Et si vous choisissiez un sapin plus écologique cette année ? On vous explique comment faire ! Et le sapin le plus écolo n’est pas toujours celui qu’on croit…

Comme chaque année entre la fin novembre et la mi décembre, c’est la même chose. Beaucoup de familles françaises se lancent dans la quête du sapin de Noël parfait pour leurs fêtes de fin d’année. Il doit être grand, mais pas trop pour être transportable, bien équilibré avec de belles épines (qui ne tombent pas si possible). Il doit avoir une belle forme et ne pas être trop dégarni en haut. Tout une aventure.

Chaque année, ce sont donc près de 6 millions de sapins de Noël qui sont vendus en France : près de 23% des foyers en achètent un ! Et sur ces sapins achetés en France, 84.3% sont des sapins naturels, tandis que 15.7% sont des sapins artificiels. Les premiers préfèrent le côté authentique, l’odeur du sapin dans la maison, et évidemment l’idée d’un produit naturel. Les seconds quant à eux profitent d’un sapin propre, qui ne perd pas ses épines, réutilisable à l’infini et donc assez économique. Mais laquelle de ces deux options est la plus écologique ? Comment choisir un sapin le plus écologique possible ? On vous dit tout.

Sapin naturel ou sapin artificiel : lequel est le plus écologique ?

On pourrait penser qu’un sapin artificiel est plus écologique qu’un sapin naturel. Après tout, couper des arbres, c’est participer à la déforestation et donc détruire des forêts qui sont le poumon de la terre (et qui capturent une partie du surplus de CO2 que nous émettons dans l’atmosphère). Et puis, un sapin artificiel c’est réutilisable : si on en prend soin, on peut le garder toute une vie ! Et pourtant c’est exactement l’inverse : un sapin naturel est toujours (ou presque) plus écologique qu’un sapin artificiel. Plusieurs raisons l’expliquent.

Les sapins artificiels ne sont pas écologiques !

D’abord, les sapins artificiels sont fabriqués à base de matières particulièrement nocives pour l’environnement, et notamment des PVC, des matières plastiques spéciales et de l’aluminium, le tout étant souvent recouvert de peintures spéciales conçues pour résister à la chaleur des guirlandes… En fait, un sapin artificiel c’est un concentré de produits dérivés du pétrole (une énergie polluante, non renouvelable), assemblé dans des industries aux processus gourmands en énergie et en ressources… Les études estiment généralement que la production d’un sapin de Noël artificiel émet environ entre 20kg de CO2 et 40-50 kg de CO2.

Les sapins artificiels sont également potentiellement nocifs pour la santé des personnes qui y sont exposés, puisqu’ils contiennent entre autre des composés organiques volatiles, potentiellement cancérigènes comme la dioxine, le dichlorure d’éthylène ou le chlorure de vinyle. Les épines contiennent également des micro-particules de plomb dont on connait la dangerosité pour la santé à long terme. Si l’on ajoute à cela que ces objets sont destinés à être placés très proches de sources de chaleur (les guirlandes) qui vont accentuer la diffusion des composés chimiques dans l’air, et on obtient un cocktail à la fois pas très écolo, et pas très bon pour la santé !

Les sapins naturels : écolo… mais pas forcément

Et les sapins naturels alors ? Un sapin naturel contribue-t-il à la déforestation et au réchauffement climatique ? Pas vraiment. En fait, les sapins commercialisés pour Noël sont issus de forêts cultivées : ils mettent plusieurs années à pousser et lorsqu’ils sont coupés ils sont remplacés. De nouveaux arbres poussent donc en permanence pour pouvoir assurer la demande. Cela ne détruit donc pas les forêts naturelles.

D’autre part, comme tous les végétaux, les sapins de Noël sont des vrais puits à carbone. Quand ils poussent, ils prélèvent du carbone dans l’atmosphère et ils contribuent donc à « dépolluer » notre air. Lorsque l’on coupe un sapin de Noël d’1 m 50 environ, on estime qu’il a contribué à stocker jusqu’à 20 kg de CO2 : 10 kg dans l’arbre, et 10 kg dans les racines et le sol.

Le problème c’est que ce « bénéfice carbone » dépend de la façon dont l’arbre a poussé, et de la façon dont on va utiliser l’arbre une fois coupé. Par exemple, si l’on brûle son sapin de Noël dans sa cheminée après le 1er janvier, cela revient à remettre directement dans l’atmosphère le CO2 qu’il avait contribué à capturer… Il faut donc choisir la bonne option pour la « fin de vie son sapin ». Et sur le plan écologique, le mieux semble être la transformation du sapin en paillage (broyé puis utilisé pour couvrir les sols) ou sa valorisation sous forme de méthanisation. C’est ce que font généralement les villes qui collectent les sapins après les Fêtes. Dans ces conditions, un sapin de Noël naturel aurait une empreinte carbone très faible (moins de 3kg de CO2 par sapin).

D’autre part, il faut comprendre que la capacité de stockage carbone d’un sapin dépend surtout de la nature de son sol et de son écosystème. Plus le sol et le milieu sont riches en biodiversité, plus l’arbre stockera de carbone. Les forêts sauvages disposeraient donc d’un sol plus efficace pour stocker le carbone que les forêts cultivées. Les éleveurs de sapins sont d’ailleurs conscients de cela, puisqu’ils travaillent dans certaines régions pour améliorer leur pratique de culture afin d’enrichir et de protéger leur sol pour soit plus efficace à stocker le carbone.

Un sapin de Noël écologique : ce qu’il faut retenir

Ce qu’il faut retenir c’est donc qu’un sapin naturel est en général plus écolo qu’un sapin artificiel. D’une manière générale, dans les meilleures conditions il faudrait pouvoir garder son sapin artificiel plus de 10 ans pour qu’il émette moins de CO2 qu’un sapin naturel. Mais même ainsi, le sapin artificiel resterait une option peu écologique, nécessitant l’usage de ressources fossiles, non-renouvelables, et toxiques. À l’inverse, le sapin naturel utilise des ressources renouvelables et contribue au maintien d’espaces forestiers cultivés. Toutefois, il faut faire attention à plusieurs points en choisissant un sapin naturel.

D’abord, il faut choisir la filière attentivement : choisir des producteurs certifiés en forêts durables notamment. En France par exemple, il existe des groupes de producteurs comme l’Association Française du Sapin de Noël Naturel, qui s’assurent que les arbres sont cultivés dans des conditions écologiques et que les forêts sont bien gérées. Si l’on souhaite toutefois choisir un sapin sauvage, attention : les forêts en France sont souvent gérées par des acteurs publics (communes, Etat…). Elles disposent donc de gardes forestiers et il est strictement interdit d’y couper quoi que ce soit sans autorisation des pouvoirs publics. En revanche, si vous avez la possibilité de couper un sapin dans une forêt appartenant à un particulier, c’est possible avec son autorisation. Dans ce cas, il vaut mieux choisir les sapins les moins bien portants, et qui sont très proches d’autres arbres, afin de favoriser le renouvellement des végétaux et d’éviter la compétition entre les arbres. Et si les sapins sont trop grands pour votre salon, ne coupez pas l’arbre à mi hauteur en espérant qu’il pourra continuer à pousser : ça ne marche pas !

sapin noel ecologie impact environnemental

Il faut aussi faire attention à d’autres critères : l’arbre est-il importé ? Comment a-t-il été transporté ? Comment allez-vous le ramener chez vous : en voiture ? Et pourquoi pas en covoiturage avec vos voisins ? Il faut garder à l’esprit qu’un achat écologique peut s’avérer finalement plus nocif pour l’environnement si l’on doit rouler des dizaines de kilomètres en voiture pour aller le chercher.

Une fois le sapin chez vous, il faut également l’entretenir et le décorer de manière écolo : sachez que laisser des guirlandes de centaines d’ampoules allumées pendant plusieurs semaines pour les fêtes n’est pas ce qu’il y a de plus écolo. Veillez donc à choisir des guirlandes dotées de LED ou d’ampoules basses consommation. Privilégiez aussi les modes clignotants qui consomment moins d’énergie que les modes standards.

Et puis quand vous devrez vous débarrasser de votre arbre, il faut là aussi faire attention. Si l’on brûle son sapin, on contribue à renvoyer dans l’atmosphère tout le CO2 que ce sapin avait stocké. Mais pas de panique : dans certaines enseignes, et dans certaines communes, les sapins sont « recyclés ». Généralement, ils sont broyés afin d’être utilisés pour couvrir (et nourrir) les sols. Sinon, il est toujours possible de composter son sapin, à condition de le faire correctement ! Renseignez-vous auprès de votre vendeur pour savoir comment vous débarrasser écologiquement de votre sapin.

Un arbre de Noël alternatif et écologique : un sapin minimaliste, loué ou en pot ?

Enfin, pour un arbre de Noël plus écolo, vous pouvez aussi vous tourner vers les sapins alternatifs ! Vous pouvez par exemple louer votre sapin ! Des entreprises de plus en plus nombreuses proposent par exemple des locations de sapins en pot. Les sapins restent donc en vie et peuvent même être replantés chaque année dans la nature après Noël.  L’intérêt écologique est énorme ! Non seulement aucun arbre n’est détruit, mais en plus, ces sociétés vous livrent le sapin. Elles font donc des économies d’échelle au niveau du CO2 émis pendant le transport. Et vous pouvez même chaque année retrouver votre sapin, qui grandira Noël après Noël ! Il faut toutefois vérifier que le sapin est bien replanté après les fêtes, ce qui est loin d’être toujours le cas. Notamment si vous l’avez gardé chez vous longtemps, au chaud, sans l’arroser suffisamment. Dans ce cas, ses chances de reprises sont faibles. Vérifiez donc bien avec votre fournisseur et demandez des garanties.

Et puis vous pouvez aussi vous tourner vers un arbre de Noël minimaliste ! Fait maison en carton, en bois de récupération ou avec des matériaux de récup, un sapin « do it yourself » décorera tout aussi bien vos maisons pour Noël qu’un sapin naturel. Et puis cela vous évitera d’avoir à nettoyer les épines !

Joyeux Noël (écologique !).