L’économie collaborative est en plein boom et touche de nouveaux secteurs, en révolutionnant les usages, y compris pour les usagers de la mer ! Vous n’avez pas de bateau ou vous souhaitez trouver un équipier pour une partie de pêche ? L’application ShareMySea permet de faciliter la mise en contact des passionnés de la mer. Gratuitement ou non, vous pourrez vivre votre passion en partageant votre bateau ou en embarquant pour une journée… Voir plus !

ShareMySea : l’économie collaborative révolutionne les usages de la mer

Blablacar pour le covoiturage, Ouicar pour le prêt de voitures, AirBnB pour la location d’appartement… l’économie collaborative se développe via les applications pour smartphone et révolutionne les usages, en faisant fi des circuits traditionnels. ShareMySea emprunte la même voie avec une philosophie toute particulière : pourquoi sortir seul en mer ou renoncer à une sortie quand, à proximité, il existe une demande insatisfaite ?

Le constat à la base de la création de cette application est simple : beaucoup de propriétaires de navires renoncent à une sortie parce qu’ils sont seuls quand leurs proches sont indisponibles. Parallèlement, l’attrait de la mer est fort pour toute une frange de la population ne pouvant se permettre de s’acheter un bateau ou de le louer. Dès lors, pourquoi ne pas se faire se rencontrer ces deux demandes, via un site internet et une application ? Ce fût chose faîte début 2016 avec le lancement de ShareMySea sur Android et IOS. Le modèle économique est le même que celui des autres plateformes collaboratives, à savoir un prélèvement sur les transactions effectuées.

Son créateur, le Nantais Olivier Robé, fait la différence avec un modèle à la blablacar : « La principale différence, c’est que le covoiturage concerne à 90 % des trajets utilitaires alors que nous sommes majoritairement dans le loisir ». Une différence également avec la philosophie d’AirBnB : le but n’est pas un enrichissement mais d’ouvrir un accès à la mer pour tous, gratuitement ou contre une participation à la caisse de bord (essence, sandwichs…). Vous ne louerez pas un bateau mais vous participerez à la sortie, en compagnie du skipper ou du pilote dans le cas d’un hors-bord.

ShareMySea : un intérêt économique, environnemental et pratique

L’économie collaborative en mer est pleine de promesse ! Vous ne renoncerez plus à une sortie en mer par peur d’une dépense excessive en carburant, vous rationaliserez l’utilisation de ce carburant en mutualisant les besoins entre usagers de la mer et enfin vous pourrez sortir plus souvent que pendant les 3 mois d’été !

sharemysea economie collaborativeD’un point de vue économique, l’entretien d’un bateau coûte cher : hivernage (mise à terre et entretien de la coque pendant la mauvaise saison), impôts, carburant et bien sûr mouillage, pour ceux qui sont abrités dans un port. Assurer un remplissage minimum du bateau pendant son utilisation permet de faire baisser la facture, tout en faisant des heureux.

Il en va de même pour l’environnement : mieux vaut (pour les nuisances sonores et la pollution en mer) 5 bateaux avec 3 personnes à bord plutôt que 15 bateaux naviguant avec seulement le pilote ou le skipper.

La philosophie à la base de cette application est, elle aussi, intéressante. En limitant les frais à une participation à la caisse de bord, les développeurs de l’application souhaitent préserver un accès à la mer pour tous et non faire payer au prix fort une croisière touristique dans les îles. Dans les faits, les tarifs actuellement sont en moyenne de 30 euros la journée, dans une fourchette oscillant entre 1 et 50 euros, à la voile ou au moteur. Incomparablement moins cher qu’une location à la journée !

Une application conçue pour tous, du geek au néophyte

En ouvrant l’application, les habitués à celle d’AirBnB ne seront pas dépaysés. Une interface claire et sobre, affichant directement les annonces à proximité, un fonctionnement fluide et sans permissions intrusives. On sent bien que le produit s’adresse autant aux jeunes qu’aux générations précédentes, plus susceptibles d’avoir un bateau disponible. En faisant simple, clair et épuré, l’application s’assure la participation de toutes les générations.

ShareMySea accueil application

Quelques précautions sont prises pour éviter toute arnaque : si vous validez le fait d’avoir un permis bateau en votre possession, vous devrez entrer son numéro. De même, vous devrez certifier posséder une assurance valide avant de poster une annonce pour emporter des passagers.

Intéressant à noter, l’application s’adresse autant aux plaisanciers à voile qu’à moteur. En postant votre annonce, vous pourrez d’ailleurs préciser l’activité (pêche, plaisance, recherche d’équipier, promenade…) que vous proposerez.

ShareMySea application annonce

Une fois votre annonce postée, vous avez la possibilité d’échanger avec les candidats vous contactant, d’en sélectionner pour ensuite accepter leur paiement. Grâce à cela, le fonctionnement s’annonce sans prise de tête et très proche de celui de Blablacar, le code à remettre au conducteur mis à part. Après votre sortie, vous avez la possibilité de noter et de laisser une appréciation à votre compagnon de mer du jour.

ShareMySea annonce

Quelques améliorations sont cependant possibles : pourra-t-on un jour poster une annonce (gratuite) pour signaler sa disponibilité pour une séance de pêche ou autre activité ? En effet, à l’heure actuelle, les propriétaires de bateaux sont les seuls pouvant poster une annonce. Si aucune activité ne vous convient ou n’est suffisamment proche de vous, il vous reste à prendre votre mal en patience. Pouvoir manifester son intérêt pour une activité maritime permettrait sûrement de décider un propriétaire hésitant à sortir. Une autre fonction intéressante serait de réserver un espace aux professionnels de l’environnement, utilisant des embarcations : ceci se produit déjà par des accords entre bureaux d’études, mais les universités et autres organismes de recherche sur le littoral peuvent être intéressés par un accès facilité (et plus économique) à la mer.

Lancée le 31 Mai, ShareMySea compte bien profiter de l’été pour éviter l’écueil du manque d’offre : si vous connaissez un proche qui se désespère de pouvoir sortir en mer, c’est l’occasion de lui offrir une belle balade ou de taquiner le Bar. Qui sait, dans quelques années peut être, ne verrons-nous plus ces bateaux ventouses dans les ports, ne sortant que quelques jours par an (dans le meilleur des cas) ? L’objectif de ShareMySea est de séduire 40 000 membres d’ici un an. Cela représenterait un plaisancier régulier sur cent en France, sur près d’un million de bateaux immatriculés. Le défi est de taille mais le potentiel est énorme pour ce pionnier français de la co-navigation.

 

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