Cet article s’inscrit dans la série de recueils de témoignages d’entreprises innovantes dans le domaine du P2P (Peer To Peer). Retrouvez l’intégralité des articles du mois du P2P.

Pourriez-vous présenter votre innovation en quelques mots ?

AG : DEways est le premier réseau social de l’autopartage entre particuliers. Il réunit des propriétaires de véhicules qui souhaitent louer leur véhicule et des personnes qui cherchent un véhicule près de leur domicile pour des besoins variés : d’une heure à plusieurs jours et à un prix équitable.

Comment vous est venue l’idée ?

AG : En fait, tout a débuté il y a 3 ans sur le campus de l’ESSEC où Gary Cohen, mon associé, et moi-même, étions étudiants à l’ESSEC à Cergy-Pontoise. Alors que beaucoup d’étudiants souffraient ponctuellement d’un manque de mobilité comme ce fut mon cas, bon nombre d’étudiants et professeurs avaient leurs voitures, garées la plupart du temps sur les parkings. C’était notamment le cas de Gary qui utilisait sa Smart moins de 2 fois par semaine.
Ce constat fait, Gary m’a proposé de me prêter sa Smart occasionnellement. J’ai pris goût à sa voiture et étant donné les usages répétés que j’en avais, nous avons décidé de penser à une contrepartie équitable. De là, de nombreux amis ont rejoint notre petit système et on s’est retrouvé à gérer un « Car-club » sur la base d’un numéro de téléphone et d’un fichier Excel… En voyant le succès de notre système, on s’est aperçu du potentiel et de la pertinence d’une plateforme internet qui faciliterait notre système et pourrait être élargi à bien plus grande échelle. De là est né le site DEways ou l’on a pu consolider et développer notre communauté.

A quel besoin des consommateurs répondez-vous ?

AG : Grâce à la communauté, nous répondons au besoin de tout un chacun de se déplacer avec le bon moyen de locomotion, au plus près de leur besoin et à petit prix.
Les propriétaires, quant à eux, ont un intérêt économique à rendre utile leur véhicule, qui au-lieu de rester une source de coûts devient une source de revenus.

En quoi votre initiative acte en faveur du développement durable ?

AG : Pour faire simple et général, toutes les formes de consommation collaborative ont un impact positif en termes de développement durable.
En ce qui concerne l’automobile, selon certaines études, nos véhicules seraient inutilisés 97% du temps, ce qui vous laisse imaginer l’énorme gâchis sur 3 aspects majeurs du développement durable.
Le gâchis économique d’un bien aussi onéreux que la voiture (une voiture coûterait environ 5000€ par an en moyenne selon les différentes études sur le sujet) dont la principale fonction est de dormir sur les parkings. Ces coûts fixes de possession systématique d’une voiture pourrait être alloués à des budgets bien plus porteurs pour l’homme/ la société/ la planète.
Le gâchis d’espace : une voiture qui dort sur un parking occupe un espace d’environ 8 m². Cela vous laisse imaginer les espaces que l’on pourra réaménager quand l’autopartage et DEways seront pleinement développés.
Le gâchis écologique : selon certaines études un véhicule en autopartage remplacerait 8 véhicules en circulation, ce n’est pas rien lorsque l’on sait que la seule production d’un véhicule nécessite la consommation d’environ 30 Tonnes de Matières Premières et induit le rejet de 5 Tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Ça fait beaucoup pour un bien qui reste gentiment au garage.
D’autre part, on s’aperçoit de façon flagrante qu’une personne qui loue des voitures ou est membre d’une communauté d’autopartage comme sur DEways est une personne qui a davantage tendance à utiliser les transports en commun et des modes de transport plus doux plutôt que systématiquement avoir recours à la voiture.
Aujourd’hui, la plupart des propriétaires de voiture n’est pas sensibilisée à l’autopartage ou à DEways. Ces personnes ne vont même pas se poser de questions et utiliser leur voiture pour tous leurs déplacements alors que pour ces besoins précis (comme aller chercher une baguette à 500m) elles auraient pu utiliser le bus, le vélo ou même la marche à pied…
Ce n’est pas le cas des personnes adeptes de l’autopartage et de l’autopartage entre particuliers. Certaines études ont montré que les usages de voiture de ces personnes étaient réduits de 30% à 70%. Je vous laisse multiplier cela par le nombre de personnes et convertir en équivalent de Tonnes de CO2 pour vous rendre compte de l’impact majeur que l’on peut obtenir très facilement.

Comment voyez-vous l’évolution de la mobilité dans les 10 prochaines années ?

AG : Ma conviction dans ce domaine est que le futur de la mobilité sera collaboratif, que l’on va s’appuyer sur les réseaux, les communautés existantes ou celles qui restent à créer pour organiser nos déplacements.
Je pense que la mobilité sera aussi beaucoup plus intégrée entre les différents modes de transports et que les entreprises qui l’auront compris en sortiront leaders.
En tout cas, je vois de très belles innovations qui vont faciliter notre mobilité et je ne pense pas qu’à DEways quand je dis ça 😉

Vous pouvez joindre Alexandre Grandremy sur twitter @AlexGrandremy et sur LinkedIn

Par ailleurs, Alexandre Grandremy est président du nouveau Club des Jeunes Pousses Greentic qui se destine à fédérer les start-ups et entreprises du développement durable qui désirent déployer leurs innovations sur les campus.

 

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Crédit photos : DEways