L’apprentissage des bons gestes de tri, du recyclage ou du réemploi des produits usagés nécessite souvent une bonne dose de motivation de la part du citoyen, tant les consignes varient d’un produit à un autre, d’une ville voire d’un quartier à un autre.
Depuis des dizaines d’années, les entreprises et institutions publiques tentent de sensibiliser les citoyens aux gestes de tri par des supports papiers (voir par exemple les supports d’Eco-Emballages ) et par l’apposition de logos directement sur les produits, induisant souvent plus de confusion pour le consommateur que d’information salvatrice. En cherchant « logos recyclage », on constate rapidement l’hétérogénéité des logos potentiellement apposés.

Aujourd’hui, l’usage des nouvelles technologies permet de pallier une information encore trop souvent formatée et descendante de la part des institutions. Nous allons analyser les différents bénéfices de l’utilisation des nouvelles technologies dans le cadre de l’apprentissage du recyclage et réemploi.

 

De l’information plus riche

Plutôt que de devoir deviner à quoi correspond un logo ou une indication, pourquoi ne pas déporter de l’information relative au tri sur un support de communication numérique ?
Pour ce faire, les technologies de reconnaissance d’image peuvent reconnaître un produit spécifique via un mobile ou un scanner. Sur un thème différent, c’est ce que propose l’application Moodstocks.
La reconnaissance des produits via code-barres est elle plus précise qu’une reconnaissance de produit par image (identifiant unique du produit par code barre) mais nécessite que le produit contienne un code barre (une voiture n’en a pas, un gobelet, un stylo non plus…). Récemment, Nestlé Singapour a lancé son application mobile d’aide au tri des déchets sous cette technologie.
Enfin, des codes 2D peuvent être apposés directement sur le produit. Si cette technologie permet d’insérer plus d’information que sur un code barre, dans les faits les usages en France de cette technologie sont très limités par les utilisateurs, qui devront s’équiper au préalable d’un lecteur de codes 2D .

 

De l’information pertinente et individualisée

Notamment grâce aux smartphones, il est possible de connaître l’heure à laquelle un utilisateur va consulter une information. Peut-être l’apprentissage pourra-t-il varier selon les heures, par exemple pour indiquer des horaires de passage d’un camion de recyclage ? Il est aussi possible de connaître des informations démographiques sur une personne, afin d’orienter l’apprentissage selon l’âge ou le sexe de la personne. Enfin, le GPS du téléphone de l’utilisateur pourra permettre une précision dans l’information. Pour le cas des déchets électroniques, les lieux de collecte sont nombreux mais peu connus du grand public. Le GPS du téléphone peut alors géolocaliser la personne afin de lui proposer des lieux de collecte au plus proche de chez lui. C’est ce que propose notamment l’application mobile Triez Facile.

 

Une approche ascendante et auto-apprenante

A la différence de supports physiques inertes, descendants d’institutions publiques ou d’entreprises, les nouvelles technologies permettent de mesurer l’impact d’une campagne de sensibilisation par la collecte des informations issues de l’usage des utilisateurs. Par exemple, dans quel lieu les citoyens se questionnent le plus sur le recyclage des déchets en plastique, à quelle heure se posent-ils la question ? A quelle fréquence les citoyens déscendent-ils les poubelles, quels types de produits induisent le plus d’erreurs dans les gestes de tri (barquettes en plastique, verre à pied, etc.) ?

 

Un moyen de fidéliser et de mobiliser

Dernier point mais pas des moindres, les nouvelles technologies permettent d’inciter les utilisateurs à s’engager en faveur du recyclage. Comme vu précédemment, les NTIC permettent de vérifier le geste d’un usager par de l’envoi d’information en temps réel. Pourquoi ne pas aussi valoriser le geste de tri au travers de récompenses ? C’est le pari qu’ont fait 2 projets français. Le premier est Canibal, qui permet de distribuer des bons d’achat à chaque recyclage de gobelet, bouteille ou canette sur sa machine. Le second est un prototype porté par Orange, Mobo. Ce petit robot à la spécificité de pouvoir se placer presque dans n’importe quel lieu, pour ensuite collecter des téléphones mobiles usagés. Suite à la validation du geste citoyen, le système peut proposer l’émission d’un ticket, contenant pourquoi pas un bon d’achat ou toute autre innovation !

Et vous, quels bénéfices voyez-vous aux NTIC pour améliorer le recyclage ?

D’autres exemples ont déjà été abordé précédemment :

Crédit images : Copyright Orange, Canibal, Nestlé