulant.

Les exercices à forte intensité, lorsqu’ils sont effectués dès les premiers stades de la maladie, ralentiraient l’agrégation de protéines, les α-synucléines (lire alpha-synucléines) dans les régions du cerveau concernées par la maladie de Parkinson, notamment la substance noire et l’aire tegmentale ventrale.

Car à l’intérieur de ces zones se trouvent des neurones dopaminergiques, capables justement de produire de la dopamine. Une molécule qui est indispensable au contrôle du mouvement, mais aussi à toute une série de mécanismes allant de la sensation de bien-être à la mémoire en passant par la concentration. Or, les α-synucléines dans le cas de la maladie de Parkinson vont s’accumuler dans les cellules productrices de dopamine et amener à la mort de ces dernières. Empêcher ces agrégats d’α-synucléines permettraient donc, d’après les connaissances scientifiques, de ralentir les avancées de la maladie.

Et l’activité physique peut aider à cela, même après l’arrêt complet des exercices physiques.

Pour les chercheurs à l’origine de l’étude, cette découverte sur les bénéfices de l’exercice physique intensif à des stades précoces de la maladie offre davantage de connaissances sur des approches non médicamenteuses pour le traitement de la maladie de Parkinson, et permet ainsi de réduire à la fois les effets secondaires nocifs des médicaments sur les corps des malades et les potentielles accoutumances aux produits pharmaceutiques.

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Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?

Comme le rappelle la neurologue et neurophysiologiste Chantal Haussel-Hauw dans son livre La Maladie de Parkinson (2022), les manifestations de la maladie ne sont pas que motrices. Les tremblements, le signe le plus connu de la maladie, l’akinésie une grande difficulté, voire une incapacité à réaliser des mouvements qu’ils soient volontaires (écrire) ou involontaires (équilibre), ou bien la rigidité des muscles sont bien souvent accompagnés de troubles intellectuels et psychiques.

Les troubles intellectuels liés à la mémoire, à la vitesse d’exécution d’une tâche ou à la concentration apparaissent très tôt dans le développement de la maladie de Parkinson, parfois même avant les premiers signes de difficultés motrices. À cela s’ajoute, une fatigue persistante et pesante, presque commune à toutes les personnes qui en souffrent. D’autres symptômes peuvent également miner le quotidien des malades à l’instar de symptômes gastro-intestinaux, ou de troubles du sommeil, sexuels, urinaires, sensitifs…

S’installent alors pour de nombreuses personnes différents troubles psychiques : dépressions, anxiété mélancolie, en réponse à ce quotidien déstabilisé. Un problème de santé publique alors même que la maladie de Parkinson fait partie intégrante du quotidien de plus de 272 000 personnes en France, et qu’elle s’immisce chaque année dans la vie de 25 000 nouvelles personnes sur le territoire.

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