Qu’est-ce que le low-tech ? Comment s’intègre-t-il dans une philosophie globale de développement durable ? Quelques exemples de low-tech.

Définition du low-tech

Le low-tech (littéralement « basse technologie ») s’oppose explicitement au high-tech. Il se caractérise par la mise en œuvre de technologies simples, peu onéreuses, accessibles à tous et facilement réparables, faisant appel à des moyens courants et localement disponibles (dont la réutilisation ou le recyclage d’objets et/ou de matériaux usuels).
Le low-tech est donc partie intégrante du concept d’innovation frugale, qui consiste à répondre à des besoins déterminés par des solutions technologiques les moins sophistiquées et les moins coûteuses possible, sans pour autant faire de concession sur le niveau du service rendu.
Par nature, le low-tech privilégie l’option du « do it yourself » (« fais-le toi-même »). Il implique activement les individus et les communautés, invités à prendre à bras le corps leurs problématiques locales pour les traiter avec les moyens du bord. C’est une forme d’innovation respectant les principes de la résilience, de l’écologie ou encore de l’économie circulaire.

Low-tech et développement durable

Le concept de low-tech remonte aux années 1970, où il apparaît sous la plume de Ernst Friedrich Schumacher, pionnier de l’introduction des idées écologistes en matière d’économie et de politique de développement. Il s’agit alors d’envisager l’activité humaine sous un angle novateur :

  • prise en compte de la nature en tant que capital à préserver, et non plus en tant que simple source de revenus ;
  • souci d’une économie pérenne, fondée sur une exploitation raisonnée de ressources naturelles limitées ;
  • intégration du bien-être des travailleurs et de la préservation de l’environnement dans les décisions économiques.

Autant de critères qui sont aujourd’hui indissociables des principes mis en œuvre en matière de développement durable et de RSE.
Volet majeur de cette philosophie du soutenable, le low-tech incarne une voie radicalement antinomique avec celle de la fuite en avant des hautes technologies, considérées comme inféodées au seul moteur du profit et nuisibles à l’environnement (exploitation démesurée de matériaux rares, obsolescence programmée, surconsommation d’énergie, génération excessive de déchets…).

Quelques exemples low-tech et réalisations emblématiques

Le low-tech s’invite dans les domaines les plus divers, comme en témoignent les deux exemples suivants :

  • Un four solaire pour mijoter des petits plats dans son jardin : quelques planches et clous, une vitre pour l’effet de serre, du papier aluminium en guise de miroirs et… du soleil. Le four chauffe jusqu’à 170°. Ce type d’équipement rudimentaire permet également de générer de l’eau potable par pasteurisation.
  • Des couveuses à base de pièces détachées de voiture : conçues par un ingénieur d’Afrique de l’Ouest pour les maternités locales, elles sont fabriquées avec des pièces Toyota. La marque étant très implantée dans la région, aucun problème d’approvisionnement pour réparer.

Ironie du sort, le high-tech lui-même n’échappe pas au phénomène : des versions allégées du système d’exploitation gratuit et collaboratif Linux, destinées à prolonger l’usage effectif d’ordinateurs aux performances obsolètes, en sont une illustration flagrante.

Low-Tech : un livre pour comprendre

En France, quelques figures ont commencé au début des années 2010 à rendre public le concept de low-tech. Parmi eux, Philippe Bihouix, auteur d’un livre de référence sur la question des low-tech : L’Âge des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable, publiée aux Éditions du Seuil, dans collection Anthropocène en 2014.
Ce livre permet de mieux appréhender les enjeux du low-tech : ses origines, ses raisons d’être, sa validité en tant que concept ou encore ses applications.