Dans le monde, 80% des personnes amputées vivent dans des pays en voie de développement et seules 5 à 10% des personnes amputées de la main ont accès à une prothèse. Pourquoi si peu ? Car le prix des appareils les rend souvent inaccessibles.
Face à ce constat et grâce aux nouvelles technologies, un homme a eu l’idée de réaliser une prothèse de membre supérieur à coût réduit. Découvrez « MyHumanKit » !
L’initiative « MyHumanKit », rendre les prothèses accessibles au plus grand nombre
Une prothèse myoéléctrique (remboursée par la sécurité sociale en France) est destinée aux personnes handicapées de la main. Très utiles, leurs fonctions restent toutefois limitées. Récemment, de nouvelles technologies ont permis la création de prothèses permettant davantage de mouvements. En revanche, ces prothèses ne sont pas remboursées et coûtent de 30 000 à 70 000 euros.
Face à cela, Nicolas Huchet a créé l’association « MyHumanKit ». Son objectif : apporter une aide aux personnes handicapées n’ayant pas accès à cette technologie en leur permettant de fabriquer elles-même leurs prothèses. Comment ? En utilisant des pièces standardisées, facilement réparables et proposées en open source, donc accessibles aux personnes à faible revenu.
Comment ça marche ? Le « Do It Yourself » pour réduire les coûts
Via une plateforme en ligne, « MyHumanKit » met à disposition des fichiers DIY en téléchargement gratuit. Des ingénieurs, designers, artistes ou simples citoyens peuvent alors, grâce à ces fichiers, fabriquer eux-même des prothèses. Cette méthode permet de diviser le prix d’une prothèse, de la personnaliser selon ses besoins et d’éventuellement la réparer soit même.
Techniquement, en janvier 2014, le 2ème prototype de main a été entièrement imprimé en 3D. « Deux fils de pêche, passés dans chaque doigts et reliés à des servomoteurs, ferment et ouvrent la main. Les rotations des moteurs sont commandées par des capteurs placés sur la peau qui vont convertir l’impulsion musculaire en signal électrique. Une carte électronique assure l’interface entre tous ces éléments. L’alimentation électrique est assurée par des piles ». Ce prototype a été réalisé en 84h et le coût de fabrication s’est élevé à 158€.
Du lancement au développement
Suite à un accident du travail en avril 2002, Nicolas Huchet (fondateur du projet) a vécu plusieurs années avec une prothèse myoéléctrique en espérant un jour pouvoir acquérir une prothèse plus performante. En octobre 2012, il découvre le fablab de sa ville et prend conscience des possibilités infinies qu’ont les citoyens, notamment grâce à l’impression 3D et à l’open source. Il décide alors de lancer son projet.
Dans 2 ans, 5 prototypes de prothèses et outils (main bionique, fauteuil roulant, prothèse auditive…) seront opérationnels et distribués physiquement et en téléchargement. En parallèle, un HandiLab sera créé et participera à l’accueil et à l’insertion des personnes handicapées. Enfin, « MyHumanKit » souhaite employer des salariés, partager, faire tester et valider ses solutions auprès des personnes en situations de handicap. Mais pour cela, le projet a besoin de financement.
Début octobre, le projet « MyHumanKit » faisait partie des 10 finalistes du Google Impact Challenge France 2015. Ce concours lui a permis de remporter 200 000€ ainsi qu’un an d’accompagnement de la part de Google.
Enfin, très récemment, le projet a intégré le Musée de l’Homme à Paris.
Pour en savoir plus
Retrouvez « MyHumanKit » sur Twitter et inscrivez-vous à la newsletter pour suivre l’actualité du projet.
Vous aussi, vous avez développé une initiative ayant un impact social ou environnemental positif sur notre quotidien, n’hésitez pas à nous contacter sur dede@comeen.com.